Sherlock 21st Century
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Sherlock 21st Century

Forum RPG inspiré par la série Sherlock de la BBC
 
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 The Show Must Go On. [SH &JW]

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Irene Adler
Civil | Resplendit à jamais, comme un astre inutile, la froide majesté de la femme stérile
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Irene Adler

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The Show Must Go On. [SH &JW] _
MessageSujet: The Show Must Go On. [SH &JW]   The Show Must Go On. [SH &JW] EmptyMer 24 Aoû - 9:10

Allume ta prunelle à la flamme des lustres ;
Allume le défi dans le regard des rustres.

-CHARLES BAUDELAIRE.

The Show Must Go On. [SH &JW] 2m67887
    Tenter de souffler à Londres était une utopie dont Irene Adler n'avait aucune connaissance. C'était bien simple, s'il advenait qu'elle puisse se reposer, elle dépérissait. C'était sa nuit de repos, ce soir. Elle serait remplacée par un rat de bibliothèque aussi désagréable que cultivé. Grand bien lui en fasse, s'il désirait harceler les clients avec La Bible Pour les Tous Petits. Irene, elle, allait s'atteler à son occupation favorite de la semaine. Chanter. Comme le temps ne lui était pas compté puisqu'elle n'embauchait pas juste après, elle s'était offerte le plaisir de jouer dans un bar restaurant en face de Baker Street. Lorsqu'elle avait vu l'annonce dans son journal matinal, ses doigts avaient glissé d'un air absent dessus comme si le papier était soudainement devenu de la soie délicate. Oserait-elle ? Approcher une partie de la population dite normale ? Se présenter à eux et à nu ? Oui. Juste une seule petite fois.

    Irene n'en avait pas mené large lorsqu'elle avait appellé le gérant, même s'il s'était montré enchanté en entendant ses références. Tiraillée entre l'excitation et une appréhension unique en son genre. Irene n'avait pas souvent peur. Mais ce soir, si. Plus que jamais, comme si le fait de ne pas avoir de rideau derrière se cacher changeait toute la donne. Elle avait été capable de soulever la Scala. Elle tremblait à l'idée de jouer devant une dizaine de personnes. Vêtue de sa robe favorite, une bleu nuit assortie au ruban qu'elle avait glissé dans ses cheveux, elle pénétra dans l'établissement par la porte de derrière comme le lui avait indiqué le patron au téléphone. La tête baissée, ses doigts serrés nerveusement sur son étui à violon, elle l'en remercia intérieurement.

    Oui. Elle pouvait se faire d'une discrétion délicate lorsque cela l'arrangeait. Maintenant, tout se jouait. Poser le premier pied sur la scène, puis ouvrir l'étui à violon. Baisser le micro à sa hauteur. Tant de gestes qu'elle était supposée connaître par cœur mais, qui, ce soir refusaient de lui être familiers. C'était ainsi avec les vieilles habitudes. Elles peuvent être si traîtresses que vous les maudirez jusqu'à vous épuiser la voix. Et pourtant. De sa voix, elle en avait besoin ce soir.

    Comme toujours, lorsqu'elle se sentait prête à défaillir, elle inspira, expira. Puis se racla la gorge et comprit qu'elle ne pouvait plus reculer. Des regards s'étaient tournés vers elle et le temps, arrêté. Elle se devait d'avoir l'habitude, rester debout, et ne jamais fléchir. Pourquoi devait-elle toujours se prouver ce qu'elle valait ? Tuer l'ennui en se lançant des défis stupides. Elle esquissa un sourire assuré à l'assemblée qui avait arrêté tout geste. Se retint de rire en voyant un jeune blond, la fourchette suspendue en l'air. "Bonsoir." frisson dans le public, sa voix grave venait de les envoûter par ce seul mot.

    Irene n'avait pas besoin d'en dire plus. Ils n'avaient pas besoin d'en savoir plus. Elle resplendirait puis s'en irait. C'était ce qui avait été convenu. Peu importe si elle n'en avait pas envie et qu'elle serait volontiers restée des siècles sur cette scène effrayante jusqu'à avoir extrait le dernier soupçon de peur de son être. Elle plaça le violon couleur cendre entre sa nuque et son épaule, inclina légèrement la tête, frotta tout aussi légèrement son archet contre les cordes pour saisir une note quelconque. On avait bien essayé de la faire jouer de la main droite, mais c'était impossible. Droitière à l'habitude, c'était de la gauche qu'elle charmait ceux qui l'écoutaient
    .

