Sherlock 21st Century
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Sherlock 21st Century

Forum RPG inspiré par la série Sherlock de la BBC
 
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 Once upon a time... ║ I. Adler

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Faye Klein
Civil | I am the Heaven. The Deathly Heaven.
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Faye Klein

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Once upon a time... ║ I. Adler _
MessageSujet: Once upon a time... ║ I. Adler   Once upon a time... ║ I. Adler EmptySam 24 Sep - 14:36

Les gouttes de pluie se perdaient en formant des ronds concentriques dans l’eau des caniveaux et les nuages s’ébrouaient par-dessus la capitale, lavant immeubles, trottoirs, habitants. Quelques courageux cyclistes s’aventuraient sur la chaussée glissante, mais la plupart avaient préféré la chaleur de leur voiture. Ou alors ils profitaient des taxis et des bus qui sillonnaient la ville. Un ballet incessant de véhicules éclaboussait les piétons, faisant appel à l’eau et à la lumière. Les phares striaient les rues de leurs couleurs pâles.
Oui, Londres se noyait une fois de plus.

Et la haute vitrine éclairée de la librairie Waterstones se détachait dans ce tableau gris.



Faye ignorait depuis combien de temps elle était là.
Elle avait passé toute la journée à l’hôpital, dans le froid inspirant de la morgue. Elle adorait ce lieu. Tout l’y séduisait : les reflets métalliques des chariots et des pinces, les quelques vitres qui agrandissaient l’espace (elles ne s’ouvraient pas mais apportaient plus de confort à la pièce), les murs blancs et simples, les odeurs de formol et d’alcool parmi les autres produits de conservation, et surtout, les corps blanchâtres, magnifiquement sculptés, qui reposaient en attendant qu’elle s’en occupe. C’était pour elle un véritable sanctuaire. En plus, aujourd’hui, elle avait eu l’agréable surprise de découvrir qu’une de ses patientes n’avait que dix ans. Les enfants sont passionnants : ils vous offrent un champ de lecture souvent original. Si vous désirez boire un coup, ne le faites pas avec la bouteille d’eau Javel.
Sainte journée légèrement troublée par un quelconque détective armé d’une cravache, mais elle avait appris à s’y accommoder. Et puis… Il y avait toujours quelque chose d’intéressant à apprendre quand on l’observait. Vraiment, cela avait été une bonne journée.

Vers trois heures et demi elle avait été libérée de ses fonctions, mais Mary avait réussi à la retenir une demi-heure de plus avec son habituel babillage en bruit de fond. Alors enfin elle put quitter Barts et ses néons trop violents : Le rideau terne dont l’averse avait recouvert la capitale adoucissait quelque peu le mal de crâne qui l’avait prise en début d’après-midi.
A partir de ce moment-là, elle avait erré un peu au hasard jusqu’à terminer son chemin devant cette boutique à la devanture épurée, sobre, sombre.


Faye était habitée par deux passions radicalement différentes. Bien sûr on pouvait toujours trouver un moyen de les concilier, mais il ne fallait pas se voiler la face : Entre un cadavre et des livres emplis de légendes, il y avait un abîme. Fye aimait l’Art. L’Art et tout ce qu’il englobait : le théâtre, le plastique comme l’art appliqué, les textes, la musique. Elle aimait ce qu’elle appelait le Beau. Et n’oubliait jamais que son premier amour avait été la lecture.

La lecture, c’était comme le chocolat : une sorte d’antidépresseur, il y avait un goût doux et amer à la fois –doux pour les sourires, amer pour les larmes. Un livre, c’était un parfum, c’était une matière, c’était une mémoire. Un livre était toujours rattaché à un pourquoi, à un comment. Un livre c’était tant de choses : une porte, une barque, un souvenir, un trésor… Pour elle, c’était une échappatoire, une façon d’oublier qu’elle pouvait effrayer les autres avec ses passions pour la Mort. Une façon d’oublier à quel point le monde extérieur lui semblait agressif.
Elle craignait le contact. Tous les contacts. Elle haïssait qu’on la touche et redoutait les liens qui arrivent à se tisser entre des gens qui se connaissent. Etait-ce pour cela qu’elle avait si peu d’amis ? Même à Mary elle ne se livrait pas tellement. Si on ne fait pas confiance à quelqu’un, on ne peut pas être trahi. Elle avait peur de la Trahison. Elle avait peur de la douleur qu’elle ressentirait si elle venait à être trahie. Quand était-elle devenue comme ça ? Il lui semblait que très loin dans son passé elle entendait quelques éclats de rire, de moqueries. Oui, c’était à partir de cet instant qu’elle s’était retranchée derrière ses bouquins, avait barricadé son cœur dans l’abri de la littérature. Pourquoi cette idiotie, petite enfant ? Parce que si je suis inatteignable, alors personne ne me blessera.
En fait, en y réfléchissant bien, écrire c’est une façon d’ouvrir ses fenêtres, d’aérer un peu son esprit, son être, qui vivait là, reclus dans son cocon de méfiance. Quand elle écrivait, elle avait l’impression que toutes ses frustrations, ses colères, ses tristesses, coulaient dans l’encre du stylo… Elle n’était plus elle, plus d’Eden, plus de Faye, juste Fye. Fye au fond, c’était celle qui criait. Celle qui n’existait que par le torrent de mots qui jaillissait hors de son Intérieur par le biais de sa main… C’était risible. Ca lui rappelait cette histoire… Cette histoire où l’héroïne se voile souvent la face, où l’héroïne cherche à se convaincre elle-même ; il y avait alors toujours une tête de singe qui surgissait devant elle pour mettre son fond à l’air libre, pour exprimer ses véritables pensées. Et en mettant ses doutes en évidences, il lui remettait aussi un peu d’ordre dans la tête. Être deux à se torturer. Ca devait être pratique… ou exécrable.

