Sherlock 21st Century
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Sherlock 21st Century

Forum RPG inspiré par la série Sherlock de la BBC
 
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 When I'm with you, I have fun [St James's Park] | Pv. Moriarty

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Sherlock Holmes
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When I'm with you, I have fun [St James's Park] | Pv. Moriarty _
MessageSujet: When I'm with you, I have fun [St James's Park] | Pv. Moriarty   When I'm with you, I have fun [St James's Park] | Pv. Moriarty EmptyDim 2 Jan - 19:27



    Bien qu’il ignorait tout du génie littéraire de Charles Baudelaire, bien qu’il n’avait pas une once poétique dans son âme de rationaliste, Sherlock sentait cette pesanteur peser sur son front et son estomac, tel un nuage de pollution qui couvre le visage, qui enserre la gorge. Cette douce tranquillité qui le lassait, le rendant aussi vif qu’une statue effritée et languissante. Aucune irritation à la gorge, pas de fièvre et pourtant, il était bien malade. Malade, ivre d’ennui à en avoir la nausée. John pensait que le détective exagérait ses crises d’inactivité ; mais son esprit broyait tellement de noir que son mal devenait parfois physique. Comme si une rhume a retardement se manifestait à chaque fin d’enquête.
    D’ailleurs… Où était John ? Sherlock l’avait appelé il y a plus d’un quart d’heure pour qu’il vienne. L’ennui était moins mortel quand il y avait un auditoire. Depuis qu’un crâne vivant l’écoutait et l’observait, dans une humeur généreuse, il était plus agréable de se plaindre des jours heureux qui filaient dans Londres. Mais là, le salon était vide et Sherlock recouvrait son visage de ses mains, ruminant, marmonnant des plaintes comme un enfant qui veut attirer l’attention. Mrs. Hudson passa, lui suggérant de trouver d’autres passe-temps plus populaires que les énigmes criminelles ou les mystères à résoudre. Pour seule réponse, Mrs. Hudson entendit un soupir agacé, presque méprisant, comme si sa proposition était tout simplement absurde.

    D’un pas traînant, Sherlock flâna dans l’appartement. Non, décidément, John n’était même pas dans sa chambre. D’un geste hasardeux, sans espérer quoique ce soit, le détective ouvrit le frigo : pas de main, pas de yeux et encore moins de tête à analyser. Oh, il pouvait toujours faire un tour à la morgue, mais il ne se montrerait qu’un peu plus désagréable devant Molly et n’obtiendrait aucun résultat pour dégoter un morceau de cadavre ruisselant de révélations. Non, il pouvait toujours de morfondre dans ce lugubre 221b Baker Street.
    Las, terriblement las, il s’affala sur son fauteuil et réunit ses affaires. Il ouvrit l’ordinateur portable mais l’espoir fut de courte durée : rien. Même internet qui offrait tout ce que l’on souhaitait ne lui apporta rien aujourd’hui. Sherlock se lamenta une énième fois.

    Le téléphone, celui qui reprenait A Study in Pink, vibra. Le bruit s’éleva depuis le chambranle de la cheminée jonchée de papiers. Les doigts du jeune homme s’immobilisèrent : il crut presque à un rêve tout d’abord. Pire, à une hallucination digne des grippes les plus fiévreuses pour vous assommer de songes et vous tuer par désespoir. Il repoussa l’ordinateur d’un mouvement violent pour se jeter sur le téléphone. Une seule personne le contactait sur ce numéro secret de tous : après tout, ce n’était pas son téléphone, il ne savait même pas le numéro de celui-ci, puisque c’était lui qui lui avait envoyé. Et par conséquent, lui seul connaissait cette série de chiffres pour le contacter. La journée semblait bien belle tout d’un coup : qu’allait-il lui réserver cette fois. Quel puzzle ferait battre le rythme avant d’être fatigué, prêt à dormir, ou pire, prêt à mourir.

