[Adler] The worst rendez-vous of ex- Colonel Sebastian Moran
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Sebastian Moran Criminel | The second most dangerous man in London
•Messages : 179 •Né(é) le... : 04/04/1978 •Arrivé(e) le... : 27/12/2010 •Âge : 46 •Réside à... : Mayfair •Fiche : Little red dots •Thème : On ne rit pas ♪
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Sujet: [Adler] The worst rendez-vous of ex- Colonel Sebastian Moran Sam 20 Aoû - 22:27
La nuit était tombée sur Londres depuis bien longtemps, enveloppant la ville d’une brume glacée qui décourageait même les plus grands fêtards. Pourtant, Miss Adler n’était pas restée chez elle à bouquiner bien sagement chez elle, ce soir là. Moran savait de source sûre –comprendre Moriarty- qu’elle n’était pas au travail non plus. Apparemment, la demoiselle était allée se changer les idées en ville, son âme d’aventurière pas le moins refroidie par le mauvais temps.
Quelle petite chanceuse elle était, cette jeune femme. Quand certaines galèrent toute une nuit pour ameuter un homme chez elle qui ne soit pas trop épouvantable, Irène pouvait se vanter d’en avoir appâté un sans même avoir flirté avec quiconque !
Le seul bémol étant que Moran n’avait sollicité de sa part aucune invitation. Il l’attendait depuis bientôt une heure, assis dans le confortable fauteuil de velours de l’artiste, relisant tranquillement Des Souris et des Hommes. Au moins, la jeune femme avait du goût. Eût-il été moins bien élevé qu’il se serait servi un verre – le bar à alcool lui faisait de l’œil. De toute manière, la mission que « M » lui avait confié requérant une parfaite clarté d’esprit – car recruter une femme aussi intelligente qu’Irène Adler semblait l’être nécessiterait probablement toutes ses qualités de diplomate- il ne se serait pas permis une seule petite goutte de whiskey.
Sebastian posa le livre sur la table basse et soupira, jetant un coup d’œil agacé à l’horloge sur le mur. Il ne pouvait s’empêcher de penser que James avait peut-être commis une erreur en l’envoyant. Il n’avait aucun problème à s’exprimer avec finesse ou à argumenter, loin de là, mais il n’aimait pas cela. Il ne s’agissait pas de séduire une femme ou de soutenir une conversation de salon, chose qui lui était, certes, relativement aisé, mais de persuader Adler que son intérêt résidait dans une parfaire coopération avec Moriarty. Et la chose lui semblait impossible. Adler était trop indépendante, avait-il tenté d’objecter en vain, on ne pouvait pas compter sur elle, quant bien même les rejoindrait-elle, elle filerait dès qu’elle ne trouverait plus son compte dans leur alliance.
Mais James n’avait rien voulu entendre.
Sebastian avait alors sollicité quelques renseignements complémentaires sur elle, espérant trouver une information qu’il pourrait exploiter à son avantage. Son patron n’étant pas exactement l’homme le moins renseigné de Londres, il lui fallut peu de temps pour constituer un véritable dossier autobiographique. Elle pouvait se targuer d’avoir un parcours assez atypique, mais rien que Moran ne trouvât assez exceptionnel pour risquer leur entreprise.
Adler illustrait parfaitement l’expression « ni dieu, ni maître », et malgré son indéniable élégance, il lui trouvait un côté un peu punk, un peu rebelle qui l’attirait et le dégoûtait sans qu’il ne puisse vraiment expliquer pourquoi. Ce n’était certainement pas de la misogynie de sa part, il ne croyait pas que le sexe eût une quelconque influence sur la valeur d’une personne, mais il ressentait une aversion pour cette femme qui prenait le dessus sur sa curiosité. Peut-être méprisait-il seulement ces êtres sans morale, sans code de conduite, liés à personne et incapables de loyauté. Sebastian avait une morale, ou plutôt une éthique propre, contestable, certes, mais elle était là.
Adler semblait vouloir faire plier le monde à la moindre de ses volontés, sans le secours de personne. Elle chantait, volait, passait de salons en bars et détroussait les poches et le cœur des hommes – peut-être des femmes aussi d’ailleurs, sans jamais s'arrêter.
Polymorphe infatigable. Heureuse et seule.
Fascinant.
Il fut tiré de ses contemplations par le bruit de clé dans une porte. Elle semblait, à en juger le nombre de tours de clé, à avoir des difficultés à entrer. Peut-être avait-elle un peu bu ? Ce serait une bonne chose pour lui et il commença à regagner un peu d’espoir quant au succès de sa mission. Il éteignit rapidement le lampadaire à côté de lui afin de plonger le salon dans l’obscurité où elle l’avait laissé et croisa ses jambes, toujours campé dans son fauteuil. Il n’avait pas autant de goût pour les mises en scène théâtrales que James, mais l’occasion était trop belle pour la manquer.
Lorsqu’il vit sa silhouette (ou du moins, il l’espérait) pénétrer dans le salon, il retint un sourire. C’était si drôle.
« Vous préférez avec la lumière éteinte, Miss ? »
La lumière s’alluma aussitôt sa phrase prononcée. Les rumeurs étaient fondées, constata-t-il mentalement, Adler, même après une soirée un peu arrosée, restait une très belle femme. Il se leva et s’avança vers elle, prenant sa main pour l’embrasser avant qu’elle ne puisse protester :
« Sebastian Moran, enchanté Miss Adler. Moriarty m’envoie, je n’insulterais pas votre intelligence en vous le présentant. Je crois que nous avons beaucoup quelques confidences à nous faire, tous les deux. Je vous offre un verre, peut-être ?»
Il avait rarement eu l’occasion d’offrir à quelqu’un un verre de son propre bar et la situation l’amusait bien plus qu’elle ne l’aurait due.
Spoiler:
..... Je le REPOSTE donc, merci, forumactif.
J'espère qu'il te convient, sinon, n'hésite surtout pas à me le dire
Et le titre... oui... c'est bien inspiré du Pire souvenir de Rogue. Forevah alone.
Irene Adler Civil | Resplendit à jamais, comme un astre inutile, la froide majesté de la femme stérile
Sujet: Re: [Adler] The worst rendez-vous of ex- Colonel Sebastian Moran Dim 21 Aoû - 17:16
I'm not a gangster tonight Don't want to be a bad guy I'm just a loner baby And now you're gotten in my way I can't decide Whether you should live or die No wonder why My heart feels dead inside It's cold and hard and petrified Lock the doors and close the blinds We're going for a ride I Can't Decide. -SCISSOR SISTERS.
Les soirs de Londres. Irene avait appris à les chérir, à les aimer. Si le monde ne tournait pas rond, elle s'en fichait car elle savait que les soirs de Londres l'attendraient. Déambulant dans des rues bien trop sombres, s'accrochant aux murs, titubant. Elle aimait la nuit. Mais elle savait aussi qu'elle était allé bien plus loin que la dose prescrite d'alcool. Un taxi l'avait avancé. Elle avait voulu continué le reste du chemin à pied, espérant décuver. Non. Définitivement le whisky ne passait pas. Ni l'absinthe. Les deux seuls alcools capables de lui faire quelque chose. Irene ferma les yeux en arrivant devant sa vaste maison. Puis les réouvrit. Quelque chose n'allait pas. Ce n'était pas un soir habituel, le vent ne soufflait pas de la même façon, l'alcool qui lui avait été proposé par ses fans d'un soir aussi portés sur la bouteille qu'elle ne passait pas. Fermer les yeux. Les réouvrir. Espérer.
