Sherlock 21st Century
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Sherlock 21st Century

Forum RPG inspiré par la série Sherlock de la BBC
 
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 Des fantômes dans la tour, ou bien juste des employés oubliés? [Lucain]

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Camilla Hansen
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Camilla Hansen

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•Arrivé(e) le... : 14/10/2010
•Thème : How to fight Loneliness

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Des fantômes dans la tour, ou bien juste des employés oubliés? [Lucain] _
MessageSujet: Des fantômes dans la tour, ou bien juste des employés oubliés? [Lucain]   Des fantômes dans la tour, ou bien juste des employés oubliés? [Lucain] EmptyMer 10 Nov - 23:56

Péniblement, Camilla leva les yeux de l’épais ouvrage qu’elle consultait. La jeune femme se cala un peu mieux contre le dossier de sa chaise et frotta ses paupières bouffies de fatigue. Cela faisait combien de temps qu’elle était là-dessus ? Elle avait commencé peu après le déjeuner, déjeuner qui devait être bien loin d’après les cris de son ventre.
Camilla s’étira avant de se mettre debout. Elle prit le gilet sur le dossier de sa chaise et s’en couvrit les épaules. L’air s’était rafraîchit, s’il régnait dans le musée une atmosphère chaude et sèche, les bureaux des employés étaient au contraire froids et humides. Cela se voyaient encore plus en fin de journée. Un regard par la fenêtre lui apprit que la nuit était déjà tombée. Mais cela ne voulait rien dire : en hiver, il faisait noir dès cinq heure de l’après midi.

Dans les couloirs, aucun bruit. Toutes les lumières étaient éteintes… Camilla observait cela depuis le seuil de son bureau. Elle croisa les bras et soupira, ce n’était pas la première fois que cela arrivait. La jeune femme avait un peu trop tendance à se faire oublier… Ses collègues lui avaient déjà fait le coup deux fois. Heureusement, elle savait quoi faire : trouver un gardien pour qu’il la fasse sortir. Cela n’avait rien de bien sorcier et l’envie de rentrer au plus vite chez elle, chassait la timidité.

Retour au bureau. Elle ferma le livre doucement et ouvrit le tiroir de gauche. Une lampe de poche s’y trouvait. Parfait… Normalement, les piles étaient encore bonnes. Camilla enfila rapidement son manteau et noua l’écharpe autour de son cou. Elle prit son sac d’une main et alluma la lampe après avoir éteint celle du bureau. Voilà, ne restait plus qu’à partir et à chercher à présent…

Le son de ses chaussures se réverbérait à travers les murs. Camilla essaya de ne pas penser aux monstres qui se cachaient dans le noir. Non, mieux valait se concentrer sur le thé qu’elle se ferait en rentrant. Qu’est-ce qu’il restait dans son frigo ? Elle n’avait pas fait les courses depuis un certain temps… Au pire il y avait toujours de quoi se faire une omelette. Peut-être qu’il y aurait un film bien ce soir, à la télé ?
La jeune femme revint brusquement sur ses pas : elle avait vu de la lumière. Oui, là… par-dessous cette porte, filtrait un mince rai. La main levée pour frapper, elle hésita quelques secondes.

Toc Toc Toc

Comme des griffes de souris sur le bras. De souricette… Finalement, elle appuya sur la poignée sans attendre de réponse : parce qu’on ne l’entendrait peut être pas et qu’elle ne savait pas comment frapper plus fort.

[b] … Monsieur Raven ? Il est tard… vous aussi vous êtes enfermé ? /[b]

Peut-être qu’il avait les clés ? Inconsciemment, Camilla fit quelques pas pour reculer. Tout ce qui était humain la terrifiait au plus haut point et Lucain était tout sauf une exception. En attendant, ils étaient deux à être coincé ici…

La jeune femme sentit sa blessure à la main pulser faiblement. Elle datait de la veille mais tendait à faire extrêmement attention à ce que la douleur reste. Et évidemment, Camilla n’avait pas pris de boîte d’aspirine avec elle. Vivement qu’ils sortent d’ici… En plus, la brunette savait très bien que Lucain était TOUT sauf d’une compagnie agréable. A vrai dire, il y avait beaucoup de chances pour que l’homme l’ignore et passe devant elle sans la voir.

Un soupir, mais ça s’entend pas, Miss Souris. Et toi, toi non plus on te voit pas, même avec ta lampe et même avec ta voix.
Bon, pas grave…un gardien…
La prochaine fois, il faudrait qu’elle pense à mettre une sonnerie d’alarme à son réveil par contre.
Que ça n’arrive plus…
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Des fantômes dans la tour, ou bien juste des employés oubliés? [Lucain] _
MessageSujet: Re: Des fantômes dans la tour, ou bien juste des employés oubliés? [Lucain]   Des fantômes dans la tour, ou bien juste des employés oubliés? [Lucain] EmptyJeu 11 Nov - 21:05


Il y a toujours un retardataire, une personne qui ne comprend pas ce qu'il faut faire ou qui n'est jamais là au bon moment, il y a toujours de ces personnes un peu isolées de la société qui vivent leur petite vie tranquillement dans leur coin, sans que personne ne vienne les embêter et sans embêter personne d'autre outre mesure. Il y a de ces personnes qui ne savent pas qui ils sont et où ils iront, mais qui continuent d'avancer et il y'a ceux qui regardent en arrière, encore et toujours et refusent d'aller plus loin, on peut appeler ces gens des nostalgiques ou à plus grande échelle on peut même leur donner un nom plus pompeux et propre sur lui. Il y aurait tellement à faire, tellement à dire et chacun a sa place dans la société actuelle, ceux qui font en sorte que le tapis roulant de la vie s'améliore et ceux qui s'en sont éloignés pour remonter aux origines de celui-ci.

Lucain avait passé l'après midi sur sa chaise, penché en avant, les yeux plissés pour tenter de déchiffrer ce qui était écrit sur les pages des ouvrages qu'il manipulait avec un soin tout précautionneux qu'il n'aurait probablement pas prit avec qui que ce soit d'autres. Il n'était pas doux, il n'utilisait pas de précaution ou de douceur avec les gens, juste pour tout ce qui avait un rapport avec sa profession ou ses activités illégales. Il n'était pas étonnant que l'on ne l'oublie là, au milieu de ses livres. Il était difficile de le faire lâcher prise ou même de le faire sortir des bibliothèques ou des bureaux des musées. On ne le faisait pas sortir d'ailleurs, c'était lui qui prenait la porte spontanément et rien d'autre. Alors on le laissait là, des fois, quelqu'un pensait à lui et venait l'avertir qu'on avait besoin de lui ou vérifier qu'il était encore vivant/éveillé/en train de travailler et non en train de jeter des projectiles dans la poubelle qu'il aurait préalablement posé devant la porte.