    Aucun message, juste une image : le Victoria Mémorial venait de s’étendre sur l’écran, déployant ses ailes sous le même ciel qu’aujourd’hui. Quelle astucieuse façon de l’attirer vers St James's Park, l’attirer vers… La gueule du loup ? Il ne fallait pas oublier qu’il s’agissait de sa Némésis, dangereux camarade de jeu, très dangereux. Peut-être même trop. Mais risquer sa vie n’avait jamais été un problème. Pour le moment, il n’y avait pas d’autre choix que de se rendre devant la statue. Ironiquement, il plaçait une certaine confiance en Moriarty ; il ne le fusillerait pas en pleine place public au sniper. Non, son meilleur ennemi était bien plus subtil que ça.

    L’air était bien doux ces derniers temps et le détective se contenta d’une veste, tenant fermement le téléphone dans l’une des poches, désirant lire les messages à la seconde près où il les recevrait. Ayant l’habitude de ses soudaines manifestations d’énergie, Mrs. Hudson ne lui posa aucune question lorsque la porte claqua. Elle songeait sûrement que ce généreux Lestrade l’avait contacté, quoiqu’elle ne manquerait pas d’informer le docteur Watson que son colocataire peu ordinaire avait quitté les lieux sans dire un mot.

    When I'm with you, I have fun [St James's Park] | Pv. Moriarty 59108411
    Un ennemi invisible est pire qu'un ennemi que l'on peut voir.
    When I'm with you, I have fun [St James's Park] | Pv. Moriarty 81505614

    Le taxi l’amena jusqu’à l’entrée du parc. Ce terrain, quoiqu’il n’abritait que des arbres, des cours d’eau et des fleurs qui sortaient lentement de leur torpeur hivernale, imposait une certaine majesté. Les gens tenaient à se pavaner sur ces chemins crissant, comme les rois et les reines et tous les nobles oubliés l’avaient fait quelques siècles plus tôt. Certes, c’était beau. Sherlock ne s’arrêtait pas sur ce genre de détails, mais il savait appréciait, observer tout en captant la notion de beauté. Mais il y a avait autre chose que ces couleurs pastels et cette douceur de début d’après-midi qui lui était étrangère. Derrière ce fabuleux décor se cachait un criminel sournois et totalement fou. Où était-il ?

    Enfin, l’ange, tout d’or et tout d’éclat, se dressa entre les arbres, avant de dominer tout le Ciel entier, comme si ce néant bleu lui appartenait à lui-seul. Même les londoniens habitués observaient ce mémorial comme si la statue finirait par se mouvoir. Sherlock, lui, se sentait spectateur, mais d’un parcours bien différent et bien plus intéressant. Son ange à lui, bien particulier, son sauveur de l’ennui mais tyran malgré tout n’était pas encore apparu. Ses doigts serrèrent le téléphone dans sa poche.

    Et maintenant ?


Dernière édition par Sherlock Holmes le Jeu 12 Jan - 11:25, édité 1 fois
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When I'm with you, I have fun [St James's Park] | Pv. Moriarty _
MessageSujet: Re: When I'm with you, I have fun [St James's Park] | Pv. Moriarty   When I'm with you, I have fun [St James's Park] | Pv. Moriarty EmptyLun 3 Jan - 19:47

When I'm with you, I have fun [St James's Park] | Pv. Moriarty Shm17
NO WONDER WHY
MY HEART FEELS DEAD INSIDE
IT'S COLD AND HARD AND PETRIFIED
LOCK THE DOORS AND CLOSE THE BLINDS
WE'RE GOING FOR A RIDE



    Et maintenant, tu trépignes d'impatience, Sherlock. Tu attends avec espoir et fébrilité, ce fameux téléphone piégé entre tes mains serrées. Tu te figures déjà, à quoi ressemblera cet affrontement-là, tu espères avec rage que ton ennui disparaitra enfin, et à jamais. Tu remercie, enfin, tu remercie sans honte ton ennemi, la personne que tu es censée haïr, tu la bénies d'être là, car tu n'imaginerais plus le monde sans elle. Ce sont là les pensées qui t'occupent, très cher, et je peux le deviner.