    "Oh Danny boy
    the pipes the pipes are calling
    from glen to glen and down the mountain side...
    " deuxième frisson, plus violent. Si tout à l'heure, certains n'avaient pas prêté attention à son raclement de gorge, tous les regards étaient à présent rivés sur elle. Pour Irene ils n'étaient qu'un. La foule la transperçait de ses deux yeux perçants. Le jeune blond esquissa un sourire qu'elle lui rendit alors qu'elle commençait à s'accompagner de son instrument favori. Étouffant les cris de la bête de la peur, terrée au fond de son être. L'homme à côté de lui avait le visage impassible, ses mains couvrant une partie de celui-ci comme s'il priait. Elle fixa intensément ses iris d'acier comme pour se raccrocher à quelque chose qui lui semblait, à cet instant, nécessaire.

    "the summer's gone and all the roses falling
    it's you it's you must go and i must bide.
    but come ye back when summer's in the meadow
    or when the valley's hushed and white with snow
    Tiss I'll be here is sunshine or in shadow.
    " et s'élever, toujours plus haut, faire écho au violon de cendres, oublier qui l'on est. Se perdre à en tuer tout ce que l'on fut. S'approprier le propre besoin des spectateurs. Le besoin de l'écouter, elle, fille de l'air et du néant. Fermer les yeux, faire jouer ses doigts et sa voix. Contralto retrouvant ses marques, Prima Donna écartant tout obstacle.

    "oh Danny boy oh Danny boy I love you so..." jouer sur les trémolos, s'éteindre doucement. Elle connaissait cela par cœur. Mais le redécouvrait à chaque fois. Comme une enfant devant la neige. Comme un marin devant la terre ferme. Comme...

    "but if you come and all the flowers are dying
    and I am dead as dead I well may be
    you'll come and find the place where I am lying
    and you'll then say an ave there for me
    ", sa voix se brisa un instant. Elle eut peur de pleurer, en sachant que cela n'arriverait jamais. Ses paupières tremblaient. Ses doigts mesuraient l'intensité de chaque note, priant que, jamais, ce ne soit l'ultime.

    "and I will know though soft ye tread above me
    and in my grave will richer sweeter be
    and you'll bend down and tell me that you love me
    and I will rest in peace until you come to me...
    " l'archet caressa une dernière fois les cordes délicates. "Merci" chuchoté comme une supplication. Et le silence tombant tandis qu'elle réouvrait les yeux sur les deux hommes qui n'avaient cessé de la fixer, à l'instar de tous les autres.

    Irene Adler n'entendit pas les applaudissements, ne voulut pas les entendre. Elle rangea son instrument dans son étui, accompagné de son archet et se dirigea vers la sortie sans un mot. Faisant abstraction de ces mains, claquées en son honneur. Alors qu'elle s'apprêtait à pousser la porte de sortie, le gérant la héla.
    "Vous prendrez bien un petit verre tout de même !"

    Elle ne put s'empêcher de sourire en se retournant vers lui, il le lui rendit en lui indiquant le bar. Cet homme là ne savait pas ce qu'il avait offert à Irene ce soir, pensant que c'était elle la bienfaitrice. Elle lui devait bien ça. En haussant les épaules d'un air vaincu, Irene se dirigea vers le bar et se laissa servir sans rechigner. Tout de façon, elle était de ces êtres qui ne pouvaient pas rester chez eux. En descendant son premier verre -qu'elle savait ne pas être le dernier- elle sentit une brûlure dans son dos. Quelqu'un l'observait impunément et elle savait très bien de qui il s'agissait.

    Sans la moindre trace d'hésitation, les iris glacées d'Adler vinrent rencontrer l'acier. Malgré la distance qui les séparait, un frisson passa sur l'échine de la cantatrice d'un soir. Et la bête qui s'était tu, ronronna allègrement.


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MessageSujet: Re: The Show Must Go On. [SH &JW]   The Show Must Go On. [SH &JW] EmptyLun 23 Jan - 19:49



-John, ce soir à 21 heures, The Volunteer.

