Sherlock 21st Century
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Sherlock 21st Century

Forum RPG inspiré par la série Sherlock de la BBC
 
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 Out in the cold (Camilla)

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John H. Watson
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John H. Watson

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MessageSujet: Out in the cold (Camilla)   Out in the cold (Camilla) EmptyLun 22 Aoû - 13:10



"Alors John … Est-ce que vous allez bien?"

Assis bien droit dans son fauteuil, sa canne dans sa main gauche, John donnait l'impression d'être présent. Et surtout qu'il écoutait sa psychiatre. C'était totalement faux car l'esprit du docteur était ailleurs. Car tout d'abord il n'aimait pas être ici et était arrivé en avance et la question qu'il s'était posée il y a de ça quelques secondes dans la salle d'attente n'avait toujours pas trouvé de réponses. Mais où donc était Sherlock? Ce soir là, ou plutôt ce matin là, John était rentré de son service comme tous les autres jours de la semaine. Il s'était attendu à trouver Sherlock devant la télé ou dans la cuisine, une tasse de thé à la main et un air sérieux sur le visage. Ou même, c'était plus fréquent cette semaine, cloîtré dans sa propre chambre, la lumière de sa lampe visible dans le couloir. Très certainement à faire les cents pas, faisant le tour de la pièce pour revenir à la fenêtre et jeter un regard froid et désespéré à Londres. Et le fait que John connaisse les habitudes et les manies de Sherlock dans les moindres détails ne le dérangeait pas du tout. Comme la plupart des gens, John n'aimait pas la routine et ce n'était pas ainsi qu'il avait grandi : les études de médecine l'avaient préparé pour le moindre imprévu et l'armée l'avait taillé pour être vif et performant dans n'importe quelle situation. Il aimait la justesse et la précision et Sherlock s'éclipsant au beau milieu de la nuit était un nouvel élément qui venait briser la routine, le rendant alerte. Il savait que Sherlock finirait par se lasser des quatre murs de sa chambre ou de leur appartement, mais pas en pleine lui. John avait perçu dans les tréfonds de son sommeil une porte qui s'ouvrait et s'il ne se trompait pas, son colocataire s'était même arrêté quelques instants devant sa porte. Se demandant très certainement s'il aurait dû le réveiller. Avant de finir par repartir...

"John?"

Le docteur redressa la tête, réalisant soudainement qu'il n'avait pas répondu à la première question posée par sa psychiatre. John esquissa un sourire comme si ce simple geste pouvait lui permettre de passer à l'interrogation suivante. Et quelle question … Pour être franc, se déplacer chez le psychiatre une fois par mois n'était pas son activité favorite. Ses cauchemars avaient cessé il y a de ça des semaines, il avait trouvé un travail et un appartement. En d'autre mots et pour employer le jargon commun, il s'était bien réadapté à la vie en société. John savait parfaitement qu'il trichait, s'il avait choisi de vivre avec Sherlock c'était à cause de cette possibilité, plus qu'effrayante, que le danger était là et qu'il pouvait s'abattre sur vous au moindre instant. C'était ça que représentait la vie avec Sherlock. Ça et tout un tas d'autre désagréments quotidiens. Mais John n'y faisait plus attention car comme le disait si bien Mrs Hudson, son caractère allait bien avec la personnalité de Sherlock … Quand à savoir si lui, il allait bien … Son sourire s'était figé sur son visage, ayant désormais l'apparence d'une grimace ratée, ratée dans le sens qu'elle n'avait pas fait rire son public.

"Désolé … J'étais juste en train de me demander ce que pouvait bien faire Sherlock… Tout est si calme en ce moment."
"Oui, vous l'avez déjà mentionné sur votre blog John. Mais nous ne sommes pas là pour parler de Sherlock … Nous sommes là pour parler de vous … comment allez vous?"
"Je…"

La bouche de John se referma automatiquement tandis que sa poigne se refermait sur sa canne. Voilà pourquoi il détestait venir ici, il n'avait jamais les bonnes réponses. Tout comme il n'avait jamais aimé parler de lui. Et quand votre psychiatre vous demandait si vous alliez bien, cela n'avait rien à voir avec la question polie du matin. Ce n'était pas de la politesse. Le regard de John se porta un instant sur la fenêtre. Est-ce que Sherlock avait passé la nuit dehors? Était-il déjà rentré? Pourquoi était-il sorti si tard… Et surtout pourquoi n'avait-il pas pris la peine de le réveiller? John savait qu'il n'était pas indispensable au bon déroulement d'une enquête, mais tout de même … Il se tourna de nouveau vers l'autre médecin, la gorge sèche. Est-ce qu'il allait bien? Là tout de suite? Non. Et la séance allait très certainement être longue…

John avait vu juste et une heure et demi plus tard, il sortait enfin du cabinet. Il avait la désagréable impression d'avoir couru un cent mètres. Et avec une jambe telle que la sienne, cela ne faisait pas le plus grand bien … Mais passons… John poussa un soupir avant de se préparer à se fondre dans la masse londonienne. Juste un citoyen comme les autres … Enfin … c'était ce qu'il essayait de se dire.


