Sherlock 21st Century
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Sherlock 21st Century

Forum RPG inspiré par la série Sherlock de la BBC
 
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 Red Dragon, Bright Tiger [Moran]

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Joel Belsph
Civil | Oh captain, my captain !
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Joel Belsph

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Red Dragon, Bright Tiger [Moran] _
MessageSujet: Red Dragon, Bright Tiger [Moran]   Red Dragon, Bright Tiger [Moran] EmptyMar 9 Aoû - 20:40

La terrasse d’un café est un endroit comme un autre pour se rappeler que l’on vit dans un monde de vivants et non de morts. Les va et viens de la foule parvenaient toujours à captiver l’œil un instant même si le bruit pouvait agacer : les gens hurlaient, les gens piaillaient, criaient, riaient, pleuraient… Comment pouvait-on avoir de l’empathie pour le monde lorsqu’on était face à ça ? Parfois on ne pouvait pas, c’est tout. Il fallait fermer les yeux et se souvenir que l’on était un être humain, rien d’autre.

Qu’est-ce qu’il faisait ici ? Joel n’en savait rien, lorsqu’on est seul on ne prend plus trop le temps d’avoir des réactions sensées, mais il était là et ne bougeait pas. Une serveuse lui apporta alors un café crème avant de zig zaguer jusqu’à d’autres tables, une mère passa sur le trottoir, tenant son enfant par la main. Enfant qui regardait ses chaussures avec attention, la patte d’un ours en peluche dans son poing. Un tableau simple de la vie courante, parfois ça peut même nous émerveiller…

L’ancien professeur versa le sachet de sucre dans sa tasse et remua d’une main distraite. Il regarda la chaise vide en face de lui, essayant de ne pas se perdre de ses pensées, de ne pas se réfugier dans quelques distorsions temporelles en s’anesthésiant l’esprit juste pour croire qu’Helen n’allait pas tarder à arriver. Parce que c’était faux… Il n’attendait personne, cela faisait bien longtemps qu’il n’attendait plus personne même si quelques fois des fantômes du passé venaient sonner à sa porte pour le ramener quelques minutes dans leur monde à eux.

Il fouilla dans ses poches à la recherche d’un paquet de cigarettes. Un peu de nicotine et on en parlait plus, on faisait comme si le monde allait bien : plus grand mensonge de l’humanité. Dieu du ciel, Joel se savait quelques fois cynique mais là il atteignait des sommets ! La faute à l’ennui certainement, cela faisait plusieurs jours qu’il n’avait plus rien à lire et il ne participait à aucun genre d’activité quelconque lui permettant de se changer les idées. Sa faute, oui merci il le savait…
Le café fut avalé d’un trait et la cigarette vite glissée entre ses lèvres. L’ancien professeur posa sa monnaie sur la table, laissant quelques pièces en plus pour le pourboire de la serveuse et se leva.
Par contre, une cigarette c’est bien, mais avec un briquet ou une allumette c’est encore mieux ! Rien dans sa veste, avait-il laissé le briquet à la maison ? Il y avait des chances… L’homme se rappelait avoir vidé ses poches sur la table basse du couloir pour retrouver ses clés –qui elles étaient sur l’étagère du salon là où elles n’avaient rien à faire, merci de vous en inquiéter-, mais n’avait peut être pas remis tout son fatras dedans après.
Si Helen était encore là, ça ne serait jamais arrivé… Quoique si Helen était encore là, c’est elle qui lui aurait confisqué le briquet. En attendant, il illustrait encore très bien l’expression « avoir la tête dans les nuages », et en l’occurrence ce n’était pas des nuages de tabac, dommage pour lui !