    Il y a pourtant quelques heures, jamais James n'aurait pu s'en douter. Évidemment, l'instinct jouait, et la vue désagréable des rues sempiternellement calmes de Londres pouvaient l'avoir mis sur la voie. Mais ce n'était pas exactement ce qui l'avait poussé à contacter sa Némésis. En réalité, il s'agissait d'un tout autre problème de moindre importance. Il n'avait rien à faire. Plus que jamais, il s'ennuyait comme un loup en cage, ou jeté dans les steppes désertes, sans personne à chasser, sans meute à guider. Certes, la criminalité existait toujours, mais rien d'assez fascinant pour le tenir en haleine, rien à confier à Moran (qui s'ennuyait peut-être plus que lui, mais il avait l'habitude et un fusil, au moins.), rien à observer, rien à gérer, car les seuls travaux qu'on lui confiait ne nécessitaient aucune attention : les dealers de banlieue étaient bien capables de s'en occuper.

    Un ennui désespérant le lancinait, et ce fut ainsi, alors qu'il baissait presque les bras, qu'il songea à Sherlock. Si il existait une personne, une entité au monde apte à le trainer hors de cette abysse sans fond nommée ennui, c'était lui. Et, par un miracle que l'on expliquait pas, la réciproque était vraie. Bien loin d'une transmission de pensée romancée ou d'une compréhension mutuelle parfaite et inexplicable, James entreprit de contacter Holmes. Par dépit, en désespoir de cause, alors que Londres était rayonnante comme jamais.

    Il ne réfléchit pas longtemps à l'endroit idéal et fit parvenir une splendide vue de St James à Sherlock. Il n'avait absolument aucun doute quant à la perspicacité du détective et ne lui envoya aucun indice. Le mémorial suffirait amplement, il avait même choisi, en toute connaissance de cause, une énigme simple pour commencer. Il comptait bien corser la course par la suite, mais il devait tout d'abord s'assurer que sa proie se rendrait bien au lieu convenu...car il y avait, malgré tout, le risque qu'il ne vienne pas pour une raison quelconque. Armé, cependant, d'une confiance féroce, il croyait dur comme fer que le détective ne résisterait pas longtemps à la tentation et au petit jeu qu'il lui agitait sous le nez. Quelle enquête pouvait oser rivaliser avec le défi qu'il lui lançait ?

    Au grand dam de l'éphémère tranquillité londonienne, Holmes se montra très vite, fébrile, son regard alerte détaillant déjà chaque recoin du parc. Moriarty se délectait du spectacle, et le mot était faible. En réalité, il luttait contre lui-même. La tentation était immense, le désir de se montrer, de se dévoiler et de discuter enfin avec Sherlock le tiraillait et il se battait réellement contre son esprit joueur, le peu de bon sens qu'il possédait comme seule arme.

    Il coupa court à l'attente du détective à l'affût de son ennemi et lui envoya un autre message. Il hésita un instant. Il fut même tenté de ne rien lui envoyer du tout, sinon un smiley narquois et cruel « : D ». Mais il renonça. Sherlock était capable de s'en aller pour le contraindre à jouer le jeu, ou même de se montrer déçu par tant d'immaturité et il s'agissait de la seule personne qu'il craignait de désappointer.

    Ils joueraient aux échecs tous les deux, ils joueraient comme deux rois, comme deux grands. A la différence subtile que Sherlock aurait l'honneur d'incarner sa propre armée, il serait le roi, les pions, le joueur. Lui et son besoin constant d'actions et d'expectatives, il devrait être ravi.

    Dissimulé dans un lieu où nul ne le surprendrait, James décida de réveiller le téléphone rose. De nouveau.

    « Ils y sont bien trop à l'aise.
    Beaucoup s'y seraient noyés »


    C'était probablement d'une facilité consternante pour ce cher Holmes, mais le jeu devait durer longtemps. Très longtemps.

    Enfin, si tout se passait comme prévu. Car il n'y avait ni corps, ni indices là-bas. Il n'y aurait qu'une splendide vue d'un palais bien connu, un lac immense, et le soleil étincelant qui se reflétait à perte de vue. Il n'y aurait rien d'autre que leurs propres solitudes, et le jeu ne pourrait pas durer. Il ne pourrait pas faire éternellement courir Sherlock dans le parc, ils ne pourraient pas jouer longtemps de cette manière.