Quelque part, un chien hurla. Un frisson parcourut l'échine de la cantatrice. Elle n'aimait pas cette nuit. Et cette nuit ne semblait pas non plus l'apprécier. Elle s'arrêta de respirer pour entendre les bruits environnants, pour tenter de percevoir quoi que ce soit qui pouvait la mettre sur la voie. C'était comme si quelque chose était passé par là et avait laissé une trace indélébile dans l'air. Une atmosphère lourde régnait en mettre sur le perron de la femme. Elle monta doucement et minutieusement les cinq marches la séparant de celui-ci. Irene respira un bon coup, en sortant son trousseau de clés. -Mon Dieu ma pauvre fille, vas-tu parvenir à rentrer chez toi sans mourir de chagrin ? Tu pues l'alcool. Si ton père te voyait comme ça. Ce qu'elle pouvait haïr cette voix. Qui se voulait salvatrice et raisonnable. Qui n'était qu’agaçante car responsable. Irene n'aimait pas la décence, elle n'aimait pas loyauté réservée aux chiens, les politesses au bon peuple. Ça ne servait à rien de conserver les apparences. Nous sommes de simples animaux, à quoi bon le dissimuler ? Soyons fous, détruisons nous pour de bons au lieu d'être hypocrites voyons ! -Irene arrête cela tout de suite et ouvre cette foutue porte. Et voilà que Madame de La Fayette, reine de vertu refaisait son apparition alors que la dernière des Adler tentait d'enfoncer sa clé comme un bourrin dans la serrure.
-Tu savais le faire pourtant, avant. Qu'est ce qui a changé ? Oh je ne sais pas. Peut-être plus d'un gramme d'alcool dans le sang. -Ah oui. Ce n'est pas faux. Eh bien la prochaine fois, si tu veux te faire tripoter par des vieux pleins de soupe, tu y réfléchiras à deux fois. Un soupir venant de la part d'Irene. Elle ne supportait pas les gens pleins de raison. Encore moins cette voix qui retentissait quand elle se savait coupable d'une bêtise quelconque. Mais elle n'y pouvait rien, elle aimait être stupide. Elle s'ennuyait constamment. Les livres qu'elle vendait ne suffisaient plus à l'amuser, ni les chants qu'elle faisait jaillir de ses lèvres à des heures peu recommandées de la nuit. Tiens quelle heure était-il d'ailleurs ? -Les clés, Irene. Les clés. Dans un effort qui lui apparut titanesque, elle s’enivra une dernière fois de cette nuit douteuse et s'engouffra dans son salon. Elle sut alors tout de suite que ce n'était pas la nuit qui avait un problème.
C'était chez elle que se déroulait quelque chose. Une odeur typiquement masculine pénétra ses narines sensibles. Et elle réalisa. Qu'elle avait aperçu de la lumière filtrer lorsqu'elle avait regardé par la fenêtre du salon. Et qu'elle ne laissait jamais de lumière allumée. Stupide Irene. Quand apprendras-tu ? Quand te soucieras-tu de ta vie ? Je doute même que tu aies un instinct de survie. Étrangement aucune boule ne se forma dans sa gorge, aucun déglutissement ne se fit entendre. Elle ferma les yeux. Les réouvrit. L'odeur revint dans ses narines. Elle expira alors qu'un sourire se formait sur ses lèvres. C'était l'ennui qui l'avait poussé à boire. C'était l'ennui qui la poussait à aimer de nouveau cette nuit. L'ennui qui lui interdisait d'avoir peur. Irene Adler 1 – La Raison 0.
Doucement, comme si elle avait peur de voir le danger s'éloigner, elle s'approcha en titubant légèrement et pénétra au milieu de son salon. Une silhouette y était assise. Grande, visiblement sportive.
« Vous préférez avec la lumière éteinte, Miss ? »
La voix était grave, empreinte d'un certain raffinement mais était aussi légèrement dure. Ajouté à sa posture quand il se leva, Irene n'eut pas à réfléchir bien longtemps. Un militaire. Surement ex militaire au vu de son discours : « Sebastian Moran, enchanté Miss Adler. Moriarty m’envoie, je n’insulterais pas votre intelligence en vous le présentant. Je crois que nous avons beaucoup quelques confidences à nous faire, tous les deux. Je vous offre un verre, peut-être ?»
Elle avait frémit lorsqu'il lui avait baisé la main. Elle détestait qu'on puisse la toucher sans sa permission. Et ce parfait étranger savait cependant s'y prendre en société. Quelque chose attira son attention dans sa façon de faire les choses. L'on aurait dit qu'il se forçait presque à être poli mais elle pouvait cependant sentir que c'était inné chez lui. Donc. Ce n'était pas l'acte qui le dérangeait. C'était la personne à qui il se présentait. Elle. Irene esquissa un sourire en entendant le nom de Moriarty. L'aventurière qu'elle était avait pris un malin plaisir à fouiner partout où son nez pouvait rentrer. Alors oui, vaguement, elle avait entendu le nom redouté du patron de l'homme en face d'elle. Elle soupira encore une fois, c'était réellement un tic qu'elle ne pouvait jamais empêcher. Comme si elle était dans un état d'ennui constant.
"Non merci, très cher." chuchota t-elle en se penchant dangereusement vers lui. A la cannelle se mêlaient les effluves délicats de l'absinthe et de la cigarette. "Je crois que j'ai eu ma dose pour ce soir.", elle ponctua sa phrase d'un sourire aussi cynique que moqueur. Le danger était si près qu'elle aurait pu le palper, l'écraser entre ses doigts. Mais ce n'était pas son but. Elle allait le caresser délicatement, elle allait l'élever à un rang terrible. Et il gronderait. Et elle s'en réjouirait.
Irene alluma une bougie en tournant le dos à Sebastian Moran. Son cerveau tournait à une allure fantastique malgré la dose d'alcool ingurgité. Elle tituba légèrement et se rattrapa à son bar. Il connaissait son nom, avait des choses à lui dire et attendait des réponses de sa part. Bien. La nuit allait être longue. Elle céda à l'appel de la cigarette qu'elle avait humé toute la soirée et s'assit avec une rare délicatesse sur le fauteuil pourpre en face de celui où résidait, quelques secondes auparavant, l'étranger. Celui-ci esquissa un sourire assez faux et se décida à lui faire face. "Si vous voulez...boire. Ne vous gênez pas." la voix d'Irene était trainante, et l'on sentait qu'elle avait pris un sacré coup. Malgré cela, malgré le fait qu'elle ait manqué de tomber aussi, une dizaine de fois avant d'atteindre son fauteuil, ses yeux demeuraient vifs. La preuve d'une intelligence qui n'avait pas été altéré et qui se délectait de la venue d'un homme nouveau. Allégorie du danger et de l'horreur.
"Et maintenant...je vous écoute...Attentivement." elle avait détaché chaque syllabe de sa phrase. Un sourire délivra ses lèvres de l'immobilité. Un sourire que les gens interprétaient généralement comme le plus gros foutage de gueule de tous les temps. Son interlocuteur se contenta de lui rendre un rictus presque sardonique. Irene passa inconsciemment sa langue sur ses lèvres pour les humidifier. Fermer les yeux. Les ouvrir. Adorer souffrir.
CRÉDIT : MYSELF.
Spoiler:
Bonjour je fais de la merde en boîte et je massacre un rp qui était magnifiquement bien ouvert. J'assume totalement.
Sebastian Moran Criminel | The second most dangerous man in London
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Sujet: Re: [Adler] The worst rendez-vous of ex- Colonel Sebastian Moran Lun 22 Aoû - 10:19
« L'autorité illusoire que nous avons l'air de laisser prendre aux femmes, est un des pièges qu'elles évitent le plus difficilement. (Laclos) »
Sur l’invitation d’Adler, Sebastian se servit un verre de whisky, lequel se trouvait être presque aussi vieux que lui. Il retourna s’asseoir en face d’elle sans se presser, tournant un peu autour de son fauteuil à la manière d’un fauve guettant sa proie avant de regagner le sien – ou plutôt celui qu’il s’était approprié. Nul besoin d’être un génie pour comprendre que la jeune femme n’était pas tout à fait dans son état normal : sa voix grave était traînante, ses paupières, lourdes de sommeil et ses mouvements plus lents, ce qui lui donnait un air de diva épuisée un peu surfait.