Dernière édition par John H. Watson le Sam 14 Jan - 14:28, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Out in the cold (Camilla)   Out in the cold (Camilla) EmptyLun 22 Aoû - 15:21



On dit qu’il n’y a que les enfants qui courent, c’est faux. Parce que Camilla le faisait aussi, et il n’était pas rare de voir les adultes la gronder du regard pour cette action parce que non, ça ne se faisait pas, c’était irrévérencieux. A part ça oui bonjour, on est bien au XXIe siècle… La jeune femme slalomait entre les passants, grognant après les couples tenant à tout prix à marcher côte à côte en bouchant complètement le trottoir. Elle n’avait pas de rendez-vous urgent vous savez, rien… Elle voulait juste rentrer chez elle rapidement et se couper du monde pour retrouver un semblant de sécurité. Son monde était une éternelle apocalypse, une terre de changement ou rien n’arrivait à être stable ne serait-ce qu’une semaine… Il n’y avait bien que les livres et le travail pour l’accueillir, en dehors tout n’était que chaos.
Chaos ces gens qu’elle bousculait en s’excusant, chaos ces pigeons dans le ciel et cette vie tout autour d’elle, chaos chaos chaos…
Un jour, Camilla finirait folle au milieu de tout ça, mais et alors ?

A bout de souffle, la souris s’arrêta enfin pour respirer un peu. Le paquet de feuilles dans ses bras restait serré contre son cœur comme un hypothétique bouclier. Foutaises, comme si un ensemble de cartes du Moyen Orient antique possédait des pouvoirs cachés d’arme de super héros capable de tout bousiller sur son passage.

Elle profita de l’attente au feu rouge pour tenter de retirer un caillou de sa chaussure, les feuilles dans un équilibre précaire sur un de ses bras. Ah, le petit bonhomme est vert, tant pis pour le caillou on court ! Et le monde ne se souciait pas d’elle parce qu’elle était petite chose insignifiante, parce qu’elle n’existait pas.

Il était une fois, une fin d’après midi au goût de bonbon et d’amertume. De bonbon parce que Camilla en avait une boîte à la violette dans sa poche, d’amertume parce que l’ombre de la solitude ne quittait pas ses souliers malgré la masse de la foule. Alors elle baissait les yeux, elle baissait le regard pour ne pas observer ce qu’elle ne possédait pas. Et malgré ça le jour est beau, parce qu’il n’a pas besoin des humains pour ça vous savez ? Oui le jour est beau….

La foule de plus en plus compacte, celle de la sortie des écoles et de la sortie des bureaux, semblait vouloir tout engloutir sur son passage. Camilla sentit une sueur froide lui couler le long du dos à l’idée de tomber et de sentir des dizaines de semelles anonymes l’écraser. Elle avait eu un cauchemar comme ça une fois, c’était affreux. En se réveillant, elle avait mangé une grosse tablette de chocolat pour s’en remettre

Monsieur ?

Cet homme aussi il semblait un peu martyrisé par la foule… Camilla remarqua la canne à son bras, il s’y agrippait avec surement autant de force qu’elle à ses feuilles. Sauf que lui il avait une raison VALABLE pour faire ça, pas elle. Ou alors la notion de « valable » a bien changé….

Tout va bien ? Il y a un banc pas loin si vous voulez…

Et elle, elle avait toujours un caillou dans sa chaussure, à chacun sa croix comme on dit. La jeune femme eut une mini grimace, se disant que de toute façon elle, hé bien elle irait sur le banc et puis voilà !

Parce que quand même…

En attendant rester immobile n’allait rien apporter. Alors, Miss Souris trottina jusqu’au banc sans vraiment oser regarder l’homme à la canne. Il n’avait pas demandé d’aide et de toute manière elle pouvait pas lui prendre le bras : ses mains étaient pleines. Mais elle lui avait donné un renseignement, même s’il en avait pas besoin et puis voilà…

Et puis putain de saleté de caillou de merde !
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MessageSujet: Re: Out in the cold (Camilla)   Out in the cold (Camilla) EmptySam 27 Aoû - 11:27

Se fondre dans la masse.
Pas facile à faire avec un handicap plus que présent. Et même si le docteur savait pertinemment que tout ceci étant dans sa tête et que s'il le voulait, il pourrait marcher correctement… John pouvait être un très bon médecin et un mauvais patient. Peut être qu'il ne voulait pas aller mieux dans le fond… Peut être qu'au final être l'homme qui boite en suivant Sherlock allait être tout ce qui lui restait. John ferma un instant les yeux, tentant de chasser cette pensée, comme si bouger ses paupières allait faire disparaître cette triste vérité. Mais il n'était plus un soldat, il était un demi-médecin loin de son domaine de prédilection (car pour lui prescrire des sirops pour la toux n'était pas un métier bien glorieux), cependant il n'était toujours pas un mari ni un père. Que lui restait-il? Bonne question. Peut être qu'il aurait dû avouer tout ceci à son propre médecin. Le docteur ouvrit les yeux et secoua la tête. Il fallait qu'il se reprenne et qu'il rentre chez lui, en espérant que Sherlock serait là. Pour le traiter d'idiot ou peut importe, n'importe quoi ferait l'affaire. Il continua donc de serrer fortement sa canne, ignorant les bousculades et les regards condescendants qu'on lui lançait. John perturbait la bonne marche des londoniens. Londres, toujours aussi rapide et imprévisible. Il n'en connaissait pas les moindres recoins comme Sherlock, mais il se sentait tout de même chez lui. Mais aucun londonien n'allait s'arrêter pour le Doctor.
Oh Doctor John what a pity, you fix people but no one can fix you… Quelle ironie du sort…

"Monsieur?"

John tourna la tête vers la source de la voix. Si la jeune femme ne lui avait pas adressé la parole, il aurait très bien pu ne pas la voir. Tout comme personne ne le voyait lui… Non, ici, c'était différent, tout chez elle incitait à la confondre avec la masse grisâtre et informe que formait Londres lors d'un jour de pluie ou même lorsqu'il s'apprêtait à pleuvoir. Elle avait les cheveux bruns et elle était petite, mais, chose impossible ou détail truqué, elle avait de longues jambes. Trop longues selon le médecin, elles ne convenaient pas du tout à ce corps-ci et on aurait dit qu'elles avaient été ajoutées après coup. John se dit que s'était certainement très impoli de la regarder de cette manière, il voulut relever la tête pour lui adresser un sourire lorsqu'elle lui posa la question fatidique. Pourquoi est-ce que tout le monde voulait savoir comment il se portait aujourd'hui? C'était plutôt ça la question importante. Cependant, elle ne laissa pas à John l'occasion de répliquer, se dirigeant déjà vers le banc qu'elle avait mentionné plus tôt. John considéra ses options pendant un bref moment avant de finir par la suivre. Il n'avait pas grand chose à faire et discuter avec une parfaite inconnue semblait être la chose la plus normale à la faire. Il la suivit donc et s'assit automatiquement sur le banc, étirant ses jambes.