    A un moment ou un autre il allait devoir se montrer. Et il n'avait pris absolument aucune précaution, même pas d'armes, ce qui ne lui ressemblait qu'à moitié. Ce genre d'imprudences, il ne les commettaient qu'avec lui. Qu'avec Holmes, parce que les autres n'en valaient pas la peine. Il ne savait même pas comment leur petit rendez-vous finirait, il n'avait prévu aucun plan B, même pas une couverture, une sortie de secours.

    Il se surpris à songer que c'était bien mieux comme cela.
    Lorsque qu'on ne connaissait pas la fin de l'histoire.


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MessageSujet: Re: When I'm with you, I have fun [St James's Park] | Pv. Moriarty   When I'm with you, I have fun [St James's Park] | Pv. Moriarty EmptyMer 5 Jan - 1:14



    Le détective se mordit la lèvre inférieure, le goût de l’anxiété précédant celle de la douleur. Il savait qu’il était . Mais où précisément ? Comme un crocodile qui se déplace calmement sous l’eau ou le serpent qui s’enroule contre un arbre en imitant son écorce, Moriarty se faisait-il passer pour un honnête londonien amoureux de la nature en flânant en pleine foule. Le cœur de Sherlock bondit bien malgré lui en sentant quelqu’un frôler son dos. Son cou resta immobile, imitant l’indifférence, mais son regard s’éparpilla devant lui, près de ses épaules, en alerte, guettant le moindre geste suspect.
    Oui, il savait qu’il était là, à en juger par la rapidité du second message.

      Ils y sont bien trop à l'aise.
      Beaucoup s'y seraient noyés.


    Mh. Bien facile. Il n’y avait qu’un seul point d’eau dans le parc et c’était ce grand lac qui traînait sa beauté à travers les siècles. Le point de rendez-vous le plus évident était l’endroit d’où on pouvait voir le Buckingham Palace. Quoique, bien que Moriarty semblait vouloir commencer en douceur, il fallait toujours se méfier.
    Se méfier. Il ne savait si c’est parce que l’ennui avait embrumé son cerveau, mais Sherlock se rendit compte, non sans un certain malaise, qu’il n’était pas armé. Évidemment, il n’avait pas à faire avec un criminel bourrin et traître prêt à lui tirer dessus à la première opportunité (il gardait cet événement pour plus tard… Car au fond, il lui manquerait), pourtant, même si il avait un petit côté fair play, c’était sa Némésis. Sa Némésis a l’humeur changeante. Impossible de faire demi-tour maintenant et il pouvait tout de suite oublier l’idée de demander à quelqu’un de lui apporter une aide en lui amenant son arme. Il n’avait besoin de personne et s’obstinait à le penser.
    Pour l’instant, il devait obéir.

    Mécaniquement, comme un poème à retenir, plus réjouissant qu’une déclaration d’amour qui met du baume au cœur, plus effrayant qu’une menace de mort semblable au poignard qui menace le dos, Sherlock relisait ces quelques mots perdus sur l’écran sur portable. Le « ils » avait une signification particulière ? Est-ce que ce jeu de piste serait une chasse au trésor dressée sur rendez-vous ou allait-il trouver quelque chose au bord de sa lac ? Sur le chemin, il rangea le téléphone dans sa poche, l’enserrant toujours contre sa paume où les veines battaient comme sous l’influence d’une drogue violente. Ses yeux pâles fouillaient les alentours. Où était-il, si au moins, il daignait à se montrer ? C’était peut-être possible : si il y avait encore quelques couples et touristes admiratifs, il y avait bien moins de monde à présent qu’il s’enfonçait dans le décor printanier. L’ombre, chlorophyllisée*, apportait une fraicheur reposante, moite, humide. L’eau qui commençait à se perdre vers l’horizon n’était même plus bleu ou indigo sous l’influence de la verdure. C’était ravissant, magnifique même. Mais uniquement si l’ont regardait à travers les yeux des innocents, des ignorants. Pour le détective, cette part sombre du parc représentait un aspect inquiétant, plus ombragée, plus curieux… Cela n’avait rien à voir avec les épaisses branches et les nombreuses feuilles qui les protégeaient de l’étendue du Ciel, c’était l’effet de Moriarty sur son pauvre esprit malade qui finirait paranoïaque. Il y avait trop de détails dans les alentours, trop de mouvement, trop de vie et Sherlock était incapable de se concentrer sur un point précis et tenter de repérer son ami. Pour cette seconde énigme, il obéirait : pour le moment, il n’avait pas d’autre solution, pas d’autre choix. Et surtout, pas d’autre distraction sous la main.
    Comme il aurait aimé, cependant, jeter tous ces passants dans l’eau, les menacer de les noyer si ils ne cessaient de gesticuler autour de lui comme une nuée d’insectes aveuglante ! Leur ordonner de se taire au lieu de débiter un tas d’absurdités incongrus ! Il y avait tellement plus passionnant que leurs petits soucis du quotidien… Les sons se mélangeaient autour de lui et cela l’agaçait. Ses doigts se refermèrent plus durement sur le téléphone et il accéléra le pas, décidé à trouver ce qui l’attendait près du lac.