Finalement il reprit la cigarette dans sa main et soupira avant de s’éloigner quelques peu de la terrasse. Tant pis, l’anti-stress devrait attendre il faut croire. Pas grave, cela restait une belle journée non ? Non, cela restait une journée vide de sens, nuance… Joel regarda autour de lui, cherchant sur le visage des gens si pour eux aussi tout était tellement vide.
Une ado écoutait de la musique avec son i-truc (oui la technologie il n’y comprenait toujours rien), et avait les yeux dans le vague, comme prête à pleurer. Lorsque l’on peut rêver avec un livre, un film ou quelques notes de chanson rien n’est jamais vide, brave et innocente petite…

Et pourtant il y a quelque chose de pourri au Royaume du Danemark.
Il y a quelque chose de pourri dans les rues de Londres…

La ville n’avait jamais été un endroit sûr, même lorsque le soleil brillait. Il y avait toujours un mal à combattre ici, qu’il porte juste un cœur ou juste un visage. C’était quoi le plus douloureux, qu’il ne soit qu’un observateur du combat lorsque des gens comme Sherlock et Mycroft menaient leurs propres croisades en peuplant leurs vies par le crime et le pouvoir ? L’impunité… Et bien évidemment cela attirait le danger !
Et penser à tout ça ne servait à rien…

Alors Joël marchait, il marchait au milieu des criminels et des voleurs, il marchait dans la foule d’une Angleterre décadente sans autre but précis qu’une échappatoire vers tout, absolument tout.
Par inadvertance son épaule bouscula quelqu’un. Comme par un réflexe de survie, l’homme nota aussitôt le maintien carré de l’offensé, allumant le néon « MILITAIRE » dans son esprit. Mieux valait s’excuser et vite

Mille excuses monsieur, je ne fais pas assez attention…

Il y avait quelque chose de fugace chez l’homme, avide de détails Joël remarqua les mains aux longs doigts , donnant une notion d’aristocratie presque face à la force brute qu’inspirait cet homme. Il n’en fallut pas plus pour que quelques mots viennent danser dans son esprit…


Tyger! Tyger! burning bright
In the forests of the night


Vous me faites penser à un poème de William Blake, jeune homme… Ne vous montre pas trop prédateurs, il y aura toujours des marchands de fourrure pour vous écorcher…

What the hammer? what the chain?
In what furnace was thy brain?
What the anvil? what dread grasp
Dare its deadly terrors clasp?

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Sebastian Moran
Criminel | The second most dangerous man in London
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Red Dragon, Bright Tiger [Moran] _
MessageSujet: Re: Red Dragon, Bright Tiger [Moran]   Red Dragon, Bright Tiger [Moran] EmptyLun 15 Aoû - 15:54

Moran avait attendu son contact jusqu’à quatorze heures. Puis, considérant que celui-ci ne viendrait plus, il quitta la terrasse du café qu’il occupait depuis bientôt deux heures, se jurant mentalement que le retardataire n’aurait plus jamais l’occasion de faire perdre son temps à qui que ce soit.


Une fois sur le trottoir, il s’arrêta un instant et sortit une cigarette de son étui, se demandant ce qu’il allait bien pouvoir faire. Moriarty avait été très clair : il était inutile de le recontacter avant ce soir que la mission fût un échec ou non. Son employeur s’était confectionné un emploi du temps infernal; un subtil partage entre ses activités légales, les cours qu’il dispensait à l’université, et celles qui l’étaient moins. Bien que la tentation de se glisser dans l’amphithéâtre et d’observer le personnage maladroit, binoclard et absolument incompréhensible que James s’était construit pour le grand public était forte, Moran avait aussi conscience qu’il était plus prudent qu’ils se voient le moins possible.


Dans l’hypothèse où Mycroft « mille yeux, mille oreilles » Holmes le surveillait, il trouverait sans aucun doute sa subite attirance pour les mathématiques avancées très suspecte. Et depuis « l’incident de la piscine », les deux criminels évitaient tout comportement douteux. Faire une croix sur le spectacle à la fois étrange, hilarant, terrifiant et touchant de James déblatérant ses théories à une bande de jeunes post-pubères éberlués (il ne pouvait imaginer qu’on puisse seulement penser à se moquer de lui) le chagrinait, certes, mais tout de même moins qu’une peine de prison incompressible.