"Vous savez? Vous êtes la deuxième personne à me poser cette question aujourd'hui. Pourtant c'est moi le médecin… Cela devrait être le contraire."

Il essaya de rire mais il n'y arriva pas. Au lieu de ça, John préféra lever la tête vers les nuages et cette journée qui commençait mal.
Ou peut être que non?


Dernière édition par John H. Watson le Mer 28 Mar - 13:57, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Out in the cold (Camilla)   Out in the cold (Camilla) EmptyJeu 1 Sep - 0:03

Un….. un médecin ?! Instinctivement, Camilla se déporta à l’extrémité du banc, imposant une distance de sécurité entre Watson et elle. Ce traître n’avait pas de blouse blanche ! La jeune femme n’aimait pas les médecins, ils étaient synonymes pour elle d’un vieux souvenir d’enfance et d’une lente agonie qu’elle n’avait pas eu le temps de comprendre : l’accepter, oui, la comprendre, non. Néanmoins celui-ci semblait être poli et de toute évidence, ne voulait pas se jeter sur elle, scalpel à la main pour la dépiauter. Bien… De toute manière, Camilla était convaincue de faire une très mauvaise écorchée !

Quoi qu’il en soit, l’homme semblait un petit peu…triste ? Evidemment, la jeune femme ne savait rien de sa vie, et puis cela ne la regardait pas. Mais elle lui jeta un coup d’œil curieux, si ce n’est son métier il avait une assez bonne tête en fait.

Si vous voulez je dois avoir un morceau de sucre dans mon sac, on m’a toujours dit que ça aidait à aller mieux…

Et puis c’était utile lorsqu’on oubliait de manger le midi, ça donnait l’impression de pouvoir éviter les coups de pompe violents. Avec précautions, Camilla posa ses papiers sur le banc et commença à fouiller dans ledit sac… Alors, voyons voir : ses clés, son portable, ses papiers, un livre historique en allemand, un en italien, un en néerlandais –elle ne parlait aucune de ces langues mais y notait de nombreuses références pour son travail-, un paquet de lingettes et…ah ! Voilà, des morceaux de sucre emballés et même un bonbon à la menthe ! Timidement, elle tendit le sucre et le bonbon à John…

De toute manière, il ne semblait pas du genre à mordre. La jeune femme savait pas vraiment quoi faire là en fait, elle étendit une de ses jambes et la fit se balancer, le pied effleurant à peine le sol, comme ont l’habitude de faire les enfants. Autour d’eux, la foule continuait d’aller et venir comme un seul homme sans se soucier du monde extérieur. Mesdames et messieurs, je vous présente le léviathan de Londres…. Camilla frissonna, Dieu qu’elle détestait les gens.

C’est vraiment la mauvaise heure….

Evidemment petite cruche, tu croyais quoi ? Tant qu’à faire, tu peux également dire que le ciel est bleu –enfin gris pour être précis-, que le feu ça brûle, que l’eau ça mouille et que les arbres c’est joli !

Stressée, nerveuse, la jeune femme se tordait les doigts sans pitié, ne prêtant pas attention à fait que ses ongles griffaient la peau un peu trop violemment. De nuit, avec des rêves trop agités, il arrivait fréquemment à Camilla de se griffer de cette manière. Elle ne s’en rendait compte qu’au matin et les traces prenaient une teinte grise de vieux cauchemar qui reste et que pourtant l’on oublie.

Un nuage de pluie passa non pas dans le ciel mais sur son visage à elle, une impression de grisaille et de mélancolie, un parfum d’horloges arrêtées et d’étoiles qui ne brillent plus… Camilla sentit alors une douleur glacée lui mordre le cœur… Tout ça parce qu’elle ne savait pas comment parler aux gens. C’est ça d’avoir toujours été seule, c’est ça de pas savoir comment vivre. Oh bien sûr on pouvait argumenter du fait que parler à un inconnu ne mène généralement à rien du tout, mais bon….

Désolé monsieur, vous n’êtes vraiment pas tombé sur un bon samaritain doué… Heureusement que vous êtes médecin.

Les demi sourires tristes par contre, ça elle savait faire. Il faut bien être doué avec quelque chose, non ? Le museau baissé, Camilla reprit ses feuilles tout contre elle, essayant de les reclasser un peu mieux et s’assurant bien qu’aucune n’avait été abîmée. Manquerait plus que ça….
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MessageSujet: Re: Out in the cold (Camilla)   Out in the cold (Camilla) EmptyVen 2 Déc - 19:21

Qu'est-ce qui réchauffait vraiment le coeur d'un homme? Quand est-ce que la science et autres disciplines que Sherlock affectionnait tant n'étaient pas assez et qu'il fallait passer à autre chose? John avait vu beaucoup de choses qu'il ne pouvait pas expliquer dans sa vie, et trop dont il ne désirait pas connaître l'explication. Lui, il aurait employé le mot miracle et serait tranquillement passé à autre chose, les mains dans les poches. Mais là encore aujourd'hui, il se trouvait dans une impasse. John était seul et c'était le genre de personne à fuir la compagnie des gens et à accourir aussitôt lorsque l'on avait besoin de lui. Il n'avait pas l'habitude qu'on lui demande comment il allait, pas l'habitude qu'on se préoccupe de son sort. Il était juste un peu rouillé voilà tout… Aussi, il accepta avec un sourire le bonbon et le sucre que lui tendait la jeune fille. John rangea le bonbon dans sa poche et mit le morceau de sucre dans sa bouche, ses yeux fixant la foule Londonienne.