    Il s’arrêta au point qu’il s’était fixé lui-même : à cette partie du chemin, un morceau du Buckingham Palace se dévoilait timidement entre les arbres au loin. Immédiatement, Sherlock extirpa le téléphone de son manteau et lui jeta un regard impatient.

    -Et maintenant, Moriarty ?


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When I'm with you, I have fun [St James's Park] | Pv. Moriarty _
MessageSujet: Re: When I'm with you, I have fun [St James's Park] | Pv. Moriarty   When I'm with you, I have fun [St James's Park] | Pv. Moriarty EmptyJeu 20 Jan - 19:24



    When I'm with you, I have fun [St James's Park] | Pv. Moriarty 156a2ck
    Come on, it's war, come on
    Come on, come on, come on
    Come on, it's war, come on


    Pour le commun des mortels, le verbe jouer revêtait un sens particulièrement vague. Qu'il s'agisse d'un jeu d'enfants, d'un jeu d'adultes, d'un jeu frivole, d'un jeu décisif, d'un jeu trompeur, d'un jeu dangereux, d'un jeu tentant, d'un jeu terrifiant, on s'accordait sur une chose ; le jeu se devait intéressant. Tout humain aimait s'amuser. Chacun en avait une vision différente, et oh, il serait une évidence d'affirmer que celle de James était singulière. La haine qu'il portait à l'ennui était si forte, si tenace, si douloureuse qu'il avait besoin d'occupations a minima dix fois plus excitantes que la moyenne.

    Ces occupations étaient diverses et bien trop variées pour être exposées en détail, mais elles revêtaient un point commun capital ; elles étaient toutes, absolument toutes illégales, interdites, immorales. Et encore d'autres adjectifs débutant par -i (mais pas imaginaires, malheureusement pour la société.). Au grand dam de Scotland Yard, James était très inventif, véritablement doué et incroyablement intelligent. Il ne faisait par conséquent jamais attraper, et lorsqu'on pensait l'avoir enfin coincé, ce n'était que pour le voir s'échapper plus élégamment encore.

    Le jeu qu'il entamait avec Sherlock Holmes serait probablement le meilleur de tous. Il n'en doutait pas, il ne pouvait pas en douter. C'était comme jouer aux échecs, les yeux bandés, avec Deep Blue. Il ne savait pas comment le jeu se terminerait, il ne pouvait le prédire, et là résidait tout l'intérêt de la partie. Il s'amuserait certainement plus que Kasparov, complétement épuisé mais impassible devant son échiquier.

    Il n'allait certainement pas rester stoïque face à Sherlock, il faudrait être fou. Plus qu'il ne l'était déjà. C'était une chance qu'il devait saisir, une perche qu'on lui tendait, la première, probablement la dernière.

    Alors oui, il risquait de mourir. Mais le jeu en valait la chandelle. Mille fois.


    -Et maintenant, Moriarty ?


    James ne put s'empêcher de légèrement tressaillir. On sentait l'impatience perçante, la curiosité lancinante, l'agacement du joueur qui ne veut pas jouer. On sentait tout cela dans la voix de Sherlock. On sentait tout cela, et bien d'autres choses encore.

