Un message, quatre mots. Était-ce vraiment comme cela que devaient se résoudre les problèmes ? Mr Neil ne donnait plus que des ordres ; il n'avait personne à convaincre. Personne d'autre à part lui même, pour être sûr de faire toujours le bon choix, de ne froisser personnes, surtout pas l'ombre de son père qui planait encore, de ne décevoir personne, surtout pas les sœurs qui n'abandonnaient pas leurs espoirs malgré la cause perdue.

MY APARTMENT. COME ASAP.

Toujours seule à sa table, attendant encore et toujours que son frangin lui fasse le grand honneur de sa présence, Nina soupira, jouant distraitement avec les couverts, les poussant, les tournant, les échangeant de place. Peu importait du moment que son esprit était occupé à autre chose.

Une minute, deux minutes… Un nouveau soupir.

Finalement, se désintéressant de ses couverts et de leurs échanges oh combien intéressants, l’italienne balaya du regard la salle, histoire de voir si elle pouvait reconnaître quelqu’un dans la foule, qu’elle puisse faire un petit coucou, quelque chose! Enfin... si elle pouvait éviter quand même de tomber sur une des familles venue identifier le cadavre défiguré par le dernier tueur fou en cavale…

Rien. Nouveau soupir.

Son portable vibra légèrement, sortant Nina de sa torpeur et la poussant à baisser les yeux.
Occupée à lire le message de son frère, la légiste ne fit pas attention au regard que lui jetait un homme accoudé au bar.

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