"Merci." dit-il tout simplement. Oui, il était médecin, et parfois, John avait l'impression que toute son existence se limitait à son métier. Il n'était pas particulièrement doué, il n'était pas si intéressant… Il se voyait comme banal. "Merci, oui je suis médecin, mais je ne suis pas malade. Je vais bien je vous assure."

Encore un mensonge, ou peut être que ce n'en était vraiment pas rien. Rien à voir avec sa jambe, rien à voir avec sa main droite qui parfois tremblait sans qu'il puisse la contrôler… Et pourtant, parfois John se réveillait avec les côtes et l'estomac lourd, ses épaules s'affaissant au moindre de ses pas. Parfois, il avait l'impression de porter en lui la douleur et les cauchemars de milliers d'hommes, mais non… Il était seul. Et la solitude, aussi contraignante qu'elle puisse être, n'était pas une maladie. Non, ce n'en était pas une. C'était juste un fait, juste un constat, c'était une chose plus que naturelle et c'était très stupide d'en avoir peur. Parce qu'un jour John serait un peu vieux, un peu gris et un peu triste de ne pas avoir su apprécier un jour tel que celui-ci. Le docteur eut un soupir avant de se tourner vers la jeune femme.

"Je pense tout de même que votre méthode est une médecine beaucoup plus efficace. Est-ce que ça vous arrive souvent de sauver les gens à l'air un peu perdu… Ou bien est-ce que j'ai beaucoup de chance?"

Cela semblait tout de même être une drôle de coïncidence, ou peut être qu'il était en train de rêver, oui peut être qu'elle n'était qu'un marchand de rêves et d'espoir. Et que le morceau de sucre qu'elle venait de lui donner était la plus douce des drogues… Peut être que John allait devenir accro et venir s'asseoir tous les jours sur ce banc. Peut être… Ou alors il était juste très chanceux. Et qu'il y avait toujours une possibilité. Une possibilité que quelqu'un fasse quelque chose juste parce que et non pourquoi. Cela semblait tellement impossible dans cette ville, personne ne faisait jamais rien pour personne, personne s'arrêtait jamais. Tout le monde marchait la tête baissée, tout le monde marchait et passait directement à autre chose…


Dernière édition par John H. Watson le Sam 14 Jan - 14:27, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Out in the cold (Camilla)   Out in the cold (Camilla) EmptyDim 4 Déc - 20:53

Camilla regarda l’homme assis à côté d’elle et prit alors conscience de ce qu’ils étaient : deux solitudes qui se croisaient dans le gris d’un après midi. Ce n’était plus de l’humanité mais un silence amer hanté par les fantômes de gestes et de mots. Elle choisit alors de sourire, même si c’était dur, même si ce simple geste la terrorisait. Elle le choisit et elle le fit du bout des lèvres et secoua la tête à la question de l’inconnu.

Ma foi, je dois admettre que non : je n’aime pas vraiment les gens, ni le fait d’être vue. Je suppose que pour un instant, je n’ai pas voulu être un simple fantôme qui passe malgré tout. Aujourd’hui personne ne prend compte de personne et vous, Docteur, vous semblez avoir pris froid au cœur.

Elle se raidit soudain, portant le pouce à ses lèvres et se mordillant la peau du doigt jusqu’au sang. Qu’est-ce qu’elle avait à dire ça, allons ?! Ce n’était pas bien, la poésie n’avait d’importance que dans les livres, elle n’allait quand même pas ennuyer les autres avec ça !

Excusez-moi, je suis une idiote. Ne prenez pas garde à ce que je dis, à force de parler seule ou bien juste à des armures, je ne sais plus dire de choses intelligentes je crois. Sauf pour réciter ce que l’on m’a appris, comme tout un chacun.

Mal à l’aise, perdue dans ce banc anonyme, Camilla n’osait pas regarder John dans les yeux. Est-ce qu’elle était là, est-ce qu’elle existait vraiment et que le simple fait de parler à cet inconnu pouvait revendiquer son droit d’être vivante ? Elle se tordait les doigts encore et encore, songeant à la balle antistress sur son bureau, là bas dans l’appartement. Elle ne pensait jamais à l’amener, à la glisser le matin ans son sac pour la reposer ensuite le soir, c’était bien dommage.
La jeune femme se demanda quoi faire : partir en courant ? Est-ce qu’elle dérangeait le docteur ? Oui, sûrement. Ah elle avait bien besoin d’un psy elle aussi, cette fille là !
Elle avait une tempête dans sa tête une marée haute pour le bateau de ses pensées, qui n’était pas amarré et ça y est, elle se noyait. C’était de sa faute, oui ou non ? Allez on peut essayer de continuer à sourire, même s’il y a trop de tristesse dans le monde et qu’on ne sait pas comment la combattre.
Aussi brusquement qu’un rayon de soleil, elle eut de la sympathie pour l’homme, se disant que c’était là sûrement quelqu’un de bien.

J’ai l’impression que Londres devient de plus en plus difficile à regarder : les gens, la saleté dans les rues, tout ça… On sait pas trop quoi imaginer pour rendre le tout plus beau alors qu’il suffirait certainement d’une petite chose pour que ça change. Mais bon… C’est peut être l’époque qui veut ça ? Non décidément je parle bien trop, alors que vous voulez certainement vous reposer. Je ressemble à une de ces vieilles filles du XIXe siècle, tiens !