Mais cette fois-ci, personne ne vint le trouver pour l'avertir que le musée fermait ses portes et qu'il était l'heure de partir... ou si quelqu'un l'avait fait il ne l'avait pas entendu, trop occupé à étudier encore et encore. Il aimait ce métier, mais cela ne lui suffisait pas pour vivre, il aurait pu se plonger dedans et ne passe que sa vie à cela, oui, il aurait pu, ne faire que travailler, encore et encore. Faire comme ses parents, dédier sa vie à l'Histoire, mais il n'avait pas d'amis, pas d'enfants.... pas de femme, il avait complétement raté sa vie au niveau sociale. Il lui suffisait de voir ses sœurs s'épanouir, se marier et lui, rester seul dans son coin, ne connaissant personne. Même dans sa famille il était un étranger, il voyait de temps en temps ses sœurs qui semblaient se relayer pour le faire sortir de chez lui et de ses éternels plateaux repas de produits surgelés, mais cela ne durerait pas éternellement. Il n'était pas sociable et ne le serait jamais. Il allait probablement donner tout l'argent qu'il avait amassé au cours des années à un musée à sa mort et il ne ferait pas d'heureux ni de malheureux quand on jetterait la première pelleté de terre sur son cercueil.

Il se racla la gorge, renifla et se redressa en gémissant, son dos le faisait horriblement souffrir, il avait les yeux larmoyants et il se sentait terriblement las. Il commençait à faire froid, très froid dehors et était toujours habillé de la même façon, de son éternel costume cravate, oubliant tous les jours de prendre une veste chaude ou de mettre une écharpe, ou même des gants pour le protéger du froid, et pourtant ce n'était pas par défaut de ne pas y avoir penser. Tout ce qu'il allait récolter c'était d'être réellement malade et de devoir rester chez lui ou d'aller camper chez la benjamine de la fratrie à défaut de penser à prendre ses médicaments à temps. C'était chaque année la même chose, il tombait malade et allait chez quelqu'un pour ne pas être sel trop longtemps, abandonné et isolé de la société le temps de sa convalescence. Il se mit à tourner la chaise avec un rire doux, oui, une routine perpétuelle, et après la maladie, ce serait Noël et il serait de nouveau malade pour l'être de nouveau au Nouvel An, chaque fête de famille le rendait plus malade qu'avant, il se contentait de sourire dans un coin, de jouer un peu avec ses neveux et ses nièces et de s'endormir sur le canapé, trop éméché ou trop fatigué pour pouvoir rentrer chez lui.

Toc, toc, toc. Un bruit ténu, presque inaudible, il se retourna pour faire face à la porte, surpris. Quelle heure pouvait-il bien être ? Il n'y avait aucun bruit dans les couloirs, donc il était tard, mais il ne connaissait personne qui viendrait lui demander de sortir d'ici... de toute façon il n'avait pas connaissance qu'un nouvel employé avait été engagé à la Royal Armouries. D'habitude il se contentait d'ignorer les gens pour qu'ils comprennent qu'il ne s'intéressait nullement à eux et à leur vie ou même de ce qu'ils pourraient bien vouloir de lui. De temps en temps il souriait poliment et acquiesçait en répondant une banalité, une phrase toute faite qu'on attendait de lui. Il allait se lever pour aller ouvrir la porte quand celle-ci le fit d'elle même.

Petit bout de femme se trouvait face à lui. Il ne connaissait pas son nom mais la voyait suffisamment souvent pour savoir la reconnaitre et lui demander de temps à autre de lui apporter un thé ou un café, il ne la détestait pas, elle ne l'embêtait jamais, ou du moins, elle ne venait pas lui faire un brin de conversation quand elle s'ennuyait, elle se faisait menue, discrète, presque inaperçu entre ces vieilles pierres. Enfermés...? Lucain mit quelques secondes à comprendre ce qu'elle venait de dire et il papillonna des yeux.. enfermés ? Une sueur froide coula le long de sa colonne vertébrale, il ne voulait pas cela ! Les monstres n'étaient pas loin et dans ce lieu était rassemblé tellement de vieilles choses qu'il ne serait pas étonnant qu'un esprit se soit infiltré dans l'un d'eux... ou comme dans le film qu'il avait vu en emmenant ses neveux au cinéma... La nuit au Musée, ou quelque chose comme ça. Que toutes les pièces se mettent à bouger pendant la nuit, animées de mauvaises intentions.

Il se releva d'un bond et enfila sa veste de costume en remontant sa cravate.

Quelle heure est-il ?

S'ils étaient réellement enfermés, il n'avait rien pour sortir, ni clés, ni pass, ni lampe torche, ni rien pour l'aider à se diriger dans les couloirs. Il s'était promis de toujours prendre une source de lumière avec lui depuis l'incident de la cave, mais c'était comme pour les écharpes ou les manteaux, il n'y pensait jamais au bon moment. Souris n'avait pas bougé, est-ce qu'elle l'attendait ? Ou attendait-elle qu'il lui dise quelque chose, lui donne sa bénédiction pour qu'elle puisse partir ? Et bien il allait profiter d'elle, autant le faire quand on a quelqu'un sous la main et cela le rassurerait, il ne supportait pas d'être tout seul dans un trop grand espace sombre. Il abandonna tout sur son bureau et se dirigea vers la porte, la passa, effleurant légèrement Souris pour passer et il ferma tout derrière lui.

Il remit sa veste et la fixa, les bras croisés.

Je vous suis, Souris, vous êtes guide, non ?

Elle était son seul moyen rapide de sortir avec sûreté de ce bâtiment avant le lendemain matin et qu'il ne meurt pas d'une crise cardiaque en se retrouvant nez à nez avec une armure ou une lame effilée, il allait la suivre, la remercier platement et rentrer chez lui pour se mettre sous la couette après avoir regardé avec un air profond les émissions stupides de fin de soirée. Il lui offrirait peut-être un café le lendemain s'ils sortaient très rapidement de l'endroit, car il sentait son cœur faire des sursauts effrayés dans sa poitrine. Badoum, badoum, badoum, badoum, badoum. Est-ce que vous l'entendez, Miss Souris ? Je suis terrifié, tout bonnement terrifié. Jetant un regard par dessus son épaule pour être sûr qu'il n'y avait rien ni personne qui n'attendait avec une arme à feu. Il sursauta en remarquant un reflet métallique, brillant quelques mètres plus loin, une grande silhouette. Il se plaça derrière la jeune femme, terrorisé.