Sherlock venait de prononcer ses premiers mots depuis bientôt neuf jours. Quelques syllabes détachées dans une phrase démolie. Il ne fallait pas en attendre plus de l'homme qui avait encore l'amer goût de la défaite. Écrasante défaite, cruelle maîtresse, tout comme la femme qui l'avait réduit au sol, littéralement, métaphoriquement. Pourtant, Sherlock ne pouvait ressentir de la haine : que de l'admiration avec l'ardent désir de refaire ses preuves auprès d'Irene Adler, la femme qui l'avait battu.
Le détective s’éloigna de la fenêtre d’où il avait aperçu l’entrée du restaurant, sans demander l’avis de John, puisqu’après tout, avait-il le choix ? Peu importait à Sherlock si son collègue avait un rendez-vous de prévu pour ce soir-même ou une course à faire. D'autant plus que c'est à peine si le médecin pouvait savoir l'origine de cette soudaine invitation. Malgré toutes les remontrances précédentes sur cette manie de garder les plans pour lui, Sherlock ne changeait pas. Mais John saurait bien assez tôt que pour l'instant, aux yeux de Sherlock, il n'y avait rien de plus important qu'une seconde rencontre avec la Femme et qu'elle aurait lieu précisément ce soir.

Bien que la nuit dévasait le ciel juste après le tea time sur Londres, en ce lugubre mois de Décembre, l’obscurité semblait incapable d’atteindre la vitrine baignée d’or qui projetait ses rayons comme un soleil infatigable. En plus des jets de lumière, le son ricochait sur le bois lustré : de la vaisselle qui tintait, des murmures qui s’élevaient. La cacophonie de la vie.
La table pour deux, au beau milieu de l’agitation, donnait l’impression à Sherlock de s’accrocher à un minuscule île déserte faite de bois. Lui, il voyait la vie étrangère, les tribus sauvages aux rires féroces, brillant sous le soleil artificiel. John était sûrement moins mal à l’aise, connaissant déjà le climat aride et la sauvagerie humaine. Pourtant, cela restait un monde bien distinct du leur malgré ce parfum de danger.

Lorsque la scène s'alluma, au fin fond de la salle, elle éclaira en même temps les doutes et le mystère que Sherlock s'était efforcé de garder secret. Les plats, raffinés et encore fumant, étaient sur la table et pourtant, le détective voulait voir l'entrée de l'artiste. Puisque Irene était artiste. Non seulement dans l'art du mensonge, mais aussi celui de la musique. Elle n'était plus la dominatrice qu'il avait vue sur les photos, qu'il avait rencontrée à son appartement : pour cette nuit, elle semblait être un rossignol tout de bleu vêtu, cachant son identité dans son plumage assortie au ciel nocturne. Un déguisement des plus réussis et des plus confortables, sans doute...
C'était une erreur, une lubie de poète en retard que de dire que toutes les femmes étaient félines et splendides. Autrefois, elles étaient dressées comme des lionnes sans canines pour correspondre à la beauté paisible d'un tableau. Mais de nos jours, plus rien de tout cela. Irene, pourtant, était une véritable panthère aux griffes acérées : elle réunissait la sensualité et le danger. Mêlant habilement la curiosité et la domination dans un regard de perle, un regard de fer.
Ainsi donc était la Femme qui l'avait démantelé.

-Magnifique, n'est-ce pas ?

Le poing crispé sur les lèvres et le regard hypnotisé, Sherlock avait soufflé ces mots vers John. Cependant, même si la voix d'Irene avait effectivement des atouts surprenants, un brin mélancolique et rêveur, qui se mariait avec le violon, Sherlock parlait surtout du déguisement qu'elle endossait sous leurs yeux. Sûrement qu'elle s'attribuait ce rôle pour la première fois, car même les habitués -que le détective avait remarqué grâce à des allers-retours devant les fenêtres de l'appartement- en avaient la mâchoire décrochée.
Sur cette scène minuscule, avec un public des plus dérisoires, Irene Adler était pourtant d'un réalisme admirable. Elle faisait vrai, avec sa gorge qui semblait se noyer de larmes, ses pupilles remplies de rêves et les sons du violon qui remplaçaient les sanglots. Au point que l'on ne savait plus si elle portait le masque ou si elle l'avait laissé en coulisses.
Mais peu importe que l'on y consacre tout son talent, tous les déguisements sont toujours un auto-portrait du comédien. N'est-ce pas ?