Rien ne semblait l’impressionner vraiment, ni le nom de Moriarty, qui faisait pourtant généralement son petit effet, ni même la présence d’un homme armé dans sa maison. Ou alors, elle cachait très, très bien sa peur, ce qui était aussi possible. Ca ne posait pas véritablement problème à Moran, il était habitué à délier les langues.
"Et maintenant...je vous écoute...Attentivement."
Il tâchait de maintenir une pose décontractée, confortablement enfoncé dans le fauteuil, les jambes croisées, observant avec détachement la robe de son whiskey et ignorant du mieux qu’il le pouvait ses paroles. Il se souvenait à quoi Adler lui faisait penser, maintenant, avec son air mi-séducteur, mi-carnassier. A une tigresse. Superbe animal qu’il avait chassé plus d’une fois mais qui, pour être honnête, avait parfois aussi réussi à le marquer. Le souvenir de puissantes griffes s’enfonçant dans son bras, déchirant sa peau et lui arrachant un cri de douleur lui revint en mémoire, brûlant et précis, et il sentit un frisson d’excitation le parcourir. Peut-être James n’avait-il pas fait une erreur, après tout.
Aucun mot, ou presque, n’avait été prononcé, aucune menace n’avait été encore proférée et pourtant, l’atmosphère était déjà étouffante. Le salon était spacieux, mais encombré par les livres, magazines et diverses babioles, peut-être des souvenirs de voyage. La faible lumière jaunâtre du lampadaire –signe d’une ampoule en fin de vie- ne suffisait pas à éclairer la pièce de manière satisfaisante. La silhouette d’Adler, souriante, était donc à moitié dissimulée dans l’obscurité et il craignait qu’elle ne profite de la situation pour trouver un moyen de s’en sortir. Il avait pris soin de vérifier les lieux avant son arrivée et n’avait pas trouvé d’arme, mais avec une femme de ce calibre, il préférait prendre ses précautions et prévoir toutes les éventualités.
Lorsqu’elle passa sa langue sur ses lèvres, il sentit sa mâchoire se crisper. A quoi jouait-elle ? Il connaissait trop bien ce regard menteur qui avait dû en rendre plus d’un esclave. Un rictus tordit ses lèvres, ils jouaient indéniablement dans la même cour, tous les deux. Toutefois, elle se tromperait gravement si elle pensait pouvoir l’avoir de cette manière. Certes, il avait les faiblesses naturelles d’un homme et, comme beaucoup, la ruse féminine avait parfois eu raison de lui. Cependant, il était ce soir un soldat lié par sa mission et sa loyauté indéfectible l’empêcherait toujours de s’égarer. Il soupira en posant son verre devant lui, plantant son regard gris dans le sien, indéchiffrable.
Il n’était pas encore temps de déclarer la guerre. Au contraire, il lui fallait négocier, chasser et capturer sa proie. Avait-elle déjà l’intime sentiment qu’elle serait vainqueur ? A cette pensée, il ne put s’empêcher de sourire : c’était bien là le tort des femmes à qui la nature a gracieusement octroyé un joli visage, elles font preuve de bien trop de témérité. Certes, Adler ne manquait pas d’esprit, mais Moran était persuadé que son orgueil de belle Madonne prendrait tôt ou tard le dessus sur ses dispositions intellectuelles. Lui, se sentait protégé de ses charmes par son allégeance à Moriarty, aussi étrange que cela puisse paraître. Il n’imaginait donc plus un seul instant que cet entretien puisse mal se passer.
Il se pencha en avant, comme un homme qui ferait des confidences et souffla :
« Je serais clair et concis, Moriarty vous a remarqué et vos talents l’intéressent. Il n’est pas le genre d’homme qui aime essuyer un refus, vous comprenez ? »
Adler avait tourné la tête vers la fenêtre, observant Londres plongée dans les ténèbres, feignant le mépris. Il fronça les sourcils et, perdant patience, lui saisit le menton d’une main, la forçant à le regarder. Sa gorge était sèche, il ne supportait pas que l’on puisse le traiter de cette manière et, sans la lâcher, il continua :
« Cette vie ne vous plaît pas. Vous êtes bien plus qu’une vendeuse de livres, vous recherchez l’excitation, l’aventure. Tout ça est à votre portée. »
Alors que vous n’avez rien fait pour le mériter , ne put-il s’empêcher de penser.
Il se décida enfin à la libérer et s’enfonça de nouveau dans le fauteuil, buvant une gorgée de whisky avec une élégance que peu d’hommes auraient pu imiter. Il prit son sourire le plus charmant avant de lâcher, amusé, fier et plein de mépris :
« A moins que vous ne préfériez continuer à amuser les hommes la nuit ? Après tout, la femme jouit du bonheur qu’elle procure, n’est-ce pas ? »
Il se lécha les lèvres, un petit rire espiègle et hautain lui échappant et se délectait du regard orageux d’Adler. Lui avoir arraché sa froideur et son dédain flattait son orgueil, mais très vite, il reprit ses esprits, refusant de perdre de vue sa mission.
« Ne vous fâchez pas, la colère ne rend pas justice à votre beau visage, et nous savons tous les deux que vous allez faire le bon choix, n’est-ce pas ? »
Irene Adler Civil | Resplendit à jamais, comme un astre inutile, la froide majesté de la femme stérile
Sujet: Re: [Adler] The worst rendez-vous of ex- Colonel Sebastian Moran Lun 22 Aoû - 16:59
Irene Adler aimait jouer, c'était un fait que personne ne pouvait contester. Trouver un adversaire à sa mesure était d'autant plus difficile que la belle se faisait d'une exigence particulière. Mais elle l'avait senti avant même que son regard ne croise celui de l'homme. Il était bon. Très bon. Irene pensait même n'avoir jamais eu quelqu'un d'aussi bon à défier. Elle sentit qu'il était contrarié car il n'avait pas eu l'effet escompté. Le nom de Moriarty ne lui avait arraché qu'une recherche intellectuelle et un frisson de plaisir. Elle était en danger, elle pouvait crever. Mais elle s'en abreuvait. Il n'aimait pas son attitude, ni son calme profond dissimulant non une peur mais une excitation malsaine. Alors qu'il parlait, elle sut qu'elle était allé trop loin en faisant mine de s'ennuyer.
Son orgueil était à la mesure de sa folie et Sebastian semblait le comprendre alors qu'il l'empoignait fermement pour se faire écouter. Elle ne supportait pas le contact avec un autre sans son autorisation et son sourire disparut dans l'ombre alors que ses yeux lançaient des éclairs meurtriers. Oh non, ça ne se passerait pas comme cela. « A moins que vous ne préfériez continuer à amuser les hommes la nuit ? Après tout, la femme jouit du bonheur qu’elle procure, n’est-ce pas ? » . Il avait raison. Et elle le savait amplement. Elle contempla la mine satisfaite de son visiteur et décida que le jeu était lancé. S'il désirait blesser l'orgueil d'une femme, alors elle blesserait son ego. S'il désirait s'amuser, ils seraient deux. Elle inspira profondément en fermant les yeux et en relevant la tête contre le fauteuil dans une expression proche de la délectation la plus totale. Quand ses yeux revinrent se planter dans ceux de Sebastian, ils brûlaient. D'un feu inconnu, noir et dévastateur. Bon sang. C'était bien mieux qu'"amuser les hommes". C'était un cran bien au dessus. Une autre cour de récréation qu'elle découvrait, la respiration haletante. Mais elle savait aussi, que malgré l'intérêt qu'elle lui portait, il demeurait un tueur. Et elle était beaucoup de choses, mais pas une tueuse. Juste un génie en mal de sensations.
Elle reprit sa cigarette et en tira une bouffée qu'elle souffla au visage de son interlocuteur. La jeune femme s'était penchée si près que ses genoux venaient toucher les jambes de Sebastian. Elle décida que c'était le bon moment pour dévoiler ses dents aussi blanches que la neige. Il avait perdu toute son assurance grâce à trois gestes aussi simples que bonjour et elle en avait parfaitement conscience. "Ttt. Mr. Moran. Lorsqu'on quémande auprès de quelqu'un, et surtout, lorsque ce quelqu'un c'est moi...on veille à ne pas me..." elle fit mine de chercher ses mots en fixant le plafond, ses dents à présent sur sa lèvre inférieure. Elle ressemblait réellement à une enfant s'amusant de son nouveau jouet. Détestable.