C’est perdu dans ses pensées et ses calculs rationnels qu’il heurta un homme, lequel s’empressa d’ailleurs de s’excuser, ce qui était assez rare à Islington. Les rues étant encombrées de monde (la populasse, ne pût-il s’empêcher de penser), les bousculades étaient chose banale, les excuses étaient par conséquent aussi superflues ici qu’à Rome au mois de juillet.


Mais un seul coup d’œil à l’homme –dont il ne parvenait à savoir si il était juste de le qualifier de vieux ou non- lui fit comprendre qu’il n’appartenait pas à la foule d’Islington. Son maintien était droit, mais sans orgueil. Il le regardait dans les yeux, et n’importe qui d’un peu observateur aurait remarqué les poches et la tristesse de son regard. Vêtu d’un costume un peu daté, il ressemblait à une ombre dans la foule qu’il traversait sans vraiment faire attention à elle. Sans qu’il ne puisse déterminer où et quand, il était presque sûr d’avoir déjà rencontré cet homme quelque part. Peut-être lui faisait-il simplement penser à un professeur qu’il avait pu avoir, à Oxford ou à Eton ? Après tout, il était prêt à parier que cet inconnu était un enseignant, ou qu’il avait un rapport plus ou moins proche avec ce milieu. Son instinct ne fut pas trahi lorsque l’homme-au-costume mentionna William Blake, le peintre poète, comme si celui-ci avait été un vieil ami.


Peut-être n’était-il pas professeur de littérature, mais il devait au moins passer du temps avec les livres. Et par conséquent les chances qu’il ait raison s’accroissaient. Ah, il aimait parier, même avec lui-même.


« Vous me faites penser à un poème de William Blake, jeune homme… Ne vous montrez pas trop prédateur, il y aura toujours des marchands de fourrure pour vous écorcher… »


Sebastian sourit, haussant un sourcil. Il se doutait bien que ce n’était pas à The Lamb que l’homme pensait et un léger sentiment de paranoïa l’envahit : pourquoi lui avait-il dit cela ? Et quoiqu’il ait pensé, comment l’avait-il déduit ? Il avait senti le regard de l’inconnu l’examiner et avait eu l’impression d’être lu comme un livre ouvert, chose qu’il n’avait eu le déplaisir de connaître qu’en présence de Moriarty jusqu’alors.
La seule manière d’avoir réponse à ses questions et à ses doutes était d’engager la conversation. Après tout, il avait du temps devant lui, et il avait bien envisagé de le passer en compagnie d’un professeur, ce n’était pas tout à fait raté.


« Monsieur, c’est moi qui vous doit des excuses pour commencer. Je pensais à tout autre chose, comme vous. »


Il lui sourit, presque sincèrement, avant de continuer :


« Vous me dites quelque chose, nous serions nous déjà croisés quelque part ? A Oxford peut-être ? J’étais prêt à parier que vous étiez un professeur, de littérature, pour être précis ! Mais vous voulez peut-être discuter autre part ? »

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Joel Belsph
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MessageSujet: Re: Red Dragon, Bright Tiger [Moran]   Red Dragon, Bright Tiger [Moran] EmptyLun 15 Aoû - 22:10

Le jeune homme était poli, une qualité se perdant des plus facilement chez les cadets comme chez les aînés si tant est que certaines personnes l’aient un jour possédé. Il hocha légèrement la tête pour dire que les excuses étaient acceptées et que de toute façon il n’y avait aucun mal.

Penser est une bonne chose, continuez dans cette voie jeune homme… Mais attention à ne pas faire qu’une simple paraphrase de Descartes, la pensée est tellement plus que cela.

Le plus souvent avec Joel, les conversations s’arrêtaient là parce qu’i possédait ce petit grain de folie excentrique qui faisait qu’un dialogue avec lui ne semblait pas une solution envisageable pour bien des gens. Il s’apprêta à saluer l’inconnu lorsque celui-ci parla de nouveau. L’ancien professeur prit alors un peu plus le temps de dévisager son interlocuteur.