    Il est un moment où l'on ne peut plus reculer. Quand bien même votre esprit tout entier s'offenserait, votre cerveau hurlerait, vos jambes vous portent toujours là où vous voulez aller.
    C'est exactement ce qu'il se passa. La curiosité, et l'allégresse malsaine qui le transportaient l'emportèrent. Elles n'avaient jamais gagné un tel combat contre ce si puissant intellect auparavant. C'était la première fois.
    Il s'extirpa de sa cachette sans mal, s'avança du côté de Sherlock sans qu'il ne le remarque immédiatement, et, alors que le détective se retournait prestement, le gratifia d'un sourire qui, à tout autre personne, eût pu paraître agréable voire même sympathique.
    Pour Sherlock, il ne signifiait qu'une seule chose ; le jeu venait de commencer.


    « Salutations, Sherlock Holmes, ça fait peu de temps. Donc je ne te ferai pas la bise. »


    Blague à part, James ressentait une furieuse envie de laisser parler le détective. De le laisser s'interroger. De le laisser poser les questions, mener la barque, diriger le tout avec le talent qui le caractérisait. Mais il fallait bien qu'il le nargue un peu.


    « Je ne suis pas ici pour te faire visiter le parc, alors venons-en aux faits. Tu comptes m'attraper quand ? »


    Il parlait avec légèreté, comme s'il eût s'agit d'un conversation entièrement normale.
    Pour lui, du moins, c'en était une. C'était la conversation qu'il avait toujours voulu avoir avec Holmes.
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MessageSujet: Re: When I'm with you, I have fun [St James's Park] | Pv. Moriarty   When I'm with you, I have fun [St James's Park] | Pv. Moriarty EmptyJeu 24 Mar - 23:12



Semblable à une minuscule bombe de chair, son cœur bondit entre ses poumons. Fausse alerte, le détective s’était imaginé qu’il éclaterait comme un fruit mûr à cause d’un balle perdue d’un allié de sa Némésis. Mais tous les ligaments étaient en place et les battements, bien que rapides, continuaient leur cadence régulière. Tout comme le chasseur se retrouve face au loup, comme l’enfant se retrouve devant le croque-mitaine, Sherlock retint son souffle, pris au dépourvu. Il se rappela que c’était certainement montrer un signe de malaise : devait-il se rappeler que cet homme avait tant de point commun avec son propre reflet dans le miroir ? Il le noterait certainement si son symptôme d’émotion persistait autant.
Pour sauver son honneur, il maitrisa un air presque enjoué, bien qu’il était loin d’égaler son ennemi en terme de joie excitée.

Le détective pouvait ironiser, dire au criminel que son agenda était un peu rempli, mais le nom de Moriarty couvrait les doubles pages, du lundi jusqu’au lundi suivant, huit jours avec huit lettres peintes en rouge dans sa tête. De plus, il ne fallait pas danser avec le serpent : rentrer dans son jeu aurait été trop dangereux. Pour assurer un minimum de sécurité, la main de Sherlock se cala près de sa hanche, comme prête à plonger derrière son dos et retirer une arme coincée dans sa ceinture. Mais rien n’appuyait sur ses reins, il était inoffensif. Mentir était une carte à tenter malgré tout, opter pour une position défensive et prévenir son ennemi.

-Je fais durer un peu le jeu. Un mois de liberté de plus ou de moins, tu ne verrais pas la différence.

Il cavalait depuis trop longtemps pour se préoccuper à compter les jours de quiétude. La vérité était que Sherlock n’avait aucune preuve concrète pour l’instant. Il était face à un génie. DE plus, il était trop égoïste pour impliquer Lestrade et ses compères sur une piste aussi intéressante. Il était bien trop consciencieux pour impliquer Lestrade et ses compères sur une piste aussi dangereuse. Avouons-le, Sherlock était fier d’être le seul capable d’endurer aussi longtemps le parcours que lui imposait Moriarty. Seul. Il l’était et le resterait.
C’était fou comme il aurait aimé baisser le regard vers sa chemise pour vérifier si un petit point rouge le tenait sous le joug d’un lointain sniper. Mais le regard, deux ouvertures vers des ténèbres agitées, de Moriarty était trop accrocheur, trop important pour s’en détourner. Et bien que la confiance n’était une notion à ne surtout pas appliquée à ce génie du crime, Sherlock ajouta ;

-Intelligent comme lieu : en pleine journée avec tous ces reflets, difficile de guetter le rayon du sniper. Ou bien tu tenais à un véritable tête-à-tête ?