"Contrarier." la fin de la phrase avait été soufflé comme un secret. Articulé entre ses lèvres humidifiées. "Car c'est ce que vous faites, Mr. Moran. Vous venez quémander ? De la part de votre patron ? Mhh." elle referma les paupières et s'écarta de l'homme en réfléchissant. "Eh bien...je suis...flattée. D'une telle sollicitude." elle pouffa légèrement en renversant encore une fois sa tête, dévoilant une nuque laiteuse et appelant à une tentation des plus délicates.
"Vraiment. Flattée. Mais...pas intéressée." faisant craquer ses cervicales, elle reposa ses iris sur celles de Moran. Le visage de celui-ci était indescriptible. Imprévisible. Le danger montait d'un cran. Et la jeune femme était au bord d'une extase qu'elle aurait qualifié de drôle. Que n'importe qui aurait déterminé comme ignoble. Mais c'est ce qu'était sa propriétaire, à tout bien réfléchi. Une erreur de la nature. Ajouté à cela l'ivresse de l'alcool et Irene ne répondait plus d'elle même. Dans ce machiavélisme, elle était comme un poisson dans l'eau. C'était peut-être cela le pire.
La partie venait de commencer. Échec.
Sebastian Moran Criminel | The second most dangerous man in London
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Sujet: Re: [Adler] The worst rendez-vous of ex- Colonel Sebastian Moran Lun 22 Aoû - 19:55
« Vraiment. Flattée. Mais...pas intéressée. »
Sebastian sourit, dévoilant des canines étrangement pointues. Un sourire de carnivore, de prédateur lassé et enragé par la témérité de sa proie. Pour qui se prenait-elle, l’insolente ? Se croyait-elle toujours dans ses somptueuses loges, ou dans sa resplendissante demeure d’enfance, entourée d’hommes dont le seul rêve était de répondre au moindre de ses caprices ? Ce jeune oiseau, à peine tombé du nid, croyait-il pouvoir se sauver et éviter ses griffes ? Elle se défiait, elle pensait se dérober à lui, l’homme aux mains teintées de sang, à lui, qui n’avait jamais laissé aucun moqueur vivant !
Mais vraiment, que pensait-elle ! Qu’il se laisserait apprivoiser comme un chien ? Qu’elle pourrait, d’un battement de paupière, lui faire oublier ce pour quoi il était venu ? Surpassant sa colère, le joueur de cartes en lui s’éveilla et une question le tarauda : bluffait-elle ? Est-ce qu’il était vraiment méprisé, sous-estimé par cette enfant capricieuse et égoïste ou tentait-elle seulement de lui faire perdre ses nerfs ? Gagner la partie en faisant abandonner son adversaire. Il fronça les sourcils, dégoûté par la perfidie de son adversaire, stratégie déplorable que James aurait pu qualifier d’ingénieuse. Pas lui.
Il ferma les yeux, inspirant profondément. Il laissait son esprit s’encombrer de questions auxquelles il n’avait pas réponse, ça ne l’avancerait à rien. Quel que soit le jeu auquel la princesse jouait, il devait refuser d’y participer. Ce qui importait vraiment, c’était de transformer ce bras de fer en négociation et de remporter celle-ci, qu’elle cède enfin aux désirs de Moriarty.
Peut-être était-ce stupide, mais il n’avait pas l’habitude qu’une femme lui résiste. Avec un homme, il aurait su comment s’y prendre pour l’amener à négocier, avec une femme, il lui fallait être plus subtil. Il ne pouvait pas braquer un revolver sur la tempe d’Irène et espérer aboutir à une collaboration durable. Un instant, il songea à la séduire, solution de dernier recours, puis il renonça : le scénario était prévisible, si il se montrait trop entreprenant, elle se ferait une joie de l’envoyer sur les roses avec un rire puéril et la discussion serait terminée.
Elle l’observait en riant, euphorique, très fière d’elle-même. Il aurait tout donné à ce moment précis pour avoir le droit de lui ouvrir la gorge, pour que son petit sourire disparaisse enfin. Il essayait de regagner ses esprits en imaginant toutes les tortures qu’il pourrait lui faire subir, de quelle manière il pourrait arracher ce masque d’orgueil et de mépris. Malheureusement, il était trop bien élevé pour la gifler et il devrait se contenter de fantasmes.
Quoique.
Après tout, songea-t-il, peut-être qu’il faudrait seulement la ramener sur terre. Pouvait-il vraiment négocier avec Adler, de toute manière ? Elle n’était pas femme de compromis et n’avait sans doute jamais eu à faire à un homme qui ne s’aplatisse pas devant elle. Il avait essayé de lui parler, mais tout ce qu’il aurait à dire elle le savait. Moriarty lui apporterait la richesse, un travail passionnant, exaltant. Elle ne mesurait pas sa chance, elle ne méritait absolument pas une telle vie.
Il se leva et la saisit par les bras, l’obligeant à se lever. Elle se débattait comme un lion et il eut peur un instant d’avoir sous-estimé sa force. Exaspéré, il la plaqua contre un mur et lui chuchota à l’oreille, sa voix frémissante trahissant son dégoût et sa colère :
« On peut discuter, Miss, mais je crois que vous n’y êtes pas disposée, n’est-ce pas ? »
Elle lui mordit le cou et il ne put retenir un cri de douleur. Dans un mouvement de rage incontrôlée, il utilisa son bras droit pour la maintenir contre le mur et lui saisit le visage de la main gauche, le tournant vers lui. Il rit. Elle ressemblait à un chaton furieux et il lutta un instant contre l’envie de lui tordre le cou. Il lui fallait raison garder, il détestait cette femme mais n’était pas véritablement en colère. C’était un jeu, deux mâles alpha se tournant autour pour la domination. Peut-être qu’en mesurant son adversaire avec un peu plus de justesse, elle accepterait le dialogue.
« Écoute-moi bien maintenant. Je n’ai pas été très clair, Moriarty ne te fait pas une proposition, il n’attend qu’un « oui » de ta part. »
Il s’humidifia les lèvres avant de continuer, triomphant :
« Je n’apprécie pas que l’on me traîte de cette manière, Miss Adler. J’attends d’une vraie Lady un peu plus de politesse. Mais après tout, votre comportement n’est pas surprenant. Quel genre de femme survit avec l’argent qu’elle détrousse aux hommes ? »
Une traînée, pensa-t-il si fort qu’il lui semblait qu’elle l’avait entendu.
Il maintint la position un moment, affrontant le regard brûlant de colère d’Irène avec un sourire goguenard puis la relâcha. Sans la regarder, il sortit une cigarette de son étui et l’alluma, se sentant à la fois victorieux d’avoir fait disparaitre sa vanité et désappointé d’avoir eu à recourir à de si viles manières.
En espérant qu'elle cède, maintenant...
Irene Adler Civil | Resplendit à jamais, comme un astre inutile, la froide majesté de la femme stérile
Sujet: Re: [Adler] The worst rendez-vous of ex- Colonel Sebastian Moran Mar 23 Aoû - 8:20
Elle ne perdait jamais. Les hommes et les femmes finissaient toujours par se mettre à genoux. A supplier comme des vauriens. Irene Adler n'avait jamais essuyé d'échec. Et quand bien même la partie était plus corsé, elle gagnerait.
Il serait amusant de constater à quel point les choses avaient changé de ton en si peu de temps. D'un jeu subtil et tendu, les deux protagonistes avaient retroussé leurs manches pour rentrer dans une folle ronde. Malgré sa furie incontrôlable, Irene parvint à savourer le cri de douleur que l'homme poussa lorsqu'elle planta ses dents dans sa chair fraiche. S'il avait tué, elle avait écrasé des cœurs jetés à ses pieds sans sourciller. Rien ne pouvait plus l'arrêter à présent.