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MessageSujet: Re: The Show Must Go On. [SH &JW]   The Show Must Go On. [SH &JW] EmptyMer 8 Fév - 19:54


S'il y avait bien quelque chose que John détestait ces derniers temps, c'était le silence qui régnait à Baker Street. Les éventuelles allées et venues de Mrs Hudson ne changeaient pas grand chose à l'atmosphère froide et terne du salon. Un silence sans fin, un silence sans nom. Sherlock ne parlait pas, John servait le thé en silence et l'un comme l'autre ils bougeaient dans l'appartement, deux mannequins d'une danse invisible. Une danse sans rythme, sans accord, sans vie. Même pas les accords du violon, l'instrument abandonné sur le fauteuil, Sherlock trop occupé à regarder par la fenêtre. Pour John, c'était bien le signe de quelque chose. Mais le signe de quoi? D'ordinaire, certes, Sherlock jouait du violon, sa musique si particulière ayant un effet des plus surprenants. John n'était pas expert en matière de musique et il se contentait de sourires polis et ne disait rien, laissant le détective jouer. Qu'il était bien ennuyeux de lire le journal à présent sans absolument rien pour l'accompagner. Et là encore un autre problème. John ne savait pas ce qui était normal ou pas pour… Pour quelqu'un comme Sherlock. Pour Sherlock, car dans le fond, il n'y en avait pas deux comme lui. John ne savait pas s'il devait lui crier dessus pour avoir une réaction ou alors juste… Juste laisser passer le temps?

C'était ce que John savait faire de mieux, mais le temps ne guérissait pas les blessures, non, il vous laissait le temps justement de ressasser tous vos souvenirs, de vous les remémorer en détails et à la fin… Il n'y avait que ce goût âcre dans la bouche: les regrets. Et si j'avais agi autrement? Et si j'étais arrivé à temps? Sherlock devait très certainement ressentir le goût de la défaite plus amèrement que quiconque, après tout, c'était lui qui avait été battu il y a quelques jours de cela. Par un adversaire impitoyable et des plus cruelle: Irène Adler. Et John ne réalisait que maintenant, qu'ils auraient dû fuir dès que la maîtresse de maison s'était présentée à eux. Pas une once d'hésitation, aucun vêtement sur le dos et pourtant, certaine de remporter cette manche. John connaissait ce regard, il l'avait vu sur le visage de tant de soldats, si certains qu'absolument rien ne pouvaient les toucher, rien si ce n'était la mort elle-même. Irène n'avait pas de limites et c'était très certainement cela qui la rendait intouchable et Sherlock, sous ses airs froids et détachés, avait ses faiblesses et il y avait des choses qu'il ne comprenait pas. Comment communiquer avec les autres, hors n'était-ce pas le domaine de prédilection de Mrs Adler? Prendre vigoureusement la main de tous ceux qui osaient la tendre et leur montrer ce qu'ils étaient véritablement capable de faire? Oui. Ou peut être que dans le fond, John était un peu terrifié à l'idée de savoir ce qu'elle était capable de faire naître en Sherlock, la ligne était si mince entre le détective et le criminel. Alors John était juste là, à attendre.