Oui, écrire et lire c’était vital pour elle…


La porte vitrée ne l’avait pas fait hésiter : d’un geste sûr, elle avait poussé la porte. Il n’y avait pas lieu de tergiverser de toute manière. Puisque ce genre d’endroit l’avait sauvée des brimades, il la sauverait aussi de la pluie, non ? Un carillon avait tinté. Un joli son clair.
Presque aussitôt les effluves secs des livres l’accueillirent. L’odeur du papier. Il y en avait différents tons : les fragrances rêches, agressives des vieux ouvrages, et celles plus atténuées, plus douces des brochures neuves. Combien de fois avait-elle fermé les yeux pour mieux les humer ? Franchement, des fois elle se disait qu’en apparence elle devait ressembler à une fétichiste de la papeterie ! Elle était capable de rester des heures durant, debout, à apprécier ces parfums suaves.
Mais ce n’était pas le moment.
Elle avait promené son doigt, comme souvent, à travers les tranches poussiéreuses des volumes, laissant une ligne nette dans les grains du temps après son passage. C’était comme un tic chez elle. A chaque fois qu’elle posait ne serait-ce qu’un pied dans la librairie, elle ressentait le besoin d’aller se cacher dans l’ombre de ces étagères délaissées pour les épousseter. Généralement, elle y trouvait beaucoup d’occasions parce que la plupart étaient invendables… Par leur thème, leur aspect, leur âge... Des épaves à la dérive. Soit ! Elle s’engageait à les sortir de là !
Au moins, elle était assurée d’apprendre des choses que bon nombre de gens avait estimées inintéressantes et était passé à côté. Des connaissances qui ne s’offraient pas à n’importe qui. Rien que pour elle.


Elle tiqua. D’après sa montre, elle était là depuis trois quarts d’heure. Bon Dieu, elle risquerait d’être toujours là quand ils annonceraient la fermeture à ce rythme ! D’ailleurs, du coin de l’œil, elle surprit l’employée qui squattait le comptoir à jeter plusieurs regards sur sa montre. Une belle montre. Pas sûre qu’une petite libraire ait de quoi s’en payer une comme ça. Ou elle se l’était faite achetée par un homme (plutôt mignonne la miss !), ou elle avait un autre job qui lui permettait d’arrondir ses fins de mois et même plus.

A vrai dire, les deux étaient plausibles.
C’était une jolie femme mais elle avait des yeux aptes à rouler des mecs. Faye en savait quelque chose, elle aussi elle avait déjà trompé la vigilance de plus d’un gars. Ceux-là, ils résistent difficilement aux charmes féminins, surtout quand on a l’air de faibles créatures avides de protection. Et justement, celle-ci était fine, avait un visage délicat, n’était pas vraiment grande, et ses vêtements étaient du genre classique. Pourtant, sur elle tout semblait si harmonieux qu’elle n’en était pas banale. Elle avait quelque chose…
Ceci dit, Eden avait également repéré –une petite introspection s’était imposée- que son sujet d’étude avait les doigts et les ongles longs. C’était à parier qu’elle jouait de la guitare. Or, qui dit guitare dit chant. Conclusion : il y avait de fortes chances que la petite employée de librairie se produise dans le milieu de la musique.
Peut-être qu’elle taxe des verres à quelques beaux gosses qui passent à ses concerts ? Bah, de toute façon, ce n’était pas ses affaires, hein.

Non, non. Elle était là parce qu’elle voulait mettre la main sur un ouvrage.
Mais quel ouvrage ? Là était la question. Très bonne question. Elle n’en savait rien. Très honnêtement, elle avait la flemme de faire l’effort de choisir. Dans ce cas, elle n’avait qu’à tout prendre, non ? Sauf que son portefeuille n’irait pas aussi loin. Elle soupira et fit l’inventaire. Il y avait là plusieurs romans historiques, des Encyclopédies tellement vieilles qu’elles devaient trainer dans ce coin depuis un siècle au moins, et un grimoire sur les plantes.
Plantes → poisons. Poisons.
Coincé, serré, compressé.

Finalement, cette petite employée de librairie l’intéressait bien.

D’un coup sec, elle tira le manuel vers elle. L’étagère s'écroula.

Le Lapin Blanc serait en retard au rendez-vous de la Reine.


Spoiler:
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