Elle saisissait en écoutant attentivement son interlocuteur que le contrat affichait à présent ses petites lignes et qu'elle pouvait les lire sans difficulté. Elle viendrait. Oui. C'était cela. De gré ou de force. Sauf qu'elle ne voulait pas. Son visage et son poignaient brûlaient encore là où il avait posé ses doigts d'assassin. "Quel genre de femme survit avec l'argent qu'elle détrousse aux hommes ?"
Sa voix avait tonné, délicate et aussi irritante qu'une brise d'hiver. L'inspiration qu'Irene prit en dévisageant Sebastian fut tremblante de colère. Oser l'assimiler à une catin était beaucoup trop pour elle, plus que les coups, les mots avaient percé la carapace. Quant à lui, Il était au bord d'une certaine forme de jouissance que Irene reconnaissait pour l'avoir ressenti tant de fois auparavant. Il se sentait vainqueur, voyant en elle une vaincue. Mais Irene Adler ne perdait jamais.Le regard pétillant de la femme s'était tant et si bien assombri que la nuit faisait pâle figure derrière elle, s'insinuant par ses hautes fenêtres. Elle déplia ses doigts qui s'étaient refermés sous le coup de la douleur et de la rage et contempla la fumée de sa cigarette venant se mêler à celle de Sebastian.
"Je vous donne envie de vomir." murmura t-elle en commençant à lui tourner autour. Le temps débutait un décompte mortel car l'homme n'apprécierait pas longtemps d'être soutenu au rang de proie alors qu'il se voyait déjà triomphant. Agir. Vite. Aucune trace de sourire n'habitait plus le visage de la femme. Le masque tombait mais sa beauté demeurait. Une autre majesté cependant, la froide de la femme dont l'orgueil était tombé au combat. Irene Adler se découvrait des pulsions meurtrières/ Par la même occasion, changeait de tactique.
"Ça tombe bien. A moi aussi, vous donnez envie de vomir." chuchota t-elle à son oreille, dans son dos qui émit un léger frémissement. "Car voyez vous, l'odeur du sang sur vos mains me dérange quelque peu et..." Elle glissa lentement ses doigts à sa taille avec une précaution rare. Une hésitation d'une micro seconde pouvait lui être fatal et elle le savait. Mûe par son visage brûlant, elle se surprit à continuer. "Surtout si vous osez venir me toucher avec ces mêmes mains !"
Son exclamation sembla sortir Sebastian de sa torpeur. Il lui agrippa le poignet. Elle le vit valser dans un éclat de rire. Sa grâce résonna quelques secondes alors qu'elle reprenait le contrôle de la main de l'homme et qu'elle le jetait sur son fauteuil pourpre sans aucune douceur. Ce dernier recula légèrement sous le poids de son nouvel hôte et vint heurter le bar. Faisant se fracasser quelques bouteilles sur le sol. Le temps se figea alors qu'Irene piétinait lamentablement les éclats de verre en s’avançant, mouillée par l'alcool, vers Sebastian. Encore une fois, tandis qu'elle se penchait dangereusement vers lui, sa bouche vint rencontrer son oreille. "Vous direz. A Mr. Moriarty..."
La main devenue tortionnaire se fraya un chemin jusqu'à la trace qu'elle avait laissé sur son cou. Et le brûlot de la cigarette s'y enfonça sans aucune pitié.
"Que je décline l'offre !" hurla t-elle en s'écartant pour couvrir le second cri de Sebastian. Une douleur aiguë s'invita chez Irene aussi, elle regarda le sol, du sang se mêlait à l'alcool. Le sien. Un de ses pieds avait perdu une chaussure durant la bataille et déversait maintenant son hémoglobine.
Qu'importe. Qu'importe aussi qu'elle fut incapable de se délecter de la douleur de son adversaire ou que son propre visage n'exprimât plus aucune trace de joie. Elle était un soldat. Qui se devait de posséder quelques blessures de guerre. Et de n'essuyer. Aucune. Défaite.
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Sujet: Re: [Adler] The worst rendez-vous of ex- Colonel Sebastian Moran Mar 23 Aoû - 14:31
Il n’eut pas vraiment le temps de profiter de sa cigarette. Ceci étant dit, les quelques secondes de répit qu’Adler lui offrit, alors qu’elle se relevait lui permirent de réfléchir un instant.
"Je vous donne envie de vomir."
Il retint un rictus, refusant d’esquisser un seul geste alors qu’elle promenait ses doigts le long de sa taille. Sebastian n’était pas stupide, loin de là, et il avait compris que son petit stratagème n’avait pas marché. Adler n’avait absolument pas peur. Il hésitait à se prononcer sur les raisons de cette insolente témérité. Peut-être qu’elle était folle, tout simplement, hystérique. Mais en ce cas, pourquoi Moriarty aurait-il tenu à la recruter ? Il se souvint alors que malheureusement la folie était bien loin d’être incompatible avec l’intelligence. Il tira sur sa cigarette un peu plus, agacé par la seule évocation mentale de James. Ah, il l’avait mis dans un beau merdier. Et Adler qui lui tournait autour, encore enragée, commençait sérieusement à l’impatienter.
Non, elle ne devait pas être cinglée. Peut-être qu’elle espérait l’être, peut-être qu’elle croyait l’être comme Holmes pensait être un sociopathe, mais elle ne l’était pas. Il connaissait la folie, il vivait avec, au sens propre, dans un somptueux appartement de Mayfair. Ader avait bu, elle ne le supportait pas, elle était sans doute orageuse, mais pas folle. En revanche, il savait reconnaitre la puérilité quand il la voyait, les caprices d’adultes qui n’ont jamais grandi.
"Surtout si vous osez venir me toucher avec ces mêmes mains !"
Il se retourna brusquement vers elle, pas véritablement surpris par ce mouvement d’humeur et lui saisit le poignet, espérant la calmer. C’était tout son problème, à Sebastian, qui pensait sincèrement qu’on calmait un humain comme on tempère une bête féroce. Inutile de préciser qu’il s’en sortait bien mieux avec les fauves, d’ailleurs.
« Mais ça va pas .. ?! »
Elle le projeta en avant du mieux qu’elle le put et, heureusement pour elle, il perdit l’équilibre et s’effondra dans le fauteuil qui se renversa sous son poids. Le fracas du verre qui se brise sur le sol lui fit reprendre ses esprits. Inconsciemment, sa main descendit vers la poche ou se trouvait son revolver, mais il ne le sortit pas.
Adler était penchée vers lui, jouant –ou du moins il l’espérait – la comédie du délire et de la démence. Elle déclina une nouvelle fois son offre, avec le panache d'une actrice italienne. Il n'en pouvait plus, épuisé par cette comédie, oppressé par le sentiment de n'être qu'un acteur de second rôle dans la pièce qu'elle s'écrivait. Trop ego, tue l'égo, avait-il toujours pensé.
Il la gifla après qu’elle eut osé lui brûler le cou. Il avait connu bien pire, notamment lors de ses récents « entretiens » avec les ex-futurs-collègues caucasiens de Moriarty. La gifle, c’était seulement une formalité, histoire qu’elle reprenne ses esprits et qu’il se calme. S’il ne l’avait pas abattu de sang froid, c’était uniquement parce que les ordres Jim l’en interdisait formellement.
Il la saisit par les épaules, et l’assit de force dans le seul fauteuil encore debout.
« Vous êtes complètement cinglée ! » souffla-t-il en s’accroupissant devant elle.
Elle le toisait avec un mépris silencieux, assise dans son siège comme un roi dans son trône. Il soutint son regard un instant, par pur défi puis l’odeur du fer attira son attention et il baissa les yeux, croyant s’être blessé. Il n’avait rien, pas une égratignure si ce n’est le joli cadeau qu’elle lui avait fait au cou. Elle, en revanche, avait le pied en sang, un bout de verre s’y était enfoncé. Il soupira bruyamment, incapable de dissimuler son exaspération.