Oui, Camilla voulait se mettre une baffe et non elle ne le fit pas. Enfin juste mentalement… Et mentalement, elle pouvait se donner des gifles très fortes, des années d’expérience tout ça ! Et ce fossile de demi sourire qui reste parce qu’elle l’a oublié et que de toute manière personne ne regarde. Parce que rien n’a d’importance, parce que l’on ne sait plus comment exister et que nous ne sommes rien d’autre que des fantômes de chair et de sang .
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MessageSujet: Re: Out in the cold (Camilla)   Out in the cold (Camilla) EmptyMar 3 Jan - 22:39

Il regardait mais ne voyait pas. John ne voyait pas ce qui pouvait pousser quelqu'un à tendre la main à un autre, surtout lorsque rien, absolument rien, ne forçait l'autre. Il avait tendu la main tant de fois, à des gens proches de la mort, à des visages sans espoirs et des corps sans âmes et pas une seule fois, il l'avait fait parce qu'il le devait non. John était médecin, c'était plus qu'un simple mot sur du papier ou des années d'études, c'était un sentiment qui prenait naissance près des côtés et qui le poussait à se lever le matin et à continuer de vivre. Et ce, même s'il avait la nette impression de ne plus servir à grand chose. C'était ce même élan qui poussait Sherlock à la déduction et qui lui permettait de toujours trouver la réponse juste et ce du premier coup. Ça, pour John, c'était logique il le comprenait, mais être assis sur un banc avec une parfaite inconnue, avoir une banale conversation... Il avait oublié ce que c'était... Il n'y avait rien de banal dans ces conversations avec Sherlock et la plupart du temps, il ne parlait pas. John avait fini par accepter ce demi-silence, seulement interrompu par les notes de violon de Sherlock, son absent colocataire fixait la fenêtre et John finissait toujours par s'endormir dans son fauteuil. Une simple tape sur son épaule de la part de Sherlock et il trouvait automatiquement son lit. John avait appris à bouger et agir autour de Sherlock, presque comme une danse que son corps effectuait inconsciemment.

Aves les étrangers c'était différent, toujours ce pourquoi, quoi dire ou quoi faire, comment trouver la phrase juste. La jeune femme assise à ses côtés ne semblait pas avoir ce problème, sa voix s'élevant clairement, brisant le cycle de silence imposés par le flot des Londoniens. "Froid au coeur dites vous? Peut être que c'est le mot juste dans le fond... Même si je doute que le remède soit un simple morceau de sucre, ce serait trop simple... Et j'ai tendance à aimer les choses compliquées." John ne savait pas quel genre de mal l'habitait, si c'était cette tension permanente au dessus de sa tête, l'ennui, l'attente, ou s'il redoutait le moment que Sherlock explose. Comme une bombe à retardement, John savait que seul l'excitation d'une enquête le maintenant en vie et que tôt ou tard, le quotidien de Baker Street ne serait plus assez. Qu'est-ce qui empêchait alors son camarade de devenir ce qu'il chassait tant? John était certain le jour où Sherlock déciderait de remédier lui-même à son ennui, plus personne ne pourrait l'arrêter. Mais cette histoire et cette journée n'était pas celle de Sherlock, et John se demandait pourquoi dans les moments les plus cruciaux et les plus personnels, il décidait de penser à Sherlock. Il ne le connaissait pas depuis si longtemps que ça... Après tout, lui aussi il avait été une des têtes de files du rang d'habitants qui passaient devant leur banc. Le banc semblait être une épave à la dérive, une île déserte au milieu d'un océan gris et poussiéreux. John eut un sourire aux lèvres.

"Si ça peut vous rassurez, vous n'avez pas l'air vieille... enfin je veux dire, vous n'avez pas à vous inquiéter... Je ne sais pas, il me semble que Londres a toujours été comme ça, mais c'est ce qui fait le charme de la ville pas vrai? Trop rapide, trop bruyante, trop illuminée. Il faut juste avoir envie de plonger dans toute folie ou décider de... respirer tout simplement. "John prit une profonde inspiration avant de se tourner vers son interlocutrice.


Dernière édition par John H. Watson le Sam 14 Jan - 14:27, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Out in the cold (Camilla)   Out in the cold (Camilla) EmptyMer 11 Jan - 14:39

Je ne sais ce qui me possède et me pousse à dire à voix haute ni pour la pitié ni pour l’aide, ni comme on avouerait ses fautes, ce qui m’habite et qui m’obsède. Quels cris en moi, quel animal ceux-tu, au nom du bien au nom du mal ? Seuls savent ce qui se turent….. Excusez-moi, ce sont vos paroles, elles m’ont rappelé ces vers d’Aragon. Je ne les connais pas en français, juste la traduction anglaise mais bon, je trouve que cela reste beau quand même…. Mais vous savez, je suis sûre qu’un morceau de sucre ça peut être extrêmement compliqué !

Elle osa rire, elle osa sourire aussi un peu. Avoir envie de plaisanter, cela ne tenait à rien dans le fond. Peut-être que Camilla était finalement heureuse d’être là, sur ce banc, parce qu’il y avait la vie et qu’elle était humaine, que la gentillesse était une chose précieuse. Le docteur souriait aussi, ça faisait du bien dans le fond de simplement se conduire comme une personne normale, à présent elle n’attendait rien de la vie, en positif comme en négatif, et la paix que Camilla ressentait alors ne pouvait être décrite. Les choses éphémères sont toujours les plus puissantes, ainsi soit-il…

Respirer, c’est simplement ça ?