Aussi loin qu’il s’en souvienne, jamais ses muscles n’avaient été aussi tendus. Tendus comme à leur première rencontre. Moriarty était ce genre de drogue qui fait vite convulser, dont le plaisir est rapidement vicieux et la chute trop proche pour se sentir en sécurité. Un mixte abominable entre toutes ces substances, cocktail délirant et mortel. Un ennemi parfait pour un croqueur d’énigmes aussi exigeant que Sherlock.
Animal cambré, tel un zèbre devant un lion, telle une souris devant un chat, Sherlock n’avait jamais aussi bien adopté les traits d’une statue qu’à ce moment précis. Il en venait à espérer que John ne soit pas loin, bien que cela revenait exposer l’ancien soldat au danger. Mais si Sebastian Moran était là, également homme née de la Guerre, il se retrouverait alors en nombre inférieur, d’une force moindre. Il refusait toutefois de ressentir le besoin d’avoir un allié non loin, une carte joker à porté de main. Il n’oublierait pas qu’il doit agir seul face à Moriarty, se drapant de fierté.

-Tu ne m’as fait venir que pour cette question : l’anxiété devient si insupportable ?

Il pouvait se permettre de le railler un peu. Car l’excitation s’aplatissait comme une vague éphémère si elle n’était pas mêlée à un peu d’adrénaline peureuse. Sans les émotions fortes, il est évident que Moriarty l’aurait achevé depuis longtemps. Avec toutes les occasions qui se sont présentées, c’est bien parce qu’ils partageaient ce rare point commun que tous deux respirent encore : l’amusement. Mais si la Mort vient hanter les personnes auprès de leur chevet, que les idées noires les assaillent dès qu’ils éteignent la lumière avant de s’endormir, ce n’est qu’un démon réel qui empêche Sherlock de fermer l’œil : seul le nom de Moriarty peut le remplir d’effroi dans le noir, le rendant presque parano.

Toujours doigts crispées près de ses côtes, Sherlock jaugeait le Criminel : ce regard si sombre où se noient toutes les émotions possibles. Impossible de déchiffrer une moindre faiblesse dans cette mer d’encre, dans ce chaos vide. Il avait un magnifique atout comparé à lui et ses yeux trop bleus, trop clairs. Était-il capable d’y lire quoique ce soit, lui aussi ?
Il se souvint que Moriarty lui avait dit, mi-moqueur mi-sérieux sans doute, qu’il aimait le voir danser. Si il était bon danseur, le détective ferait tout pour guetter le moindre faux pas de son partenaire. Dès la première opportunité. Là, il le tiendrait peut-être.

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When I'm with you, I have fun [St James's Park] | Pv. Moriarty _
MessageSujet: Re: When I'm with you, I have fun [St James's Park] | Pv. Moriarty   When I'm with you, I have fun [St James's Park] | Pv. Moriarty EmptyDim 17 Avr - 15:15


When I'm with you, I have fun [St James's Park] | Pv. Moriarty 2b07bellasol
I WANTED YOU SO BAD
THAT I COULDN'T SAY
THESE THINGS FALL APART


    Il n'était pas pressé de se retrouver derrière les barreaux. C'était une bonne chose, donc, qu'il ne comptât pas se faire emprisonner. Jamais. L'enfermement ne serait pas une punition, ce serait une défaite, un échec si cuisant qu'il ne l'envisageait même pas. Il était persuadé, et peut-être faisait-il erreur, que Sherlock ne le jetterait pas en prison, aussi osait-il toutes les folies possibles. Par fierté et par attachement intellectuel envers son rival, il était absolument impensable que le célèbre détective se permette une telle banalité. Mettre les criminels en cage, c'est vu et revu. Les condamner à mort aussi, d'ailleurs.