La princesse s’est blessée en plus… une vraie putain de gosse.
Il se leva précipitamment et saisit la mallette de cuir qu’il avait dissimulé sous l’une des bibliothèques en arrivant. Elle l’observait, les yeux plissés de méfiance et, plus que jamais, elle ressemblait à un aigle. Il retourna s’agenouiller devant elle, sortant le matériel de premier secours qu’il avait.
Visiblement, elle ne s’attendait pas à ça. Elle le dévisageait comme si il venait de lâcher une énormité au milieu d’une conférence du G8 et essaya de dérober son pied.
« Laissez-moi faire, ça risque de s’infecter, et je suis sûr que vous n’aimeriez pas devoir danser avec une jambe en bois, princesse. »
En dépit de son énervement – son plan était un cuisant échec -, de son irritation – il n’était ni infirmière, ni John Watson-, de sa nervosité – il s’imaginait déjà faire son rapport à Jim- et de sa colère envers lui-même – il avait été bien élevé, et bien que la fin justifie presque toujours les moyens, porter la main sur une femme, même une odieuse gamine, ne lui plaisait pas – ses mouvements étaient adroits, dignes d’un professionnel.
Il lui avait enlevé ses bas, de la résille à deux sous, ne put-il s’empêcher de remarquer et désinfectait sa plaie. Elle n’avait pas bronché lorsqu’il lui avait retiré le morceau de verre, peut-être plus par fierté que par courage. Il saisit de la gaze et entreprit de bander son pied. Sans lever les yeux, il dit, presque à lui-même :
« Vous ne gagnez rien à agir comme ça. Il vous retrouvera et personne n’aura de scrupule à vous descendre s’il l’ordonne. »
Surtout pas moi
« Si c’est un non, il est même très probable que vous ne retourniez pas danser demain soir. »
Moran ne pensait pas qu’elle changerait d’avis. Elle était, selon lui, trop inconsciente pour mesurer le danger d’un « non » et trop orgueilleuse pour se compromettre pour de l’argent.
Pauvre gamine, une fille à papa qui croit que le monde lui appartient
Il attacha la bande, contempla son œuvre un instant puis se releva en époussetant son costume. Jim lui avait fait perdre son temps, il avait au moins la consolation d’avoir eu raison sur ce point. En plus, il allait surement devoir revenir le lendemain pour se débarrasser d’elle, vraiment, c’était agaçant.
« Je suis vraiment navré que ça se soit passé comme ça, entre nous. Vous voulez un café ? »
Aussi incongru que la question puisse paraître, il avait soif et ne comptait pas retourner voir James sans avoir au préalable dégusté un peut-être-dernier café.
Il avait aperçu la cafetière dans la cuisine en entrant et une petite visite dans ses placards (pure curiosité) l’avait informé qu’elle avait un super café colombien. Au moins, elle avait un peu de goût. Le café n’aurait pas forcément le goût amer de l’échec. Qui sait ? Peut-être changerait-elle d’avis.
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Sujet: Re: [Adler] The worst rendez-vous of ex- Colonel Sebastian Moran Mar 23 Aoû - 17:58
Croire que l'on gagne alors que l'on se perd.
« Vous ne gagnez rien à agir comme ça. Il vous retrouvera et personne n’aura de scrupule à vous descendre s’il l’ordonne. » Alors qu'il était penché sur son pied dans le but de la soigner, Irene leva les yeux au ciel. Qu'il vienne s'il voulait, mourir n'avait plus aucune importance au point où elle en était. Ça ne serait que la continuité tout à fait logique de son existence tout à fait illogique et anormale. Elle avait voulu quitter toute attache, elle avait voulu cesser de voir dans les yeux des gens une admiration répugnante, voilà ce qu'elle récoltait. Le bras droit d'un des criminels les plus dangereux venait à son domicile, discutait avec elle, la frappait et elle lui rendait, puis, il la soignait.
Elle aurait voulu sourire, elle en était incapable.
Pourquoi tout ce merdier. -Parce qu'on ne cessera jamais de te renvoyer ta propre monstruosité à la tronche, voilà pourquoi. Ce n'est qu'une histoire de karma. Tu pensais pouvoir t'en sortir en marchant sur la tête des puissants ? Mais tu t'es prise pour qui ? Judas ? Tout se paye chérie, absolument tout. Un frisson parcourut son échine. Moriarty ne l'effrayait pas, sa voix, si. Celle qui lui rappelait constamment ses crimes contre l'humanité.
Elle aurait voulu pleurer, elle en était incapable.
La douceur dont faisait preuve son tortionnaire et torturé était peu commune au goût d'Irene. Passer autant d'années auprès des hommes lui avait apprit une chose : Ils étaient rares. Peut-être s'en voulait-il de l'avoir frappé. La gifle se faisait encore sentir. Irene s'en fichait. Dans ce combat, ils avaient été à égalité, peu importe qu'il le voit comme une folle. Elle s'était défendu, il avait tenté d'obéir à son patron du mieux qu'il pouvait. C'était la seule vérité. Si concentré sur sa tâche, il ne remarqua pas qu'elle passait ses doigts sur sa nuque dans un geste presque maternel. Elle non plus, fixant le plafond, elle se contentait d'essayer de réfléchir à ce qui venait de se produire, aux conclusions que son cerveau détraqué pouvait bien cracher. Le contact qu'elle pouvait infliger aux autres était devenu une seconde nature chez elle, c'était l'inverse qui la révulsait. Quand elle vit ses deux yeux fixés sur elle, elle retira ses doigts comme brûlés. "Pardon. Je réfléchissais." Sebastian rebaissa le regard vers sa tâche, ne se formalisant pas plus que cela de ce geste totalement déplacé. Ils étaient deux, de toute façon.
- Mais bien sûr ma vieille ! C'est totalement normal de tripoter le mec à qui tu vas laisser deux cicatrices. Tout à fait normal. Va te faire soigner ma pauvre fille. Passer de cantatrice à simple libraire t'a complètement détraqué, t'es en mal d'égo. -Ta gueule. - C'est toi qui va la fermer, il te soigne parce qu'il n'a pas le choix et que lorsque son patron viendra te trouver, tu devras être prête à danser. Tu le touches parce que tu t'en veux, voilà tout. - Bien sûr, je m'en veux de m'être défendue pour sauver ma vie. - Ta vie ne vaut rien. Et tu le sais aussi bien que moi.
"...un café ?", elle chercha du regard pendant un court instant Moran qui s'était levé, amorcant un pas vers la cuisine. Un rictus habita son visage quelques secondes à cette idée. L'homme ne s'était pas contenté de l'attendre dans un silence respectueux. Il avait fouillé dans ses placards. "Pas de refus" grogna t-elle en se levant à son tour et en tendant sa main tremblante vers Sebastian. Elle détestait demander de l'aide. Mais ils n'étaient plus à cela près.
La lune s'était déplacé jusqu'à atteindre le visage blême du bras droit de Moriarty. Son futur exécuteur. Celui qui l'achèverait sans aucune pitié parce qu'elle se refuserait à l'aider. Parce qu'elle ne pouvait tout simplement pas tuer de sang froid, sans frémir. Elle était bien trop lâche pour cela, manipuler s'avérait plus facile.
Elle aurait voulu crier, elle en était incapable. Après trente deux ans d'existence, Miss Adler venait de trouver un adversaire à sa mesure.
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Sujet: Re: [Adler] The worst rendez-vous of ex- Colonel Sebastian Moran Jeu 25 Aoû - 20:18
Il n’hésita pas une minute à prendre la main d’Irène lorsqu’elle la lui tendit. C’était chez lui plus un réflexe qu’une marque de sympathie, cependant. Elle était fine, sans être ni douce, ni fragile. Les ongles de ses pouces étaient légèrement rongés, le vernis s’écaillant au bout, mais les autres étaient parfaitement entretenus. Contrairement à ce qu’auraient pu faire James ou Sherlock, il n’en tira aucune conclusion particulière.