Je serais fort gêné que vous ayez fait ce pari avec une grande puissance en ce cas. A vous-même, les choses sont moins graves, mais face à des forces que l’on invente ou non… on accepte beaucoup moins la défaite. Oui je suis professeur, mais non point de littérature et non point à Oxford. Je n’ai jamais eu ce mérite malheureusement…ou plutôt heureusement pour bon nombre de générations d’élèves.

Lui-même se mit à sourire, un peu plus doucement déjà que ne le faisait Moran. Il eut une pensée fugace pour son père, trop littéraire pour être vivable, qui aurait bien voulu le voir emprunter ce chemin là, oui. Trop tard, bien trop tard…

Auriez vous du feu s’il vous plait ? J’ai malheureusement oublié mon briquet… Et si vous tenez tant à le savoir, j’ai été professeur de biologie de longues années. Pas de manière universitaire cependant, mes élèves étaient bien plus jeunes…

Ah les troupeaux d’enfants, tous les noms à retenir les jours de rentrée, l’impression qu’on y arrivera jamais et puis finalement impossible de les oublier même des années après. Il y a ceux avec qui on reste en contact, ceux que l’on a aimé mais qui s’en sont allés et ceux que l’on retrouve de la manière la plus tragique possible. Cela peut arriver par hasard un matin, en ouvrant le journal et en lisant un article sur un chauffard saoul ayant heurté une jeune mère de famille et s’enfuyant sans lui porter secours. Le nom ne nous dit d’abord rien, puis on se souvient de la petite Paula au troisième rang en 1988, qui fricotait un peu avec Georges Melville de l’autre classe. Ca revient comme une réminiscence, on se rend alors compte que cette même Paula a du se marier à Georges, vu le nom de famille, qu’elle a eu un enfant d’après le journal et qu’une voiture eut raison d’elle un jour comme tous les autres parce que c’est la vie. Paula avec ses tresses, ses tâches de rousseur et son incompréhension presque viscérale de la biologie. D’habitude les enfants ont ça avec les mathématiques…

Et cet homme devant lui, l’avait-il eu ? Joel accepta la proposition d’aller parler dans un endroit un peu lus calme, un peu moins encombré que le beau milieu d’une rue passante. L’homme, le soldat, semblait avoir envie de parler, de faire passer le temps… bizarrement cela aurait du être à Joel d’avoir de telles réactions, lui le vieux retraité, mais bon.

Si vous étiez scolarisé à Londres, peut être m’avez-vous eu en effet…j’enseignais dans ce petit établissement à Earl’s court, sans compter d’autres endroits où j’ai du effectuer des remplacements…. Mais personnellement il ne me semble pas vous connaître. Bah, je peux très bien me tromper. Je me fais vieux ….

Un sourire fatigué pour une apparence débonnaire. Joel ne pensait pas vraiment au fait que Moran puisse représenter un quelconque danger –le danger n’existait pas dans son monde à lui de manière plus concrète que sous forme de maladies-, il était calme, un peu mélancolique peut être mais pas plus que d’habitude.

Le tigre flamboyant et le vieux loup, une jolie fable pas vrai ? Une de celles qui commence aimablement pour se terminer de la manière la plus tragique qui soit

Si ce n’est toi, c’est donc ton frère…

Qui est l’agneau, des deux ? Encore un peu tôt pour le décider. Bien trop tôt, oui….

En attendant, laissez-moi deviner : on vous a posé un lapin ? Et vous ne savez pas quoi faire de votre après-midi, voilà qui est bien triste

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Sebastian Moran
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MessageSujet: Re: Red Dragon, Bright Tiger [Moran]   Red Dragon, Bright Tiger [Moran] EmptyDim 21 Aoû - 20:32

Au cours de sa vie, qu’il était plus juste de qualifier de « riche en événements » que « longue », Moran avait souvent pu constater que la tristesse que les gens prétendent ressentir n’est en réalité qu’une piètre manière de faire parler d’eux-mêmes et de se faire plaindre par autrui. Ironie du sort, lui qui était nommé après l’un des martyrs les plus célébrés de la religion chrétienne, n’avait que très peu de compassion.