Il n'eut aucune expression quand Sherlock s'adressa finalement à lui et continua de lire le journal, caché derrière l'encre et le papier. Cette soudaine phrase pourrait peut être tout changer, peut être que Sherlock avait envie de parler ou juste de critiquer les gens qui les entouraient, un début de guérison en quelque sorte. Mais John ne commenta pas, et se contenta de suivre Sherlock, faisant face au froid et aux lumières de Londres, se demandant ce que cette soirée leur réservait. Et quand ils furent enfin assis à leur table, une bière et une assiette de frites pour le docteur et bien évidemment rien pour le détective, John se disait bien que quelque chose clochait. Cet endroit, ce n'était pas Sherlock. Il ne sortait pas comme ça juste pour le plaisir d'être en la compagnie de John. Non… Et ce n'était pas ce que John voulait de Sherlock, non, il devait bien avoir une raison, n'est-ce pas? John tourna la tête en même temps que celle de son colocataire quand les lumières de la salle s'éteignirent, la scène étant désormais la seule zone de lumière. Une seconde, puis deux et enfin, l'artiste fit son apparition. Vêtue d'une robe bleu nuit et un violon sous le bras, Irène Adler se tenait face à son public. Et, tandis que les premiers accords s'élevaient, John se tourna vers Sherlock. Voilà la raison, voilà ce qu'il avait poussé à sortir de sa torpeur. Une femme… Non pardon… La femme. John ne savait pas ce qui le choquait le plus: le contraste entre l'impitoyable Irène qui avait réussi à clouer Sherlock Holmes au sol et la jeune femme a l'air fragile qu'il avait sous les yeux… Ou bien le fait qu'en vérité, Sherlock était terriblement humain? Non en fait, ils l'étaient tous les deux, le fou comme la reine, ils semblaient ne pas vouloir porter leur masque la nuit, ne laissant plus que la vérité transparaître: ils étaient vulnérables et tous les deux fascinés l'un par l'autre. C'était déroutant.

"Magnifique, n'est-ce pas?" La voix de Sherlock, à peine plus élevée qu'un murmure et la soudaine confirmation. John attendit la fin du morceau, n'ayant soudainement plus si faim que cela, avant de se pencher à son tour vers Sherlock.

"Que faisons nous ici? C'est ton idée de la revanche? Une sorte de deuxième manche?"

Si oui, John se demandait ce qu'il faisait ici. Il ne voulait pas jouer et encore moins servir d'arbitre, hors de question de compter les points et de regarder Sherlock tomber encore une fois. Car Sherlock ne pouvait gagner face à une femme, pas une femme qui ne cachaient pas ses désirs et qui s'en servait comme monnaie d'échange. Lui ne connaissait ni plaisir ni désir, Sherlock avait déjà perdu.
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MessageSujet: Re: The Show Must Go On. [SH &JW]   The Show Must Go On. [SH &JW] EmptyLun 27 Fév - 13:06

bang bang i hit the ground.
bang bang that awfull sound
.

The Show Must Go On. [SH &JW] 24cb3mpThe Show Must Go On. [SH &JW] 2usv32fThe Show Must Go On. [SH &JW] 5akuat

    Demandez à un homme pourquoi il se bat. Demandez à homme pourquoi les sanglots secouent sa carcasse. La même chose est en jeu, l'honneur. La fierté. L'un le recherche, l'autre l'a perdu. Tout est question d'amour propre ici bas. Est-ce que cela valait la peine de se battre dans des cercueils humides ? Oh on ne sait plus vraiment comment on est arrivé par ici. Il y avait des idéaux et des idéologies. Il y avait des traînées de merde dans les rues de Paris. Il y avait peut être pas assez à espérer, trop à obtenir aussi. La fin est proche mon ami, nous scions la branche sur laquelle nous sommes assis. On ne reviendra pas du dépotoir de nos émotions. On arrêtera de mater le journal de vingt heures. Peut être que c'est ici qu'il fallait arriver. Au sommet de notre connerie pour dégringoler, et creuser encore.

    Un coup d’œil sur le portable indiqua à Irene qu'il était l'heure de prendre un cul-sec. Elle avait quitté des yeux le détective consultant et l'ex militaire pour les poser doucement sur le liquide miroitant dans son verre. Il jetait sur le bois ciré des reflets ambrés en rencontrant la lumière tamisée au dessus du bar. Elle se souvenait chaque seconde de leur rencontre. Et même le whisky descendant le long de sa gorge n'y fit rien. Effacer, disparaître pour que cette foutue fierté ne soit pas endommagée. C'était donc cela le combat de tous les instants qui remplissait le cœur d'Adler ? Peut être. La colère faisait son chemin dans ses veines à présent alcoolisées, il avait osé. Osé la voir sous un jour artistique, sous un reflet bien plus fragile que tous ces déguisements ridicules. 'Ridicule, bien sûr que tu l'es ma belle. Tu crois tenir les rennes du temps ? Tu n'as entre tes doigts qu'un petit génie qui s'évaporera. Tu l'intéresseras un temps, mais par la suite, il partira. Parce que c'est ainsi que tu dois vivre. Seule et lassée de tout.' Faire entendre raison à ses voix intérieures n'était pas le genre d'Adler. Pourtant sa tête se balança pour former un vague oui. Se résigner pour mieux se battre. Peut être était-ce cela la véritable solution.