Il l’aida à se relever, retenant tout de même un petit commentaire sarcastique avec difficulté. Il était toutefois conscient qu’humilier un adversaire était à la fois stupide –la colère pouvait revenir, décuplée- et peu honorable et décida donc de se taire. Et puis, ils devaient encore parler, bien que cela lui déplaise fortement.
Moran aurait tout donné pour rentrer à Mayfair et dormir un moment. Rester éveillé et concentré de longues heures, notamment la nuit, ne lui posait pas de grandes difficultés mais il avait ses limites. Il n’arrivait même plus à compter le nombre d’heures de sommeil de retard qu’il avait. A quoi bon ? Il n’aurait probablement jamais le temps de les rattraper et Moriarty lui lancerait qu’il en aurait tout le loisir une fois dans la tombe.
Adler s’installa sur une chaise, les bras croisés sur la table. Elle attendait visiblement qu’il lui prépare son café. La situation était si absurde qu’elle en devenait risible, Tarantinesque, pour être précis. Et malgré lui, l’idée d’être le protagoniste d’une sorte de western spaghetti flattait son ego. Il était en train de mouliner le café d’une chanteuse-voleuse pompette chez qui il s’était introduit par effraction avant de la menacer de mort. Elle lui avait ensuite brûlé le cou, ils avaient ruiné le bar, plusieurs bouteilles de Whisky, le tapis et probablement le fauteuil. Sur le parquet, gisait une flaque étrange, mélange d’alcool et de sang.
Subtil et élégant. James allait a-do-rer.
A l’évocation de son patron, il ne put s’empêcher de soupirer et de fermer les yeux. Une fois devant Jim, il improviserait. Après tout, il ne lui tiendrait peut-être pas rigueur d’un échec si prévisible. En revanche, il était capable de lui en vouloir d’avoir perdu du temps à boire un café. Amusé, il se demanda s’il aurait droit à une scène de jalousie avant de repousser l’idée, un peu amer. Il lui était impossible de l’imaginer faire une crise, ou même lancer une petite pique acide par jalousie. Pourquoi James se sentirait-il menacé ? Il avait bien conscience qu’il avait plus d’emprise sur Moran que personne d’autre. Restait à espérer qu’il ne se doute pas de l’étendue de son pouvoir.
Le cheminement de ses pensées l’avait tant perturbé qu’il mit trois sucres dans son café. Tant pis, il offrirait cette tasse à Adler, lui ne buvait son café que noir, afin d’en savourer pleinement le parfum. Il versa l’eau et posa les tasses sur la table avant de s’installer en face d’Adler, dont le visage ne trahissait aucune émotion. Elle murmura un « merci » sans toucher à sa tasse.
Un long silence s’installa entre eux. Sebastian n’était pas d’un naturel loquace et tout ce que sa mission imposait comme dialogue avait été dit. Elle savait pourquoi il était là, elle lui avait répondu, demain elle serait morte, tombée de rideau. Que dire de plus ? Il n’avait aucune justification à lui apporter et il ne voyait même pas pour quelle raison il s’excuserait. Parce qu’elle était jeune, parce qu’elle avait la vie devant elle ? Ce n’était pas des choses qui le touchaient. Tuer une vieille dame aveugle ne l’avait pas fait cillé, il n’aurait certainement pas de remords à se débarrasser d’une femme qui lui avait brûlé le cou.
Un excellent professionnel doit accomplir coûte que coûte. Contrairement à d'autres, il était particulièrement chanceux : il adorait son travail, y prenant plus de plaisir à chaque fois. Ce n’était pas tant le fait de tuer qui l’excitait que la traque préalable, le pouvoir de tuer sans être vu, avec son fusil de précision adoré. Invisible, tout puissant. Oh, bien sûr, il lui était arrivé de se montrer et de tuer avec violence lorsqu’on le lui demandait. C’était un autre genre de sensation, pas désagréable, certes, mais dépourvue de la noblesse et l’élégance que l’art du tir au fusil procure.
Chasser une proie comme Adler, rapide et rusée, ce devait être véritablement exaltant .
Quand il eut fini son café, il leva les yeux vers elle. Ils s’affrontèrent du regard un moment, comme deux joueurs de poker tentant de lire dans le jeu de l’autre sans dévoiler le sien. Il ne sut si Adler avait compris ce qu’il pensait, si son petit rictus sardonique l’avait trahi. En revanche, il était à peu près certain d’avoir compris ce qu’Irène ressentait à ce moment là : une grande lassitude. Moriarty était venu bousculer ses plans, elle n’appréciait pas. Comme une enfant dont la maison de poupée, construite et organisée avec soin, aurait été piétiné par un petit morveux.
Il se racla la gorge, amusé par l’image mentale qui avait surgi dans son esprit :
« Vous êtes certaine de ne pas changer d’avis, Miss ? »
Spoiler:
C’EST VOTRE DERNIER MOT, IRENE ?
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Sujet: Re: [Adler] The worst rendez-vous of ex- Colonel Sebastian Moran Dim 28 Aoû - 17:59
Je souhaitais qu'il y ait beaucoup de spectateurs le jour de mon execution. Et qu'ils m'accueillent avec des cris de haine.
La scène serait apparue irréaliste aux yeux de quiconque. Irene, elle, ne s'en formalisa pas. Elle ne se formalisait pas de grand chose à la vérité. Le café était sucré, elle n'avait jamais aimé le sucre dans le café. Elle l'aimait noir et intense.
Les émotions étaient si contradictoires à l'intérieur de son être, qu'elle finit par ne plus rien ressentir. Jusqu'à qu'il se penche vers elle. « Vous êtes certaine de ne pas changer d’avis, Miss ? »
Si il fallait saisir ces instants, les décortiquer constamment, les analyser pour ne jamais en profiter ? Vous détesteriez cela. Vous deviendrez fou pour cela. Peut-être était-ce la raison de la case en moins d'Irene Adler. La case en moins d'Irene Adler était présente depuis bien longtemps et la jeune femme s'y était accommodée. On fait avec ce qu'on a comme dit l'autre. Même quand rien ne va plus, même quand tout part en couilles. On fait avec. Elle avait fait avec, avec toute sa vie rêvée. Avec son affection à distance, son cœur merdique et son âme inexistante. Elle aurait voulu être n'importe qui. Mais pas elle. Peu à peu, son monde se brisait en éclats de verre. Qui avait été t-elle finalement ? Oh si tentatrice cette proposition. Si exaltante. Si...Irene la droguée, en mal d'adrénaline. Irene la tarée en mal de folie. Irene. Irene. Ce n'est pas que je n'aime pas valser, mais c'est seulement avec toi que je le voudrais.
Sebastian se pencha si près d'elle, qu'elle pouvait sentir son souffle froid dans ses cheveux. Mais elle ne le savait pas ; Non, elle s'était perdue. Ses yeux s'étaient longtemps dissipés dans un brouillard incandescent, avaient fini par disparaître, étouffés par ceux qui ne voyaient pas. Il fallait regarder les choses en face et réaliser que ce qu'on avait n'était jamais convenable. Qu'accepter était détestable. Elle sembla jaillir d'un voyage interminable lorsque ses iris se posèrent sur celles de Sebastian.
Imperturbables. Assassines. Hautaines. Mortes.
"Vous ne voudriez pas de moi." chuchota t-elle sans que son visage n'émette une seule émotion. Se pencher vers lui plus près qu'il n'avait osé. Diffuser son effluve de cannelle, de cigarette. Se faire entendre. Un sourire fendit son visage. Couteau affûté dans les bras de la nuit cruelle. "Et vous savez pourquoi Sebastian ?" ses yeux s'étaient fixé sur l'objet de son ressentiment tandis qu'il hochait de manière presque imperceptible la tête, son adversaire de poker, son...