Elle obéit cependant, et lorsque John la regarda, Camilla se sentit bien plus calme qu’elle ne l’avait jamais été. Quel besoin de se débattre, hein ? Il suffit juste de se laisser porter, pas la peine de chercher des blessures inutilement.
La jeune femme balança légèrement les pieds dans le vide, comme tant de fois elle avait du le faire enfant sur d’autre bancs, à d’autres endroits.

Qu’est-ce qui change dans la vie ? Pas grand-chose…

Londre est trop moderne pour moi, comme toutes les villes le seraient également. Je ne suis pas encore assez curieuse pour cette folie, mais cela doit juste être une question de temps ? Vous avez raison, respirer empêche parfois d’être pessimiste… J’espère que vous allez mieux vous aussi ?

Les mots venaient bien plus facilement maintenant, Camilla s’en rendait compte. Alors il y avait bien au moins un docteur d’efficace dans cette foutue ville ? Premières nouvelles, remarque cela était tant mieux. Oui, arrêter de penser à tout ça, respirer et juste sourire un peu. Elle allait continuer à vivre sa vie solitaire, n’offrant de son temps qu’au métallique sir Duncan, mais et alors ? Cela n’empêcherait pas les choses d’être belles, parce qu’elle faisait ce qu’elle voulait, perdue dans la capitale, et qu’elle savait qu’il existait encore des gens bien.

Parfois, la jeune femme se demandait comment changer : peut être couper ses cheveux, acheter de belles robes, prendre le temps de se maquiller ? Elle avait envie, elle y arrivait presque et puis finalement abandonnait, parce que le sens des gestes se perdait et qu’elle ne comprenait plus pourquoi elle voulait tout ça.

Si jamais plus Camilla ne pensait à son frère mort, à tout ce qu’il aurait pu avoir comme vie, cela ne l’empêchait pas d’être hantée par cette perte au point de ne plus savoir comment vivre à son tour. Mais c’était il y a tellement de temps, trop tard pour guérir n’est-ce pas ? Allons, respire…

Tiens, le soleil se lève un peu. Ca fait du bien, de la lumière….

Ils avaient tous des secrets, des souvenirs et des douleurs, mais toute vie valait la peine d’être vécue.
Alors Camilla se redressa un peu sur le banc, regardant John Watson comme on regarderait un ami, parce qu’il y avait du bon en ce monde peu importe ce que l’on pensait, écoutait ou disait. Il y avait du bon, il y en aurait toujours.

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John H. Watson
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MessageSujet: Re: Out in the cold (Camilla)   Out in the cold (Camilla) EmptySam 14 Jan - 14:26

"Il paraît que des gens tombent amoureux de Londres tous les jours, je pense que je peux comprendre pourquoi, c'est très facile d'oublier ses problèmes et de se concentrer sur autre chose. Le travail, les amis… tout ça ce ne sont que des distractions, je ne pense vraiment pas ce que ce soit ça qui compte… Tout ce dont on se souvient à la fin de la journée c'est qui nous à aider ou pas, qui a passé son chemin ou non…"

Cette discussion était beaucoup mieux qu'une thérapie et John qui était connu pour ne jamais trop parler s'étonner lui même. Avec les inconnus c'était juste plus facile. Tellement facile de prétendre qu'un jour on avait été grand, qu'un jour on avait été brave et que rien de tout ceci ne nous atteignait. Pourtant, John ressentait la lassitude, parfois il se levait le matin et passait ses vêtements comme il aurait enfiler un costume. Parfois, il se demandait quand est-ce qu'il avait commencé à faire sembler et quand est-ce qu'il allait arrêter. Souvent, il ne remarquerait rien et n'y prêtait pas attention, mais voilà, son propre juge, ou psychiatre, comme vous préférez, voulait qu'il aille mieux et apparemment pour se faire, il fallait faire face à ses propres démons. Le problème c'est … qu'il n'y en avait pas, peut être qu'il ne fallait pas trop chercher enfin de compte. John était vieux et usé et il avait un jour servi à quelque chose. Et chaque jour était un vague souvenir, un goût âcre dans sa bouche encore pire que le café pour lui rappeler la monotonie de son existence. Certaine personne était d'accord avec la normalité et la tranquillité, c'était la hantise de John. Hantise et peur effroyable de tomber dans l'oubli alors qu'il avait été brillant, alors qu'il avait servi son pays et qu'il avait contribué à sauver des vies. Vanité? Peut être une once, mais c'était rageant de n'être capable de prescrire uniquement des ordonnance pour des rhumes ou faire un plâtre alors qu'il y a des années de cela, il aurait sauvé un homme de la mort et ce dernier s'en serait retourné au front avec un sourire aux lèvres. Ni plus, ni moins, juste le docteur John Watson.

Et parfois ce bon vieux John avait dû mal à se rappeler que tout ceci était fini, et vivre avec Sherlock n'arrangeait rien à la situation. C'était lui le plus hypocrite des deux enfin de compte, Sherlock connaissait tous ses vices et ses propres poisons, John avait dû attendre de revenir en Angleterre pour avoir un aperçu de la vérité. La triste et barbante vérité. Comme tout, comme tout les autres jours dans la capitale visiblement. John tourna la tête vers le rayon de soleil qui pointait à l'horizon, tâche d'encre dans cet horizon, blanc, vide. À la fin, plus personne ne voyait les nuages et plus personne ne voyait plus rien non plus.

"Ou peut être que je commence à devenir un peu trop vieux pour tout ceci. Est-ce que les gens vont toujours dans l'arrière pays quand ils sont un peu trop âgés? Ou alors c'est juste bon pour les romans du siècle dernier?"