Ce n’était donc pas de la compassion, qu’il ressentait pour Belsph, il n’en était pas capable. Toutefois, il ne pouvait s’empêcher de ressentir un peu de sympathie, du respect, peut-être. Il était évident pour n’importe quel être né avec deux yeux et un cerveau (ne riez pas, ça en fait moins que ce vous croyez) que cet homme était triste. Tout chez lui, depuis son sourire – sincère mais jamais vraiment heureux- jusqu’à sa son timbre de voix grave respirait la nostalgie d’un autre temps. Et pourtant, quel que fût le poids du fardeau qu’il portait, il tenait à le soutenir seul, sans larmoyer ou se perdre en lamentations sans but.


En tout cas, il ne manquait pas d’humour. Cet humour typiquement anglais qui laissait une grande impression sur l’esprit mais ne portait jamais au rire homérique. Moran sourit et s’assit à une table, café choisi absolument au hasard dans la hâte de s’asseoir. Il ne savait trop pourquoi cet homme avait choisi de passer un peu de son temps avec lui, mais ça ne faisait que rendre les choses plus intrigantes.

Il tendit son briquet à l’ancien enseignant, un vieux zippo qui avait lui aussi survécu à l’Afghanistan et sortit lui aussi une cigarette (déjà la deuxième, soupira-t-il mentalement) de son étui en acier.

« C’est terrible, on ne s’en passe pas, de ces choses là. », marmonna-t-il à lui-même, ne pouvant empêcher les réprimandes de James de surgir dans son esprit.

Il cligna des yeux et reporta son regard sur l’homme qui avait observé un instant son briquet avant de l’utiliser sans lui poser aucune question. Qui le réprimandait pour ses mauvaises habitudes, lui ?


Si vous étiez scolarisé à Londres, peut être m’avez-vous eu en effet…j’enseignais dans ce petit établissement à Earl’s court, sans compter d’autres endroits où j’ai du effectuer des remplacements…. Mais personnellement il ne me semble pas vous connaître. Bah, je peux très bien me tromper. Je me fais vieux ….


Moran sourit sans répondre. Tout ce qu’Earl’s count lui évoquait, c’était Freddie Mercury et Lady Di. Il ne se souvenait pas d’y avoir mis les pieds, ce qui le contrariait d’autant plus qu’il était résolument certain d’avoir vu ce visage quelque part. Il pouvait se vanter d’être plutôt physionomiste et n’oubliait jamais un visage, même les moins marquants. Peut-être avait-il effectué un remplacement, à Eton ou bien avant à la Fulham Preparatory School, où il avait préparé son concours.

Mais il préférait ne plus parler de cette période confuse et horriblement ennuyeuse de sa vie. Les uniformes, l’ambiance mesquine et si studieuse… Il ne se souvenait s’être senti bien qu’après son entrée à Oxford. Et encore, c’était bien relatif…


En attendant, laissez-moi deviner : on vous a posé un lapin ? Et vous ne savez pas quoi faire de votre après-midi, voilà qui est bien triste


Moran esquissa un sourire faussement gêné, peu désireux de lever le voile sur sa véritable activité :

« Vous êtes vraiment observateur, vous avez visé en plein dans le mille »

Il soupira avant de continuer, les yeux rivés sur la table, les bras croisés devant lui, sur la table :

« Les femmes… Elles nous rendront fous. Mais peut-être que vous avez plus de chance que moi. » dit-il avec un léger sourire invitant aux confidences.

Il se surprit à prier pour que ne se lise pas sur son visage le peu de rapport qu’il avait eu avec des êtres de sexe féminin, récemment..