Hrm... allons-y.

Il la poussa doucement par les épaules pour qu'elle avance, elle était un bouclier dérisoire, mais suffisant pour qu'il puisse espérer courir.

Ah... vous n'auriez pas un mouchoir s'il vous plait ?
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Camilla Hansen
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MessageSujet: Re: Des fantômes dans la tour, ou bien juste des employés oubliés? [Lucain]   Des fantômes dans la tour, ou bien juste des employés oubliés? [Lucain] EmptyVen 12 Nov - 14:36

Je ne sais pas…

L’heure du crime aurait-elle dit. Mais ça n’était pas un horaire très précis. La jeune femme soupira, ça avait été moins pire qu’elle ne l’aurait cru. L’homme n’avait pas fait d’histoire… Elle resserra un peu plus sa prise sur son sac en bandoulière, ils feraient mieux d’y aller. Une légère grimace assombrit le visage de Camilla lorsque l’homme reprit la parole. Lucain la pensait guide, il avait déjà oublié que la jeune femme avait travaillé en collaboration avec d’autres, sur un ouvrage sous sa direction à lui. Un travail ni payé, ni crédité d’ailleurs, le monde de la muséologie est pire qu’une jungle parfois.
Très bien qu’il pense ce qu’il veut, elle n’avait pas le courage de tergiverser là-dessus. Et puis… C’est vrai, elle faisait assez souvent guide pour des visites exceptionnelles. Ca, elle aimait bien, la souris osait sans soucis parler en public lorsqu’il fallait évoquer des guerres, des batailles, des armes ou bien d’obscurs règlements à propos d’uniformes. Il était d’ailleurs venu la voir faire une fois, mais ne devait plus s’en souvenir. En fait, Camilla doutait même qu’il l’ait écouté un seul instant.

En attendant, il ne faisait pas le fier et semblait presque se servir de la jeune femme comme d’un bouclier humain. Elle ne chercha pas à comprendre, ce n’était pas ses affaires. Il lui demanda quelque chose. Ah…

Tenez-moi la lampe de poche, s’il vous plait… je vais vous chercher ça

Son sac était un fatras pas possible, une vache n’aurait pu y retrouver son veau. Souris ne perdit cependant pas espoir et trifouilla à l’intérieur. Voyons voir… sa carte de transport, un plan de Londres, des papiers de pubs pour telle ou telle librairie, un roman pour le métro, ses clés, une bouteille d’eau presque vide, une liste de courses… ah voilà ! Un paquet de mouchoir…
Timidement, Camilla le tendit à monsieur Raven. Elle fit tomber à terre un sachet de graines vide. Aussitôt elle s’accroupit pour le ramasser. C’était le déjeuner qu’elle avait acheté au corbeau, elle les lui avait jeté pendant le temps de midi, les yeux dans le vide, à ne penser à rien.
Il faudrait qu’elle pense à jeter ça à la poubelle… Tête de linotte comme elle l’était, Miss Souris allait oublier, et chaque jour ce serait pareil de jours que les papiers s’accumuleraient…

Elle se redressa, parut réfléchir à quelque chose, puis tourna les talons pour partir à la recherche d’un gardien. Autant laisser la lampe à Lucain, il semblait en avoir assez besoin, sur le plan psychologique.
Leurs pas résonnaient sur le carrelage des salles. Le clair de lune éclairait les vitrines, qu’elles étaient tristes ces armures à présent ! Camilla sentit une grande bouffée de pitié la saisir, sans qu’elle ne puisse se l’expliquer. On aurait dit des monstres enfermés, attendant de pouvoir reprendre vie.
Le pauvre Sir Duncan dans son coin là bas ne faisait pas exception à la règle. La jeune femme se blottit un peu plus dans son manteau et avança le pas. Il faisait vraiment froid….

Si vous voyez un gardien, appelez-le…

Mais personne ne semblait déambuler dans les couloirs si ce n’est eux. C’était bien leur veine, à croire qu’une quelconque entité supérieure avait décidé de punir miss Souris pour la semaine. D’abord la blessure d’hier et ensuite ça…

Le faisceau de la lampe éclaira brièvement un tableau, le regard peint semblait les suivre avec désapprobation. Pardon monsieur, on sait très bien qu’on a rien à faire là et tout ce qu’on demande, de toute façon, c’est sortir….

Personne ne l’attendait chez elle, personne ne préviendrait si jamais elle ne rentrait pas. Sa mère l’avait appelé il y a trois semaines, elle ne le referait pas avant longtemps. Aucun secours à avoir de ce côté-là…

Il y avait trois marches à descendre, alors ce qui devait arriver arriva : Camilla sentit son pied glisser et s’écrasa un peu plus bas. Elle siffla de douleur de s’être réceptionnée à l’aide de sa main meurtrie et resta immobile quelques secondes, le temps de reprendre ses esprits. Alors elle se releva, un peu plus piteuse qu’il y a quelques minutes et beaucoup plus silencieuse aussi. Le bruit de sa chute n’avait attiré personne…

Pour un peu, elle en mourrait de peur …

La jeune femme se mordilla la lèvre. Pas tout de suite la peur s’il vous plait. Pas tout de suite, pitié…
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Des fantômes dans la tour, ou bien juste des employés oubliés? [Lucain] _
MessageSujet: Re: Des fantômes dans la tour, ou bien juste des employés oubliés? [Lucain]   Des fantômes dans la tour, ou bien juste des employés oubliés? [Lucain] EmptyLun 6 Déc - 21:49


Lucain se remit à renifler, avec plus de force cette fois-ci, il était à deux doigts de commencer à sentir la morve lui dégouliner sur la lèvre, comme un môme qui n'avait pas appris à se moucher tout seul. Il aurait bien pensé à s'essuyer le nez discrètement sur sa manche, dans l'ombre, pendant qu'elle ne regardait pas, même si son opinion lui importait peu, mais elle avait bien heureusement des mouchoirs sur elle et n'était pas aussi égoïste que la plupart des gens pour lui dire, que non, elle n'en avait pas sur elle à ce moment là. Il est vrai qu'il était plus facile de s'excuser que de fouiller dans son sac pour chercher un vieux paquet de mouchoirs. Lorsqu'elle lui tendit la lampe, il s'y accrocha comme il l'aurait fait à la barre dans le métro, accroché comme une moule à son rocher, rien ni personne ne lui ferait lâcher prise.