Et John ne voyait pas vraiment Sherlock à la campagne, et il ne se voyait pas non plus sans Sherlock. Habitude, camaraderie, amitié, il avait le sentiment que les prochaines années seraient entièrement dédiées à Sherlock et que cela soit mauvais pour eux deux ou pas. Un médecin n'arrêtait jamais vraiment de l'être et trop souvent, les gens oubliaient la signification du mot docteur. Le docteur était l'homme juste et droit qui était assez puissant pour terrasser ses ennemis et ne pas les laisser repartir dans une marre de sang car il prenait le temps de les soigner. Comment alors attaquer celui qui vous avez réduit à néant et ensuite remis sur vos deux pieds? Personne n'était vraiment capable de le faire.


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MessageSujet: Re: Out in the cold (Camilla)   Out in the cold (Camilla) EmptySam 17 Mar - 14:29

    Camilla était de ces personnes tristes et sans intérêt, ne voyant la beauté que dans les mots des poèmes. Du moins le pensait-elle… La réalité possédait ce goût de cendre qui la faisait fuir et se voiler les yeux, alors avec toutes ses peurs, Camilla se réfugiait dans un passé plus ou moins lointain. De cela évidemment, elle n’en parlait à personne. Si des cicatrices peuvent être invisibles, c’est qu’elles n’ont pas pour but d’être vues ou découvertes, non ? Et puis pour parler, il faut des amis aussi… Quoique cet étrange docteur, bien qu’inconnu, tirait d’elle bien des mots depuis un moment.
    La jeune femme haussa les épaules, un geste presque un peu trop violent pour son petit gabarit. C’est qu’il avait été trop instinctif, trop rude. Trop enfantin, c’est ça, trop enfantin…

    Vous savez, maintenant que le prix du train ne fait qu’augmenter, de même que l’essence, se réfugier dans l’arrière pays devient un peu trop coûteux. Et puis les gens préfèrent la France à ce qu’il paraît. Une propriété secondaire dans le Limousin… C’est un drôle de nom « Limousin », vous trouvez pas ? Remarque, c’est français…. Ils ont du mal avec les noms, les Français. Enfin je trouve… vous n’avez pas de racines françaises non ? sinon je suis désolée, je voulais pas gaffer. Je vais me taire, je crois…

    Entre le trop et le pas assez, la frontière est mince. Camilla se força à sourire, soudain désespérée. Quelque chose en elle, une mauvaise voix, lui hurlait qu’elle n’était pas normale, que cela ne pouvait plus durer, et surtout, qu’elle n’était vraiment qu’une pauvre idiote. C’est dur de vivre avec une voix comme ça. Enfin, certains y arrivent malgré tout, une affaire de force et de courage peut être, Camilla n’avait cependant rien de ça.
    D’un geste nerveux, elle se remit une mèche de cheveux derrière l’oreille. On aurait pu la croire prête à s’enfuir en courant, il y avait trop de peur dans ses yeux. Peur de son ombre.
    Encore et toujours ces histoires de cicatrice invisible… Finalement elle secoua la tête, le regard perdu. L’animal terrorisé dans sa poitrine, cette chose aussi fragile qu’un lièvre ou un jeune lapereau, lui servant de cœur, essaya de battre à une vitesse normale.

    En tout cas vous semblez pas vieux… Un peu cassé peut-être, mais pas vieux. Vous avez vécu des choses, ça se voit mais ça fait pas de vous un vieillard. Enfin pour moi… Bon heureusement que j’ai dit que j’allais me taire vu comment j’y arrive pas.

    Il y avait quand même un peu plus de couleur sur son visage, comme si cette espèce de fantôme de petite femme, par simple mimétisme, ressemblait déjà plus à quelque chose de vivant, au contact de quelqu’un d’autre.
    Elle sentait avec une acuité éteinte le banc sous elle, l’odeur de bois et de mauvaise peinture écaillée et, du coin de l’œil, pouvait voir quelques graffitis sur le dossier. Machin aime bidule, Fuck the police et autres délicatesses du genre. Des dessins aussi, bon dieu ça sert à quoi de dessiner sur un banc ?
    Contrairement à John, elle aurait pu partir. Pas de la conversation, non de Londres… Rien ne la retenait vraiment ici, si ce n’est un travail. Mais les vacances pouvaient l’emmener où elle le désirait. Hors, Camilla ne désirait rien et n’avait d’autre vie que celle d’une ombre. Un beau gâchis peut être, compte tenu de tous ces gens condamnés à mourir trop tôt qui eux, auraient voulu plus de temps. Elle s’en sentait coupable, et la pensée de son petit frère la hantait sans cesse, qu’elle en ait conscience ou non. Le poids était trop lourd à porter, il y avait cette culpabilité un peu trop étrange : celle de vivre lorsque d’autres n le pouvaient plus. Alors on se claquemurait chez soi, on ne faisait rien, on attendait. Alors ne restait plus que le temps qui passe, sans couleur ni saveur, alors que des couleurs il pourrait y en avoir tellement pourtant. Mais tout était terne, passé, et rien ne saurait les raviver.
    Camilla ne connaissait pas Sherlock Holmes. Elle avait rencontré l’animal et échangé quelques mots avec lui, cependant elle ne savait rien de son génie. Il lui avait paru intelligent, évidemment, et il lui avait donné son occupation. Elle n’avait pas posé de questions, elle ne savait rien du génie que cela impliquait, ni de la solitude. Que des gens comme John Watson existent, était un petit miracle d’humanité en soi. Elle ne savait rien non plus évidemment du dévouement du docteur envers l’étrange détective, un autre être qui ne vivait pas vraiment, juste à travers son intelligence et ses affaires, cependant il lui paraîtrait logique si cela était le cas, que le Docteur soit aux côtés de Sherlock.
    Il y avait des gens très intelligents, mais il y avait aussi des gens très humains, et les uns avaient besoin des autres. Le grand drame de Camilla était qu’elle n’était ni intelligente, ni humaine.
    La jeune femme avait aussi peu de consistance qu’un personnage secondaire dans un roman de gare. Quelques mots grossiers sur le papier sans but ni raison. Elle était consciente de ce fait mais ne savait s’en rebeller. Briser des chaînes était bon pour des personnages de romans. De bons romans, pas ceux à deux sous à peine capable de servir de contrepied pour une armoire.