"Je ne suis personne. Et je ne suis nul part." appuyé ses dires par un mouvement nonchalant de la main. Et le ton traînant qu'elle employait donnait des envies d'homicide. Irene Adler ne cèderait pas, pour la simple et bonne raison qu'elle n'en avait plus rien à faire. Si seulement Moriarty était venu plus tôt à elle...Le retard pouvait être fatal. Et si ce n'était pas sa vie, et bien tant pis. Elle n'était plus à cela près de toute façon. Elle s'endormirait comme tout le monde, cela aura été un énorme gâchis mais la fête sera finie. Et plus personne ne sera là pour le contempler.
Voilà ce qui allait se passer. Ils n'abandonnerait pas de si tôt. Et elle courrait comme elle l'avait toujours fait. Pour sauver une vie dont elle n'avait rien à foutre, juste par instinct de survie. C'était ainsi que les choses se dérouleraient. Peut-être qu'un jour, elle serait butée. Peut-être qu'un jour, un corps mutilé serait retrouvé, gisant au sol par un gamin de dix ans qu'elle aurait traumatisé. Pour ne pas changer ces dites choses, mourir en brillant par l'innatendu. Personne à l'enterrement car personne ne se souviendra d'elle. Ni les applaudissements, ni le rideau de scène abaissé.
La scène serait apparue irréaliste aux yeux de quiconque. Irene, elle, ne s'en formalisa pas. Elle ne se formalisait pas de grand chose à la vérité. Le café était sucré, elle n'avait jamais aimé le sucre dans le café. Elle l'aimait noir et intense. Pourtant. Elle le but. Son regard s'accrochant intensément à celui de Moran. Celui-ci lui rendant la pareille.
C'était le moment le plus dur à supporter, après celui où l'on a fait connaissance avec quelqu'un. Où tout va se jouer. Avons nous la force de continuer ? D'aimer cela et de ne jamais s'ennuyer ? Car tout ceci n'était qu'une question d'ennui, trouver un divertissement à la hauteur de son ego.
Sebastian Moran caressait les nuages.
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Sujet: Re: [Adler] The worst rendez-vous of ex- Colonel Sebastian Moran Lun 29 Aoû - 13:17
"If I am what I have, and if I lose what I have, who then am I?" Erich Fromm
« Vous ne voudriez pas de moi. Et vous savez pourquoi Sebastian ? Je ne suis personne. Et je suis nulle part »
Alors, la mort.
Il soutint son regard, essayant d’y lire les raisons qui motivaient un tel choix. Pourquoi se jeter dans le vide quand on peut encore rebrousser chemin ?
Lâche.
C’était ce qui le différenciait des machines à tuer employées pour faire le « sale boulot », les corvées dénuées de toute difficulté, de noblesse : il aimait comprendre ses victimes. Il les approchait rarement de si près, mais il prenait toujours un peu de temps pour les observer et les décortiquer mentalement avant de les achever.
Lorsqu’elles se savaient traquées, la sensation était sans pareille. Il se délectait de la terreur qu’il leur infligeait comme un tigre se régale d’un gros gibier et l’acharnement qu’elles mettaient à lui échapper le ravissait immanquablement. L’instinct de survie de l’Homme, la force qu’il déployait face à la mort, l’ingéniosité du désespoir… c’était un spectacle fantastique, la meilleure des pièces. A la fois tragique, car il n’y avait de possible secours, et comique, tant l’effroi pouvait rendre certains individus grotesques, pitoyables, leurs figures défigurées par la terreur, laides, comme des masques de théâtre Antique.
C’était un autre plaisir qu’il ressentait lorsqu’il descendait une biche croyant encore vivre de longues et belles années. C’était toujours le frisson du crime parfait : aucune preuve, aucun soupçon ; l’euphorie du tir précis, ôtant la vie d’un coup sec, comme on retire une allumette des mains d’un enfant. La surprise, parfois. Dans l’ensemble, c’était moins distrayant.
Adler était une catégorie à part. Avec elle, aucun frisson. Jamais une victime ne l’avait autant glacé. Elle faisait son choix en toute conscience, comprenait très bien les conséquences qu’entraîneraient ses paroles malheureuses. Elle prenait la mort, sans tressaillir, une vraie figure Biblique. Déjà, ça n’était guère satisfaisant, il n’aimait pas ces espèces de héros trop sûrs d’eux. Il suspectait que ça n’était le plus souvent qu’une mise en scène, histoire de partir dignement. Quelque chose que Watson aurait pu faire.
Or, il doutait qu’Adler et Watson, qu’il respectait à de nombreux égards, aient quoique ce soit en commun. Et il avait raison : Irène n’était pas un héros.
Elle fuirait face à la mort après l’avoir choisie. Malhonnête. Elle se battrait, avec l’acharnement d’une bête féroce, courant sans reprendre son souffle pour sauver sa peau. Elle essaierait probablement de le tuer. La révoltée feignait la résignation des martyrs. Elle se moquait de lui, la comédienne. Comme toujours, elle se mettait en scène et s’octroyait le rôle principal, jouant sans public. Aujourd’hui, « Irène et la Faucheuse du Professeur Moriarty ». Demain, à l’affiche : « La belle Madonne s’arrachant à la mort ». Terriblement glamour, en plus.
Il ne se rendait pas compte du mépris qui flamboyait dans ses yeux, une expression de rage froide crispant ses traits.
Elle vivait avec moins de fureur que lui. Lui, qui se consacrait entièrement à la vie qu’il s’était construite, la vie qu’il chérissait , bien qu’il n’ait jamais hésité à la remettre en jeu. On augmente les gains, en prenant des risques. Et puis, une vie rangée, c’était aussi triste qu’une arme en vitrine, non ?
Irène, elle, changeait de destin en changeant de parure, elle avait vécu bien plus d’une vie, chacune de manière plus ou moins sincère. Elle n’en chérissait aucune, du moins, pour le moment. Et pourtant, elle n’était pas prête à les jouer vraiment. Comme une petite fille collectionnant les poupées, mais refusant de jouer avec, de peur de les casser.
C’était si malhonnête, à ses yeux. Si futile, puéril. Il n’y avait là ni frisson, ni danger mais elle osait prétendre être comme lui. Elle ne prenait jamais un risque, dans sa façon de jouer, puisqu’elle fuyait systématiquement le danger, refusant de l’affronter ! Quelle tricherie !
Certes, c’était là une colère d’hypocrite, puisqu’elle émanait d’un homme qui n’hésitait pas à tricher. Mais s’il s’efforçait d’être prudent, d’avancer masqué, et de ne pas toujours être très fair-play jamais il n’avait fui devant un ennemi. Oui, il ne les affrontait pas toujours de face, toutefois, il gérait tous les risques collatéraux, des témoins à la police jusqu’aux possibles représailles d’autres truands. Sans fuir.
Vaincre ou périr, c’était sa devise. Et la chanteuse n’en était pas digne.
Vaincre ? Ah, fuir, plutôt ! Elle n’était pas la seule, à fonctionner de cette manière, il est vrai. Cependant, James, qui était tout aussi peu enclin à faire face au danger lui-même, faisait au moins preuve d’un soupçon de probité en ne se revendiquant pas de l’esprit guerrier.
Fourbe. Oui, c’est ça, une petite vipère.
« Vous êtes une menteuse, doublée d’une tricheuse Adler. Demain, vous serez déjà loin, la mort, vous n’en voulez pas. »
Il se leva, lui baisa la main avec plus de force que nécessaire. Elle ne protesta pas, le visage fermé, digne.
« Je connais le chemin. »
Dans sa bouche, cela sonnait plus comme une menace qu’une simple politesse. C’était la promesse d’une autre rencontre, fatale, cette fois. Elle pouvait toujours essayer de fuir, de s’envoler, de voir du pays. Il la retrouverait. Quel que soit le masque qu’elle usurperait, les obstacles qu’elle sèmerait. Peut-être qu’il n’en aurait pas le temps tout de suite, son emploi du temps dépendait de Moriarty, cela ne l’empêcherait pas de garder un œil sur elle.
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[Adler] The worst rendez-vous of ex- Colonel Sebastian Moran
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