Il balaya le couloir du faisceau de la lampe pour se rassurer un petit peu, pour être sûr qu'aucune entité ne se trouvait pas derrière eux, dans l'ombre, prête à sauter sur eux dès qu'ils se mettraient à marcher, d'un geste saccadé il fit le tour de tous les recoins sombres, toujours bien planqué contre Souris qui fouillait toujours dans son sac. Le moindre bruit semblait être un boucan infernal, le moindre frottis, le moindre raclement était pire que tous les hooligans avant un match de leur équipe fétiche. Tout était pire dans le silence et il se remit à trembler, lorsqu'elle luit tendit le mouchoir, il dû s'y reprendre à plusieurs fois avant de réussir à l'ouvrir pour pouvoir se moucher correctement, il en profita pour se racler la gorge et tousser de cette toux grasse qu'il avait depuis plusieurs jours déjà. Quand on est lancé, on ne s'arrête pas avant d'avoir la gorge démise entièrement, c'est ce qu'on lui avait appris à grands coups de taloches, mais sa toux résonnait tellement dans les longs couloirs déserts qu'il s'arrêta rapidement avant de suivre Miss Souris tout en plaçant le mouchoir au fond de sa poche et la lumière toujours pointée et bougeant au rythme de ses tremblements, bien au dessus du sol, de peur de voir des choses qui ne devraient pas y être.

Qu'est-ce qui faisait le plus peur ? De voir la Chose ou de se l'imaginer ? Bonne question dont personne ne pourrait réellement donner de réponse, en tous les cas, il n'attendait que d'être chez lui pour se mettre à pleurer, il aurait pu, là, éclater en sanglots et se prostrer jusqu'à qu'il fasse jour et qu'il puisse sortir sans être inquiété d'une quelconque façon par un monstre ou une présence nocturne. Autant il n'avait aucune peur ou presque avec les gens plus que douteux avec lesquels il faisait affaire autant le noir et son imagination le pétrifiaient totalement. Il jeta un regard derrière lui et dirigea la lampe avec pour être sûr que Sir Duncan ou une autre des armures n'aurait pas l'idée saugrenue de se diriger vers eux dans l'intention de leur faire plus de mal que de bien et quand il se retourna et ne vit rien d'autre que le vide du couloir et un long gémissement s'échappa de sa gorge. Il balaya rapidement le couloir avec sa lampe pour la retrouver.

M...M... Miss ?

Tremblotant, bégayant, il était beau le Lucain, il n'est pas besoin de préciser le soulagement qui traversa celui-ci quand elle se releva, peut-être pas tout à fait aussi droit qu'il aurait fallu, mais elle était là et il s'empressa de sauter les quelques marches pour la rejoindre, se retrouver auprès de la seule personne qui pourrait le faire sentir moins seul face à l'imagination trop fournie qu'il avait hérité de ses rêves d'enfant. Il la dévisagea à l'aide de sa lampe avec une mine qui redevenait impassible, quittant cette mine au museau retroussé qui voulait tout dire sur son état d'esprit.

Vous ne vous êtes pas fait trop mal ?

Il occulta volontairement le 'ça va aller', aussi inutile que superflu, quand quelqu'un était tombé ou souffrait, on n'avait pas idée de lui demander si ça allait mais plutôt à quel point il/elle souffrait, autant ne pas être stupide jusqu'au bout. Pour une fois, ce n'était pas par pure hypocrisie qu'il avait posé la question mais bien par réelle inquiétude... pour son propre bien être, si elle s'était véritablement fait mal, il allait devoir ralentir le pas, peut-être même la trainer et elle ne lui servirait à plus rien. Son seul atout qu'il lui resterait serait sa capacité à se diriger dans le musée, capacité qu'il n'avait malheureusement pas, ne sachant même pas vers où se situait la sortie. Elle, elle était guide, il l'avait déjà vu expliquer avec passion pendant une visite, il se souvenait de l'avoir vu, il en était sûr, oui, elle était guide, donc elle savait où aller, élémentaire.

Il tendit la main, par réflexe, il tendait toujours la main à ses nièces quand elles étaient tombées, pour les aider à marcher quelques pas et leur faire oublier leurs petits bobos, leurs écorchures qui aurait vite disparus de leurs esprits après un bisou magique, un sourire et une promesse de glace ou de sucrerie. Il ne détestait pas les enfants, mais il se sentait incapable de se voir autrement qu'en tant qu'oncle, que père de substitution pendant quelques heures, le temps de dépenser une partie de son argent pour les voir rire et sourire et pouvoir manger décemment le soir même avec un toup chèrement gagné. Il eut un rire gêné.

Excusez moi... mauvais... réflexe.

Il n'en ajouta pas plus, elle n'était aucunement intéressé par ce qu'il disait et il s'était justifié juste parce qu'elle attendait probablement une explication de sa part, mais il n'avait rien à lui fournir, rien de plus que la conscience et le réflexe de masse. Il se retourna, recommençant à se souvenir où il était et ce qu'il y faisait, il indiqua le couloir de la lampe, celle-ci commençant à faiblir, il fallait avancer et être dehors avant que la batterie ne lâche complétement.
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MessageSujet: Re: Des fantômes dans la tour, ou bien juste des employés oubliés? [Lucain]   Des fantômes dans la tour, ou bien juste des employés oubliés? [Lucain] EmptyMar 28 Déc - 18:07