    Néanmoins, elle souriait à John, comme absente de la conversation, comme absente d’elle-même. Elle fuyait tout, Camilla, et se cachait dans ses coins sombres à elle, ceux de ses livres, de son appartement, de son travail ou bien de ses yeux. Là où personne ne venait la chercher, là où personne ne venait la trouver. Parce que tout ceci n’a jamais eu la moindre importance…

    Je sais pas vraiment faire pour réconforter mais bon… Si vous étiez si vieilli et usé que vous voulez le penser, je vous aurais mordu depuis longtemps. J’aime pas les docteurs, mais vous avez assez de vie pour que je vous humanise. Que je vois autre chose qu’un médecin Ca peut compter, oui ça peut compter…

    Toujours ce sourire presque triste, presque doux. Celui qu’on trouve sur les photos à demie effacées ou bien la foule en arrière plan dans les tableaux. Celui auquel on veut donner un sens lorsque pourtant il n’en a pas…

    Juste que Camilla était comme ça. Il n’y a pas besoin d’autres explications…
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John H. Watson
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MessageSujet: Re: Out in the cold (Camilla)   Out in the cold (Camilla) EmptyMer 28 Mar - 14:10

John eut un léger sourire en entendant la jeune femme s'interroger sur les habitudes de tous et de toutes et des noms de régions françaises… La France, à seulement quelques kilomètres de leur chère bonne Londres et pourtant, le médecin avait l'impression qu'elle lui parlait d'une autre planète. John Watson n'avait pas énormément voyagé dans sa vie et si ce n'était à cause de la guerre, il serait très certainement resté toute sa vie dans son Angleterre natale. Non pas que cela le dérangeait au final… John était de ses hommes qui conservaient un certain sentiment de respect et de devoir pour l'endroit et la terre de sa naissance. Les racines en quelques sortes… C'était très important pour John, tout comme l'était le passé. Oh oui, il ne voyait pas ses parents très souvent et il lui arrivait parfois de fuir la compagnie de sa propre grande soeur mais ce sentiment était toujours là. Cependant, tout ça, ce n'était que des raisons plus personnelle et quelques peu stupides, John s'en rendant compte au fil des années.

Et lorsqu'il rendrait visite à ses géniteurs, dans un futur très loin et très certain, il passerait très certainement plus de temps assis contre l'arbre dans lequel lui et Harry avait l'habitude de faire les quatre cents coups plutôt que de perdre du temps dans des discussions futiles devant un thé qui devenait vite froid. Oui, John ne se voyait plus faire cela… Pendant un temps, comme tous, il avait cherché l'approbation de sa famille mais la coupure s'était malheureusement bien faire quand il avait choisi sa spécialité en médecine et surtout quand il avait décidé d'aller sur le front. John n'avait pas hésité, non pas saisi d'un patriotisme soudain, mais juste parce qu'il pouvait aider…

Oui, juste parce qu'il pouvait aider, c'était ça en quelques mots qui faisait que John se levait encore le matin. Il pouvait aider les patients du service des urgences du Barts, il pouvait aider Mrs Hudson à aller faire les courses, il pouvait aider Sherlock… à vivre. Tout simplement. Cependant, se rendre chez son psychiatre une fois par mois n'aidait personne et c'était très certainement cela qui rendait John complètement gris et très triste. Complexe du héro, médecin désabusé? Il ne savait même plus, il avait atteint le point où il allait devenir aveugle et suggérer à quelqu'un d'autre de porter des lunettes. Il renvoya un sourire à celui de la jeune femme avant de nouveau parler.

"Pas vieux moi? Oui… Je suppose que trente six ans ce n'est pas très vieux en effet… Cassé oui certainement, mais il s'est passé des choses dans ma vie qui me donne parfois l'impression d'avoir cent ans. C'est fou, non? Je connais quelqu'un qui dirai très certainement que cela est physiquement impossible mais bon… Il ne vit pas dans ma tête alors…"

Le sourire de John s'agrandit tandis qu'il pensait à Sherlock avant qu'il ne tourne son regard vers les passants londoniens. Non, il n'était pas encore bon à jeter à la poubelle, certainement très fatigué et un peu désabusé mais pas encore vieu. Que faisait les autres hommes de son âge de toute façon? Ils avaient très certainement des maisons, une femme et des enfants. Et peut être même un chien. Cette version de la réalité n'était pas celle qui s'adapterait le mieux à la vie de John, pas pour lui et certainement pas maintenant. Il repartait juste du bon pied, il recommençait juste à accepter le fait qu'il n'était qu'un homme. Qu'il n'était que John Watson, docteur.

"Vous n'aimez pas les docteurs? J'en ai de la chance alors… Je ne suis plus un vrai docteur depuis longtemps si vous voulez tout savoir, je me contente de recommander de simples sirops contre la toux… Rien de bien sérieux."

Il ne sauvait plus des vies et il ne savait pas si cela lui manquait ou non. Certes, il aurait pu trouver une meilleure position dans n'importe quel hôpital, surtout avec ses références… Mais John ne le voulait pas vraiment. Il était fatigué de tout ceci autant qu'il avait envie de recommencer. Cela n'avait aucun sens mais bon… Une totale inconnue qui se proposait de l'aider aussi alors… ?

"Et merci, vous n'êtes pas obliger d'essayer… Mais au fait… depuis combien de temps sommes nous assis?"
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