    "Un autre, s'il vous plaît." voix traînante. Finalement, les habitudes ne changeaient pas. Elle préférait les faire taire en les noyant. Mais elles reviendraient. Pour freiner l'égo apparemment démesuré de la cantatrice intemporelle. Elles reviendraient et détruiraient tout sur son passage. Depuis qu'il avait débarqué, feignant de s'être battu, ensanglanté, faussement hagard, elles s'étaient faites violence. Chaque client en son nom lui rappelait douloureusement qu'elles ne s'en iraient jamais.

    Et ces regards tournés docilement vers elle, qui ne lui arrachaient aucune émotion sinon le dépit. A l'exception de. Pas la peine de faire un dessin, elle savait pertinemment où ils se trouvaient, pertinemment ce que lui attendait de La Femme. Qui l'avait battu, et qui se battrait encore ce soir, parce qu'il le fallait pour se sentir en vie. Puissant et en vie. Dominant et vivant. Pour revêtir des masques, il faut n'avoir plus rien à perdre. Et c'était le cas d'Irene.
    "Voilà ma petite dame." bruit mat du verre plein venant remplacer le vide. Directement expédié dans le gosier, pas besoin de faire de sentiments parfois. 'Et toujours ces cœurs en cimetière, quand cesseras-tu, femme, quand cesseras-tu de crever sans raison ?

    Il était temps à présent. De ressortir les armes. Le bout de ses orteils vint rencontrer l'étui sacré, ses doigts caressèrent machinalement les touches de son portable et s'activèrent. Elle aurait pu l'insulter, lui indiquer que cet endroit n'était pas pour lui, qu'il avait pénétré une intimité non autorisée, qu'elle le haïssait, qu'elle n'avait pas la force de se battre et qu'elle voulait seulement remplacer son hémoglobine par du whisky irlandais. Que la victoire lui était délicieuse mais qu'elle ne la savourait plus. Elle ne dit rien de tout cela.


    "Violin outside or Dinner inside." Neutre délibérément, aucune émotion parce qu'elle n'en avait plus à revendre à présent qu'elle s'imbibait doucement. Il suffit d'un battement de cil pour que le gémissement d'Irene Adler résonne. Le son de la vie n'était rien face à la Femme. 'Tu ne veux plus d'un dîner parce que tu l'as trop réclamé. Tu ne veux pas t'asseoir à ses côtés et tâter de ce jeu stupide et délicat. Mais tu le feras. Parce que tu finiras par aimer cela. Comme toujours, la fierté l'emportera sur la fatigue. Tu mourras un autre jour, tu oublieras que tu n'es qu'Irene-le-cadavre, tu redeviendras La Femme. Pas la stérile. Non la manipulatrice, la dominatrice. Celle qui fait plier les hommes, les femmes sans distinction aucune. Ni leurs souffles qui supplient, ni leurs corps qui en redemandent, ni leurs pupilles dilatées, ni...'

    Elle posa l'objet de son délit sur le bar. Croisa les jambes et enchevêtra ses doigts. Tourna délicatement la nuque. Sa corps restait toujours amaigri, son sourire, faux et fatigué. Ses prunelles glacées avaient cependant laissé place à un feu sans nom. La sauvagerie qui les caractérisait décontenançait, gênait, blessait.

    John Watson avait une barre inquiète sur le front. L'homme à ses côtés devait à présent distinguer les braises du feu mortuaire animant les iris d'Adler. Impassibilité totale. Le temps semblait toujours se figer lorsqu'ils se regardaient. Peut être parce qu'ils y mettaient une puissance déchaînée par les enfers, peut être parce qu'ils étaient bien trop fiers pour faire le premier pas vers l'autre. Et que la fierté animait toujours la roue des Hommes. Oui, tout n'est que fierté dans ce bas monde. Celle d'Adler ne savait plus si elle devait renaître de ces cendres. De profundis, une voix clama que même les cendres s'en étaient allé. Pourtant le feu n'avait cessé de brûler.


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