Camilla secoua la tête, le nez rivé au sol. Lucain avait raison : l’entendre parler ne l’intéressait pas. Evidemment, cela l’effrayait trop, la jeune femme avait facilement perdu l’habitude des contacts humains. Les silences pesants, c’était ce qu’elle connaissait le mieux. Pas la peine de changer les bonnes vieilles habitudes, non ?
La lumière de la lampe faiblissait, mais les armures restaient immobiles. Elle regarda l’une d’entre elles et frissonna : si un monstre apparaissait, est-ce que les pièces de métal s’animeraient pour la protéger ? Non, elles se montreraient ingrates dans leur silence de pierre, malgré tous les soins que Camilla et d’autres avaient pu leur apporter.
Par la fenêtre, on pouvait apercevoir la lune. Pas les étoiles, après tout le ciel était celui de Londres. Il ne fallait pas trop en demander. La jeune femme sentit les notes d’une nursery rythme lui envahir la tête, elle se mordit la tête pour ne pas chantonner.
Twinke, Twinkle, Twinkle star… How I wonder what you are…
L’historien était derrière elle, il tremblait. Camilla ne le regardait pas, elle savait juste que c’était le cas. Sinon pourquoi se sentirait-elle si calme ? Oublié le sentiment de panique d’il y a quelques instants. Lorsque quelqu’un est mort de peur à vos côtés, alors on prend les choses en main sans s’en rendre compte. Comme un robot…

Elle voulut se retourner pour faire un sourire rassurant à l’homme, puis se souvint. Lucain était son supérieur, quelqu’un qu’elle ne regardait jamais droit dans les yeux. La jeune femme serait d’ailleurs bien en peine de dire leur couleur…
Les bruits de pas continuaient de résonner sur les murs froids. Est-ce que les fantômes de la Tour viendraient leur dire bonjour ? Camilla avait peur des fantômes.
Ils descendirent encore quelques marches, cette fois ci la jeune femme fit attention de ne pas tomber. Heureusement, même sa maladresse avait des limites.
Enfant, elle aurait rêvé se retrouver coincée dans un musée. Avoir tous les objets à disposition, les toucher, les respirer et courir partout dans les couloirs !
Adulte, elle voulait juste sortir d’ici. Cela faisait longtemps que Camilla ne rêvait plus. Pas le temps, pas l’envie… Difficile à dire. En fait elle ne cherchait même pas d’explication. Cela valait mieux…

Elle se revit soudain étudiante, ayant réussi à avoir un petit job de guide. Les groupes à mener dans les couloirs, la voix à percher bien haut, articuler les mots, ne pas aller trop vite, ne pas s’emmêler dans les dates… C’était quand, il y a une éternité ? Elle continuait de temps à autres à faire des visites mais surtout, elle avait vieilli.

Le musée lui était-il hostile ? Il lui renvoyait de vieux souvenirs au visage. La lampe clignota, l’obscurité ne dura que quelques secondes. Camilla se demanda si, lorsque la lumière reviendrait, le bâtiment ne les aurait pas fait voyager dans le temps. Pourquoi faire ? Rechercher ce qui nous manque dans le présent, ce qui fait que l’on est coincé la nuit dans un lieu obscur et que personne ne nous cherche. Absolument personne…
La lumière revint, rien n’avait changé.
Ils étaient toujours aussi seuls.

Brusquement, un bruit métallique fit bouger l’écho des murs. Camilla se retourna, les yeux écarquillés. Deux émotions contradictoires liraient batailles dans le creux de sa gorge : aller voir ou bien s’enfuir en courant ? La jeune femme opta pour un compromis : elle courut jusqu’à la salle d’où le bruit semblait provenir.
La lampe, c’était Lucain qui l’avait. Impossible de dire s’il l’avait suivit, s’il allait la rejoindre. De toute manière elle allait bientôt s’éteindre…

Camilla ne voyait pas, juste quelques ombres qui ressortissaient un peu plus dans l’obscurité ambiante. Elle déglutit et fit un pas, les bras tendu.
Il ne lui arriva rien…
Alors la jeune femme essaya de continuer à être courageuse et avança à nouveau. Son pied heurta quelque chose, provoquant un nouveau cri métallique.

Elle n’eut pas le temps de se protéger, quelque chose se jeta sur sa figure. Camilla hurla, ses mains s’enfoncèrent dans une masse duveteuse tandis qu’un croâssement lui vrillait les tympans. La chose s’éloigna dans un coin sombre. Camilla se laissa tomber à genoux et éclata de rire…. Un corbeau, ce n’était rien qu’un corbeau !
Pas un esprit vindicatif, pas un voleur ou autre…un corbeau.
Un peu plus loin, la fenêtre était ouverte. Cela n’arrivait jamais d’habitude.. Le corbeau, sans doute affolé de se trouver là, avait fait tomber le siège du gardien. C’était tout…

Petit, petit… allez viens, c’est pas grave. Je rangerai… par contre tu dois sortir, ok ? C’est pas pour toi ici… Allez mon beau, viens….

L’œil de l’oiseau brillait dans la nuit. Camilla repensa au poème de Poe dont le mot final dansait devant ses yeux. Nevermore…
Mais jamais plus de quoi ?
L’animal sautilla vers elle… avant de s’envoler par la fenêtre.
La jeune femme soupira, elle ferma le loquet et remit la chaise sur ses pieds. Parce qu’elle en avait besoin, parce que c’est comme ça, elle choisit de s’asseoir.
Paume des mains bien à plat sur ses genoux, Camilla prit enfin le temps de respirer un peu. Cependant il fallait encore trouver la sortie…
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Des fantômes dans la tour, ou bien juste des employés oubliés? [Lucain] _
MessageSujet: Re: Des fantômes dans la tour, ou bien juste des employés oubliés? [Lucain]   Des fantômes dans la tour, ou bien juste des employés oubliés? [Lucain] EmptyJeu 30 Déc - 19:49


Même la lampe ne semblait pas vouloir être son amie, elle s'amusait à lui faire peur, à clignoter à qui mieux mieux semblant de plus en plus peiner à rester allumer, comme fatiguée après une longue journée et ne pouvant garder correctement les yeux ouverts, il lui aurait bien chuchoté des mots gentils pour qu'elle ai pitié de lui et reste allumée jusqu'a qu'ils soient dehors, après il lui aurait fait un joli autel dans les fleurs de la voisine, parce que les piles, ça coûte cher. Il la secoua une nouvelle fois pour que la lumière revienne après une énième fois où celle-ci s'était éteinte. Suivre Camilla n'était pas forcément la meilleure idée qui soit car le trajet qui prenait habituellement quelques minutes pendant la journée se transformait presque en une expédition de plusieurs heures dans un labyrinthe hostile.

Trépignant de ne pas avancer assez vite, il serra la lampe aussi fort qu'il le pouvait, comme s'il pouvait la briser d'une simple pression. Ses longs doigts maigres et sans force cramponnés à son épée, comme si la lumière était l'arme la plus efficace face aux hordes de la nuit. Trop lâche pour jeter un coup d'œil derrière lui, il se contenta d'arme qui le guidait, elle, ne semblait pas terrorisée, elle avançait avec calme et ne butait plus sur les marches qui se trouvaient sous leurs pieds. Il se raccrochait à elle comme un naufragé à l'espoir de voir bientôt une île où s'échouer, une île habitée de personnes civilisées de préférence.