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MessageSujet: Re: Red Dragon, Bright Tiger [Moran]   Red Dragon, Bright Tiger [Moran] EmptyLun 22 Aoû - 13:40

Cigarette, un des gros vices du soldat de même que l’alcool. Il faut bien se donner un peu de courage avant de foncer jusqu’en enfer, non ? Et tant pis pour le foi et les poumons… Joel observa le zippo qui semblait avoir bien vécu, cela lui ramena dans la tête le souvenir d’un élève qui faisait collection de briquets. Cette simple manie l’avait toujours empêché de fumer tellement il ne voulait pas démystifier ce que lui évoquait les briquets… Chaque fois que le professeur allait dans une brocante ou un vide grenier, il regardait s’il n’en trouvait pas un à lui envoyer….

Qu’avait-il vu, ce zippo là ? De multiples traces d’éraflures, le briquet d’un soldat ayant été sur le terrain, voilà tout. Pas de miracles…En attendant il allumait très bien sa cigarette. Joel rendit l’objet à son propriétaire et savoura enfin un peu de nicotine, l’un des derniers plaisirs qu’il possédait encore.

Retour à la case départ : la terrasse d’un café. Moran portait sur ses traits tout le dédain qu’il pensait de sa scolarité, Joel s’en amusa quelque peu car ils étaient beaucoup ces hommes et ces enfants à penser ainsi. Parce que enseigner et apprendre est l’une des choses les plus ardues qui soit et l’on trouve bien plus de mauvais professeurs que de mauvais élèves. Il y a aussi un peu des deux quelque fois, mais l’élève s’en trouve toujours perdant avec une blessure qui reste et ne se referme pas lorsque on a pas su l’écouter, lui expliquer…

Quel genre d’élève avait été cet inconnu dont il ne savait même pas le nom ? Le genre à peut être se dépenser un peu plus en sort, non ? Non…. Trop collectif peut être. Bah, cela n’avait pas d’importance, un soldat solitaire mais jamais seul avait laissé place à un élève inconnu. C’était ça le futur, ça et rien d’autre…

Feignant de brosser un peu de poussière sur la manche de sa veste, Joel ne put s’empêcher de relever de manière tout à fait détachée la phrase de Moran. Nulle volonté de blesser, il n’était pas homme à la recherche de sang et de larmes, il ne l’avait jamais été, ne le serait jamais. Il n’était juste qu’un homme vieux maintenant, pas beaucoup mais quand même un peu et surtout triste, très triste…

Les femmes –ou les hommes après tout-, lorsqu’on se retrouve seul à les attendre à une table de café ou bien sur le banc d’un parc avec des idées romantiques –ou triviales- dans le crâne, on ne réagit pas aussi froidement que vous en constatant qu’on nous a posé un lapin

De nouveau une bouffée de cigarette, le regard qu’il posa sur Sebastian était amusé et doux, ça ne servait à rien de juger autrui.

J’aurai eu votre âge, jeune homme, et un rendez vous manqué… Hé bien si un vieil homme m’avait bousculé dans la rue, plutôt que de parler poliment avec lui je crois bien que je l’aurai envoyé au diable de la manière la plus virulente possible. Parce que ça fait vraiment du bien de se défouler parfois même si c’est mal…. Enfin… De mon côté …

Joel posa sa cigarette dans le cendrier, des nuages dans les yeux même si son sourire restait le même. Il fit tourner l’alliance à son doigt, se rappelant des belles mains d’Helen complètement pâles et décharnées lors de ses derniers jours avec des veines trop bleues de junkie. Pauvre Helen…

De mon côté je suis le retardataire malheureusement, cela fait longtemps que ma femme attend que je la rejoigne…

La vie, l’amour, l’amour, le travail et la terrasse d’un café parce que le monde est futile.

Au fait, je m’appelle Joel Belsph… et vous êtes ?

C’est tout de même idiot de discuter avec quelqu’un que l’on ne sait même pas comment appeler, non ?

L’homme se cala sur sa chaise, voyageur d’un autre temps ayant perdu la période qui lui était la plus chère et ne pouvant rien faire pour y retourner. Il se drapait de sa dignité comme d’autres se drapent de l’obscurité, et cela lui allait car tout n’avait désormais qu’un parfum de daguerréotypes et de vieux livres craquelés.

Qu’allez vous boire ?
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