    Il n'imaginait pas sa fin, il imaginait celle de Sherlock. Inconsciemment, les deux étaient intimement liées. Si Holmes mourrait, il mourrait aussi, au moins symboliquement. Il n'était certainement pas exagéré d'affirmer que l'image de Moriarty ne vivait que pour lui. Et si la légende qu'il avait batie autour de sa personne disparaissait, son existence ne revêtait plus aucune importance. Ce n'était pas qu'il se haïssait, de son point de vue, c'était un simple constat.


    Je fais durer un peu le jeu. Un mois de liberté de plus ou de moins, tu ne verrais pas la différence.


    D'aussi loin qu'il se souvienne, et malheureusement, il avait une excellente mémoire, Moriarty n'avait jamais autant apprécié un jeu. Il était un de ces enfants terriblement agaçants et solitaires qui ne semblent se satisfaire de rien. Aussi s'était-il rarement réellement amusé devant un jeu pour enfants. Les cubes, les legos ou les cartes, peu importe, ces jeux-là étaient idiots et ennuyeux. Il n'y avait rien qui pût le distraire plus de deux secondes, pas même un échiquier.
    Il en était de même pour ses ennemis d'adulte. Scotland Yard ou même la CIA n'étaient que des petits joueurs, pour une raison bien simple : ils réfléchissaient mal. Vite et vivement, mais mal. Ils ne réfléchissaient pas comme lui pensait.
    Il comprit bien vite que son véritable rival devait donc lui ressembler. Si Sherlock pensait comme lui, alors il devait, effectivement, dire la vérité. Il faisait durer le jeu. Mais pas volontairement, comme il le laissait penser. C'était compulsif, il n'y rien qui pouvait l'en empêcher. Il savait que si il attrapait Moriarty, il mourrait d'ennui. Et il en était de même pour lui.

    Intelligent comme lieu : en pleine journée avec tous ces reflets, difficile de guetter le rayon du sniper. Ou bien tu tenais à un véritable tête-à-tête ?

    Il n'avait pas encore fait appel à Moran. En réalité, il ne tenait pas à ce qu'il soit présent, et il savait bien que s'il venait, ce serait de lui-même. Il savait aussi trop bien qu'il ne lui permetterait pas de mourir. C'était probablement un peu lâche : il faisait semblant de prendre un risque, alors qu'il savait bien qu'il n'avait qu'une chance limité de mourir. Peu importait, il n'avait jamais prétendu être courageux.

    Mais tout de même. Dans le principe, il y avait là quelque chose d'exceptionnel. Cette mission relevait du suicide, si l'on oubliait Moran. Il était venu seul et sans arme. C'était une chose qu'il ne se permettait qu'avec Sherlock, et cela, le détective devait bien l'avoir compris. Ou peut-être pas encore, mais Moriarty n'en doutait pas, il le réaliserait bientôt. Il se contenta de sourire sans lui apporter de réponse clair -car ce qui animait son visage en était une-.

    Tu ne m’as fait venir que pour cette question : l’anxiété devient si insupportable ?

    Sherlock ne semblait pas réellement attendre de réponse à cette question, aussi Moriarty s'empressa de ne pas combler ses attentes. Il avait un formidable esprit de contradiction, et ce, depuis très jeune. Le genre de gamin à se jeter sur la route pour le pur et simple plaisir de désobéir. Pour l'extase de l'insolence.

    Oh si tu savais comme il est difficile de vivre sans te voir !

    Il s'aperçut avec amusement qu'il ne mentait à qu'à moitié, et il constata avec joie tout ce que sa phrase avait d'effrayant.

    Mais ce n'est pas pour cela que je suis venu. En fait, je voulais juste te parler... discuter comme deux vieux amis.

    Il laissa le silence s'installer de nouveau, feignant d'admirer un paysage qu'il ne connaissait que trop. Londres était une ville bien ennuyeuse, elle le deviendrait, du moins, sans Sherlock.

    Vas-y, Sherlock. Qu'est-ce que tu attends ? Tu ne me dis rien de ton avancement ? Rien de tout ce que tu as pu trouver sur moi ? Ne me dis pas que tu n'as rien...

    … je ne croirai pas.

    Pour la première fois de sa vie, il espérait avoir été découvert. Et ça ne lui faisait même pas peur, au contraire. Qui a dit qu'il n'y avaient que les humains bien humains qui étaient incompréhensibles ?


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