Un bruit plus loin, il sursauta, dirigea la lampe vers cet endroit, fixant la jeune femme se diriger vers le bruit en courant, elle avait du courage... ou elle était inconsciente.. mais pas Lucain, oh non, il allait rester ici jusqu'à ce qu'elle revienne pour lui dire que ce n'était rien et qu'ils pouvaient continuer à marcher vers la sortie. Il la laissa avancer, il la vit disparaitre, ne la suivit pas pour illuminer ses pas et entendit son hurlement au même moment où la lampe eu son dernier sursaut d'agonie. Il la lâcha et dans sa grande lâcheté, il resta complétement figé, tremblant de peur, sanglotant doucement, serrant sa chemise comme il se serait agrippé à une arme.

Il ne bougeait plus, il ne bougerait pas tant qu'elle ne serait pas revenu, comme un enfant qui a peur du monstre sous son lit et n'attend que que quelqu'un vienne le secourir, il se mit à pleurer, petits sanglots, pour un grand garçon, elle ne venait pas, il devrait peut-être l'appeler, crier son nom... mais son nom il ne le connaissait pas. Et elle ne revenait pas. Il entendit sa voix, elle parlait à quelqu'un, peut-être un guide, il fallait qu'il devienne grand et qu'il s'approche, elle n'irait pas le chercher. Mais il ne voyait rien, ses yeux étaient devenus comme aveugles, et, tout tremblant, reniflant à qui mieux mieux pour cacher ses larmes, il se mit en marche, les bras tendus devant lui pour ne pas se prendre une armure, laissant derrière lui la lampe, ne prenant pas la peine de la chercher.

Il arriva jusqu'à la porte, vit la silhouette de Camilla agenouillée par terre, sans qu'elle ne semble blessée ou en compagnie de quelqu'un d'autre qu'un.... corbeau. Il trébucha sur le fauteuil du gardien en voulant avancer sans regarder à ses pieds et s'écrasa douloureusement par terre, ses dents claquèrent d'un bruit mat, le réflexe de mettre ses mains devant lui pour ne pas s'écraser au sol n'était... toujours pas un réflexe pour lui et sa rencontre avec le sol fut tout à fait inconfortable. Il laissa échapper un nouveau sanglot et s'extirpa des pieds de la chaise pour se relever, ignorant Camilla comme il le pouvait, il s'était fait mal, il avait le droit de pleurer, voilà ! Il s'éloigna de la chaise, laissa la jeune femme fermer la fenêtre et s'asseoir sur le fauteuil pour reprendre son souffle.

Il croisa les bras, puis, d'un geste rageur, essuya ses yeux avec sa manche et se retourna vers la jeune femme qui était toujours assise. Elle ne semblait pas plus avancée que lui, mais tout cela était de sa faute, voilà, c'était une bonne explication, même si cela ne se faisait pas de rejeter la faute sur son vis à vis, surtout le seul qui pouvait lui permettre de sortir d'un lieu hanté et sordide. Et puis il avait mal, voilà ! Il ne fit pas un pas de plus, encore tout tremblant, effleurant son menton avec le dos de sa main pour essayer de voir si cela allait faire un gros bleu ou juste une douleur sourde pendant quelques minutes. Il avait le goût de sang dans la bouche et sentait comme un trou au niveau de ses molaires, ce n'était rien, il s'était juste fait mal, il n'allait pas pleurer pour ça, il n'était pas mort après tout. Il n'y avait qu'elle et lui... de quoi aurait-il l'air s'il se remettait de nouveau à pleurer devant elle alors qu'il n'y avait apparemment aucun danger..?

... et on fait quoi, maintenant ?!
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Camilla Hansen
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MessageSujet: Re: Des fantômes dans la tour, ou bien juste des employés oubliés? [Lucain]   Des fantômes dans la tour, ou bien juste des employés oubliés? [Lucain] EmptyMar 18 Jan - 20:06

Coup de colère, coup de vent et coup de silence. Elle aurait bien haussé les épaules, mais ça se serait pas trop vu avec l’obscurité de la pièce. Si Lucain voulait sortir illico presto, il n’avait qu’à sauter par la fenêtre comme l’oiseau. Elle, elle avait mal à la tête… Et les armures restaient silencieuses. « Avez-vous vous la sortie ? » « Oui, nous l’avons bloqué de nos lances… ». Comme un vilain conte de fées, un chemin que l’on ne pouvait pas retrouver. Si Camilla avait été une petite fille du siècle dernier, si sa vie avait été des après midis dorés, hé bien elle aurait trouvé un miroir et l’aurait traversé.
Sortir d’un monde de fous pour entrer dans un autre. Elle soupira et se leva se sa chaise. Ses jambes ne tremblaient plus, un bon point.
Un bout de lune par la fenêtre, un bout de lumière. Pourquoi est-ce qu’on a peur du noir, il y a des monstres dedans ?
Un picotement à ses mollets… on lui dévore la jambe ? Mais non c’est juste des fourmis.
Il y avait un mur, elle le regardait et ne voyait que le gris de la nuit. Pas de porte, pas de sortie, alors on devait rester ici ? Finalement, Camilla se leva. Son cœur avait repris un rythme normal….
Les mots crachés de Lucain lui avaient cependant coûté sa voix. Elle ne parla plus, elle lui fit juste signe de le suivre.

La jeune femme aurait préféré qu’il se débrouille, elle ne voulait plus le voir lui et sa méchanceté. Sans elle, il serait encore dans son bureau. Elle lui avait même donné sa lampe de poche…
Ce n’était pas de sa faute s’il faisait noir, si la nuit existait, si tout ça…
De nouveau le bruit des pas, de nouveau le regard aveugle des armures. Ils évoluaient hors du temps, hors de tout…
Comme une petite symphonie, un hallelujah pour âmes perdues. Parfois ça plait à Dieu, parfois non. Mais le résultat reste le même : du bruit. Un peu, beaucoup, presque rien, beaucoup trop.
A vous de choisir, le tintamarre ou le silence. Pour Camilla il n’y avait que des bruits inaudibles, comme autant de conversations dont elle s’excluait. C’est comme la vie, c’est comme tout.
Descendre les marches, descendre la folie, descendre l’échelle de notre psyché. Se descendre soi-même ? Un pistolet. Bang Bang

Il fait froid dans ce musée, mais ça n’a d’importance pour les cœurs de pierre. Alors la jeune femme tâcha de ne pas trembler. Elle ne regardait plus Lucain, de toute manière l’obscurité les cachait l’un à l’autre. Mais il n’y avait jamais rien eu à voir, juste des ordres à entendre de temps en temps…

La billetterie déserte, la boutique à souvenirs fermée… En fait, cela faisait assez bien décor post-apocalyptique pour film de zombies. Et dans les vitrines aux étages, des armes désarmées…

Bientôt la fin, bientôt la sortie. L’air du soir, l’air de la nuit. L’odeur douceâtre des Fish and Chips, le parfum mouillé des manteaux après l’averse, le vent un peu trop froid et les relents écoeurants du Tubs avec ses excès de misères. C’est ça, c’est le monde réel… Rien de franchement intéressant mais beaucoup s’en contentent. Certains trouvent même ça superbe, pas Camilla.

Bientôt elle rentrerait dans son petit appartement glauque. Celui dont le papier peint ne lui plait pas, il fait trop vieille fille mais elle n’a pas le droit de le changer. Celui où il n’y a jamais rien de personnel, elle y passe trop peu de temps, celui où parfois, elle aimerait bien faire vivre un chat pour arrêter d’être toute seule. Parfois…

Oui elle allait rentrer, se faire la cuisine et s’affaler devant la télé. Elle regarderait d’un œil morne les programmes tous plus abrutis les uns que les autres et tâcherait de pas penser au lendemain. Chaque jour est plus dur que le précédent, c’est la règle de la vie humaine.

La sortie est proche, toute proche…

La sortie de quoi ?
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MessageSujet: Re: Des fantômes dans la tour, ou bien juste des employés oubliés? [Lucain]   Des fantômes dans la tour, ou bien juste des employés oubliés? [Lucain] EmptyMer 2 Fév - 17:18


Ils erraient, ils erraient depuis ce qui semblait être des heures dans les dédales sombres du musée, entre les armures imperturbables et stoïque et les sujets exposés qui avaient vu passer un nombre indéfini de personnes devant leurs yeux aveugles. Il se mit doucement à rire, de ce genre de rires hystériques, ceux que l’on a quand on sent la fin arriver mais qu’on se surprend à espérer, à espérer que quelque chose de bien va se passer, arriver et nous sauver en sachant bien que ceci ne reste que mirages et hypothèses. Lucain aurait aimé prendre la main de Camilla, la serrer aussi fort que lui permettaient ses maigres forces, avancer en tâtonnant la main sur son épaule pour être sûr qu’elle n’était pas partie au détour d’un couloir et le laissant là, seul et tremblant. Son ricanement se répercuta entre les murs de la Tour avant de s’éteindre tout doucement comme un souvenir oublié d’un autre temps.

La panique avait pris le pas sur la raison et il se mit à haleter en serrant convulsivement sa cravate. Il aurait pu s’excuser, il aurait pu au moins dire quelque chose d’amical, de faussement sympathique pour briser la tension qui s’était installée, mais il ne le fit pas. Non pas par fierté ou orgueil mais car cela lui faisait horriblement peur. S’il se mettait à parler, tout se briserait, le calme, le froid et la maigre protection que le silence avait construit autour d’eux. Il était inutile de créer une conversation sans aucun but ni sens, car ils n’avaient rien à se dire, elle ne parlait pas… ou peu et lui parlait trop derrière ses sourires factices, il était bavard. Mais ce n’était pas la peur du silence qui le faisait parler lorsqu’il y’avait des gens autour de lui, mais plus par méchanceté, il n’aimait pas qu’on s’approche de lui, il aimait faire des remarques désagréables et pointer les moindres petits défauts d’un ton tout à fait innocent.

Mais lorsque le silence l’entourait, impénétrable, lorsque toutes les lumières étaient éteintes, il se taisait, pour la première fois de la journée, il ne pipait mot en fixant, les yeux écarquillés par la terreur, le moindre recoin autour de lui pour pouvoir se persuader que les monstres de son enfance ne viendront pas l’égorger au détour d’un coin d’ombre plus tenace que les autres. Il l’avouait, il était complètement terrifié par le noir et ne dormait la plupart du temps qu’avec une veilleuse ou la lumière allumée, préférant s’enrouler dans sa couette devant la télévision allumée dans le salon, entre deux verres sales et un catalogue que d’aller se coucher dans son lit et de sentir des picotements le long de ses jambes, de devoir allumer la lumière toutes les deux minutes pour vérifier que le grincement qu’il venait d’entendre n’était pas celui d’un monstre quelconque.

Grand enfant, très grand enfant. Il n’avait jamais accepté de grandir et il ne se sentait pas mature comme le devrait être un adulte, il n’était responsable que pour certaines choses et dans le reste il avait les réflexes d’un gamin ou d’un adolescent en faute. Menteur, voleur, tricheur. Lucain serait capable d’énumérer toutes les techniques de triche et de fraude à n’importe quel examen, concours, compte rendu ou devoir, mais tout à fait incapable d’allumer la machine à laver, d’allumer la cuisinière ou le four. Il est ce genre de gosses qu’on voit dans les films et qui sont projetés dans leur corps d’adulte sans savoir quoi faire pour en sortir. Mais la morale de l’histoire et la fin heureuse qui accompagne inévitablement ces histoires, il n’en veut pas.

Il en voulait à Camilla, pour être capable de s’en sortir d’elle-même, d’avoir eu la bonté d’être venu le chercher, de n’avoir fait aucune crise quand il l’avait agressé verbalement. Il lui en voulait tellement. Il aurait voulu qu’elle se mette en colère, qu’elle réagisse de manière agressive pour qu’il puisse de nouveau se sentir dans son élément. Il aurait voulu qu’elle le fusille du regard, qu’un cri remplace le long silence tendu, qu’une remarque venimeuse vienne se heurter à son sourire. Mais ce n’était pas n’importe qui, c’était Souris, elle qui passait toujours inaperçu, elle qui était là, transparente et qu’on ne remarquait qu’au dernier moment. Elle qui n’était pas la grande actrice de la Tour mais celle qui s’échinait dans les coulisses pour rendre le spectacle tel qu’il était.

Lucain faisait abstraction de tous les petits bruits qu’on pouvait entendre, il n’écoutait pas, il faisait le sourd pour ne pas s’écrouler au milieu du chemin en sanglotant comme un enfant. Il était un adulte, merde. Il haletait, il avait du mal à respirer, à reprendre de grandes goulées d’air quand, entre deux moments d’asphyxie, il tentait de reprendre un peu d’air qui lui aurait permis de tenir en apnée encore quelques pas. Un… deux… trois… quatre… inspiration…puis de nouveau cette série, encore et encore, complètement aveuglé par ses pieds qu’il ne remarqua pas qu’ils avaient dépassés la boutique de souvenir et le guichet. Il la heurta, ou plutôt l’emboutit, les yeux toujours fixés sur ses pieds.

… excusez moi.

De nouveau ce grand sourire qu’il affichait constamment, comme si cette promenade entre les couloirs de la Tour n’avait été qu’une formalité et que tout s’était passé pour le mieux, il voyait la lumière qui filtrait de dehors, il voyait la porte et la lueur d’espoir d’être rentré chez lui pour pouvoir s’endormir devant la dernière émission de la soirée. Comme à chaque fois, peut-être qu’il avait même encore le temps de voir la fin du film du soir, de la série à la mode du moment ou n’importe quoi. On était en hiver, il était donc possible qu’il soit encore tôt…. Peut-être, hein ? Il aimait rentrer chez lui et ne pas avoir besoin d’hurler à l’adresse d’une femme quelconque qu’il était là, de l’embrasser et de lui expliquer son retard sous son regard courroucé, de devoir manger en silence pour ne pas avoir à se faire assassiner verbalement pour une faute qui n’a été commise qu’une énième fois.

Il se recula, respectant son espace vital et tâta ses poches à la recherche de ses clés. Mais aucun bruit, comme à son habitude... il n'avait pas ses clés, évidemment, il allait devoir faire mumuse dans la voiture pour pouvoir rentrer chez lui, ou pire, prendre le tube. Il se retourna vers la jeune femme qui n'avait pas bien bougé à vue de nez et, tout en penchant la tête sur le côté, son sourire commençant à s'étioler, il posa la question fatidique qui allait décider de la suite de leur soirée.

Vous avez les clés pour sortir ?
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MessageSujet: Re: Des fantômes dans la tour, ou bien juste des employés oubliés? [Lucain]   Des fantômes dans la tour, ou bien juste des employés oubliés? [Lucain] EmptyJeu 10 Fév - 16:20

Camilla essaya de faire comme si elle ne remarquait rien du trouble de Lucain, ce n’était pas ses affaires après tout… Heureusement l’homme sembla bien vite reprendre ses esprits. Oui, juste le temps de lui rentrer dedans en fait, en vu les quelques pointures en plus qu’il avait de plus qu’elle, cela amocha bien son talon en plus de lui foutre un coup dans le dos.
Camilla eut un léger cri et bondit sur le côté, l’historien s’excusa, elle secoua la tête pour dire qu’il n’y avait pas de mal. Par automatisme, pour pas avoir à parler plus ou même à le regarder…

Lui, il fouillait frénétiquement dans ses poches, silencieuse et presque invisible la jeune femme ne dit rien. Elle regarda les lumières du dehors, essayant de ne pas penser au grand vide qui l’attendait chez elle ; Un grand vide pour un petit, tout petit appartement… Peut-être qu’elle se prendrait des cachets pour dormir ce soir, oui ça pourrait l’aider. Un sommeil sans rêve, sans rien…
La voix de Lucain la tira de ses pensées. Elle se retourna pour le regarder. Les clés ? Oh, quelque part dans son sac oui…

Poussez vous un peu s’il vous plait, que j’ai de la lumière…

De nouveau les fouilles archéologiques. Cette fois ci, Camilla para au plus simple : elle se mit à genoux et étala le contenu du sac par terre. La bouteille d’eau, le livre, les papiers, un stylo mâchonné, des post it … Remuant tout ce fatras elle finit par trouver le trousseau tant désiré. Sans un mot elle le tendit à Lucain et commença à tout reranger convenablement.
La jeune femme étouffa vite fait un bâillement et remis le sac sur son épaule, elle attendait à présent que Lucain ouvre la porte.

Elle, à vrai dire, ça y est elle commençait à dormir debout. La perspective de prendre les transports en commun ne l’enchantait guère, mais il n’y avait pas vraiment le choix. Encore et toujours le même trajet monotone et sans saveur, Camilla haïssait ce chemin là. Elle était pâle, souris, elle était inexistante. Les vieux murs autour d’elle semblaient comme la dévorer, elle en faisait partie alors… voulait-elle les quitter ?

Et cette bouche qui souriait pas, ces yeux qui se voulaient peut-être un peu trop grave, mais qu’y a-t-il à accuser Camilla ? Rien, absolument rien. Le silence du musée faisait d’eux ses enfants blessés. Oui ils étaient fils de Londres, fils de l’Histoire et auxxi, fils de l’ombre. L’ombre cette face cachée de Londres, celle qu’on ne remarque pas, que l’on craint et que l’on vit à coup de petits désespoirs et de larmes amères. On veut pas de ça, on veut jamais de ça….

Lentement, timidement, la jeune femme s’approcha de la porte. Elle regardait toute la vie à l’extérieure, la devinait, elle qui détestait sortir. Elle songea au livre dans son sac et se dit que le métro lui permettrait au moins d’avancer dans l’histoire. Mais après, qu’aurait-elle à lire ? Oh arrête de penser , idiote. Les armures ne pouvaient rien contre eux à présent, ils allaient sortir et chacun ira d eson côté.
Tant mieux…

Finalement, sans s’en rendre compte, la perspective d’être seule la fit sourire, une petite mimique minuscule et fugitive pour un secret qui n’appartenait qu’à elle. Les mains agrippées à la bandoulière de son sac, Camilla continuait d’attendre. Impénétrable à toute chose, elle se réfugia dans son propre monde où il n’y avait pas besoin d’avoir peur, où il n’y avait pas besoin d’autrui non plus…

Elle n’avait jamais eu besoin de rien d’autre.

Et puis…. Et puis la conscience professionnelle, la seule chose qui puisse la faire parler avec un niveau de voix audible.

Essayez de venir quand même demain, même si vous êtes crevé… On a besoin de vous, déjà que l’on est en retard dans le planning de l’exposition…
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